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Les problèmes avec le régime d'assurance-emploi ont surtout trait aux critères d'admissibilité: le cas des travailleurs saisonniers qui ne cumulent pas suffisamment d'heures de travail assurables, par exemple.
Les travailleurs et les chômeurs ont assez attendu, lancent à l'unisson le Bloc québécois, le Nouveau Parti démocratique et le Parti vert. Les trois partis viennent d'adresser une lettre conjointe à la ministre fédérale de l'Emploi pour qu'elle dépose sa réforme tant attendue de l'assurance-emploi.
La ministre Carla Qualtrough était censée déposer sa réforme à l'été 2022, selon sa lettre de mandat lorsqu'elle a été nommée ministre de l'Emploi, du Développement de la main-d'oeuvre et de l'Inclusion des personnes en situation de handicap. Un an plus tard, la réforme n'a toujours pas été présentée.
Les problèmes avec le régime d'assurance-emploi ont surtout trait aux critères d'admissibilité: le cas des travailleurs saisonniers qui ne cumulent pas suffisamment d'heures de travail assurables pour se qualifier, par exemple, ou celui des travailleuses en congé de maternité qui perdent leur emploi et qui n'ont pas suffisamment cumulé d'heures de travail assurables non plus.
Au bout du compte, seule une partie des travailleurs qui ont cotisé à l'assurance-emploi peuvent effectivement toucher des prestations lorsqu'ils n'ont plus d'emploi.
Pour la députée bloquiste Louise Chabot, une des trois signataires de la lettre, «c'est un manque de volonté politique» qui explique ce retard du gouvernement fédéral à déposer un projet de loi en ce sens.
«Ça faisait partie des priorités du gouvernement. Là, ce qu'on en comprend, c'est que ça ne fait plus partie des priorités. On s'est fait flouer. Les travailleurs se sont fait flouer», s'est exclamée Mme Chabot en entrevue jeudi.
«Ça a été une mobilisation de toutes les centrales syndicales au Québec et les quatre centrales à l'unisson. Il y a eu de grandes séances de consultations. Les mouvements de chômeurs au Québec y ont été associés. Les solutions sont connues; il reste juste à le faire», a lancé Mme Chabot.
«Dans ces consultations, il a été souligné à grands traits que le régime d'assurance-emploi constitue toujours un élément crucial du filet de sécurité sociale, mais qu'il n'est pas adapté aux réalités du marché du travail d'aujourd'hui et à l'évolution de la main-d'œuvre; nous ne pourrions être plus d'accord», écrivent les trois signataires.
À ceux qui demandent: pourquoi faut-il une réforme de l'assurance-emploi, alors qu'il y a rareté de main-d'oeuvre dans bien des secteurs d'activité? Mme Chabot réplique que c'est justement le temps propice pour adopter la réforme.
«C'est le temps quand les taux de chômage sont très bas, où effectivement on n'a pas vu des taux élevés à 12, 13% comme on a vus durant bien des périodes. C'est le temps de réformer. Ce n'est pas d'attendre qu'on ait une autre crise économique. On l'a vu ce qui est arrivé durant la pandémie: jamais que le régime d'assurance-emploi aurait pu soutenir ces millions de pertes d'emplois à travers le Québec et le Canada», plaide-t-elle.
La lettre adressée à la ministre Qualtrough est signée par Mme Chabot, par Daniel Blaikie, du NPD, et par Mike Morrice, du Parti vert du Canada.