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Isabelle Côté n’aurait jamais pensé être interpellée par une agente de sécurité du Centre Eaton à Montréal, samedi, lors d’une séance de magasinage. Son crime: elle allaitait son bambin de 4 mois dans un espace public du centre commercial.
La jeune maman attendait sa soeur devant un magasin lorsqu’une agente de sécurité est intervenue pour la diriger vers le centre d’allaitement. Le petit Leopold était pourtant bien enfoui sous une couverture au moment des faits. Malgré une plainte auprès du superviseur de l’endroit rien n’y fait. La jeune maman se résigne à quitter les lieux.
«Son superviseur est arrivé et là les gens ont commencé à regarder ce qui se passait. À ce moment, j'avais arrêté d'allaiter alors les gens ne pouvaient pas comprendre ce qui se passait (...) J'étais gênée et j'avais honte. Je ne voulais pas être entouré d'agents de sécurité là», a affirmé Isabelle Côté.
Outrée par le comportement du personnel du centre, la jeune maman a envoyé un message sur Instagram qui a soulevé la colère de dizaines d'internautes. Plus de 2 200 personnes ont ajouté une mention «j'aime» pour appuyer Mme Côté.
L'allaitement dans les lieux publics est pourtant protégé par plusieurs textes de loi, dont la Charte québécoise des droits et libertés de la personne. Nul ne peut interdire une femme d'allaiter dans un espace public incluant les centres commerciaux les transport en commun, restaurants, théâtres et autres...
Pour éviter qu’une situation similaire n’arrive à quelqu’un d’autre, la maman du petit Leopold a déposé une plainte formelle à la Commission des droits de la personne.
Elle demande des excuses publiques du centre commercial. Elle demande également au personnel de cesser «l’intimidation et l’interdiction d’allaitement en public». Mme Côté exige des propriétaires du bâtiment de promouvoir l’allaitement en public en offrant notamment un don à Mouvement Allaitement Québec. Enfin, la plaignante demande au Centre Eaton d’inscrire l’établissement à la Route du lait qui regroupe des établissements en faveur de l’allaitement public.
Questionnée sur le malaise de Mme Côté, la directrice générale du Centre Eaton, Mélyssa Houle, parle d’un cas «isolé». Elle ajoute que le Centre Eaton reconnaît et respecte les droits reconnus par la Charte des droits et libertés au sujet de l’allaitement. Le personnel administratif a été rencontré pour réitérer les politiques d’allaitement en vigueur dans les aires communes.
Isabelle Côté espère que son histoire permettra de sensibiliser la population aux droits à l’allaitement. Elle a reçu à sa grande surprise plusieurs messages de mères qui ont aussi été intimidées par des agents de sécurité pour avoir donné le sein à leur enfant dans des lieux publics.