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Selon le contenu d'um courriel du Dr Arruda, on peut lire que «les consignes de distanciation en lien avec la COVID-19 ne sauraient prévaloir sur la vie humaine».
Dans ce qui semble être l'un de ses derniers gestes posés à titre de directeur national de la santé publique du Québec, le Dr Horacio Arruda a demandé aux refuges pour personnes en situation d'itinérance d'augmenter leur capacité d'accueil pour que «personne ne soit contraint de coucher dehors par ces froids extrêmes».
D'après le courriel, dont La Presse Canadienne a obtenu copie, le Dr Arruda appelle les organismes d'aide aux personnes sans-abri à faire fi de la COVID-19 pour les prochaines nuits, où le mercure devrait chuter sous la barre des -20°C à Montréal et ailleurs au Québec. Il demande aux refuges d'ouvrir leurs dortoirs «selon la capacité établie avant la pandémie, et ce, peu importe le statut d'éclosion du milieu».
Le directeur de la santé publique a envoyé cette demande en début de soirée, lundi, quelques heures seulement avant que la nouvelle de sa démission soit rendue publique.
Toujours selon le contenu du courriel du Dr Arruda, on peut lire que «les consignes de distanciation en lien avec la COVID-19 ne sauraient prévaloir sur la vie humaine».
Ce message a été bien reçu dans le milieu communautaire, où on était évidemment déjà sur un pied d'alerte en soirée lundi au moment où la température chutait rapidement.
Plusieurs organismes d'aide à l'itinérance ont ouvert leurs installations pour la nuit, dont la Mission Old Brewery qui opère à pleine capacité et qui va exceptionnellement accueillir des gens dans son café.
La directrice des services du Campus Saint-Laurent d'Old Brewery, Émilie Fortier, appuie le raisonnement «tout à fait logique» de la santé publique «parce qu'il fait moins-40» et que «de toute façon, on fait un dépistage régulier», précise-t-elle.
Le véritable problème, c'est celui de la main-d'œuvre alors qu'une pénurie existait déjà avant la pandémie, le virus est venu compliquer davantage les choses en s'infiltrant dans les équipes de travail.
De plus, le virus circule abondamment au sein de la population en situation d'itinérance. Actuellement, la zone d'isolement réservée aux personnes sans-abris se trouve à l'hôtel Chrome, où l'on peut recevoir 150 personnes.
Émilie Fortier, qui est également directrice de la «zone d'isolement COVID» à Montréal, a fait savoir que le service devrait déménager sous peu vers un endroit permettant de doubler cette capacité.
Le Campus Saint-Laurent d'Old Brewery se trouvait aussi en éclosion de COVID-19, «mais on a réussi à sécuriser la majorité des personnes, alors on continue les admissions», a indiqué Mme Fortier.
«Comme me disait mon président: "C'est une tempête sanitaire, dans une tempête climatique, dans une tempête sociale"», résume-t-elle.
En plus de demander d'augmenter la capacité d'accueil des refuges, le Dr Arruda demande aux municipalités d'ouvrir leurs lieux publics pour la nuit. Il cite en exemple des infrastructures de transport en commun, les bibliothèques ou les salles communautaires.
Il s'adresse également aux policiers en leur demandant de «faire preuve de clémence» pour permettre aux personnes dans la rue de se réchauffer à l'intérieur des portiques d'immeubles.
Les urgences sont aussi invitées à ne pas donner de congé aux patients en situation d'itinérance.