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Interrogé à savoir si cela signifiera que le Québec aura davantage de travailleurs qui ne seront pas passés par l'École des métiers de la construction, le ministre a répondu: «on va voir».
Le ministre du Travail, Jean Boulet, prévoit déposer sa réforme de l’industrie de la construction cet automne. Il prévoit notamment faciliter la reconnaissance des acquis et des compétences des travailleurs qui ne sont pas actuellement dans l'industrie de la construction, mais veut s'assurer que ce ne sera pas «un bar ouvert».
La réforme passera par un décloisonnement des métiers. Le ministre ne le voit pas sous l'angle d'une diminution du nombre de métiers, mais sous celui de travailleurs plus polyvalents, qui pourront effectuer des tâches actuellement dévolues à d'autres métiers que le leur.
Il y voit aussi une façon de réduire les délais dans les chantiers de construction, d'être plus efficace.
Interrogé à savoir si cela signifiera que le Québec aura davantage de travailleurs qui ne seront pas passés par l'École des métiers de la construction, le ministre a répondu: «on va voir».
«Ce qui importe pour moi, c'est de bien reconnaître leurs acquis et compétences, de s'assurer que leur formation soit équivalente à ce qui est requis au Québec pour oeuvrer dans le secteur de la construction. Il ne faut pas que ça devienne un bar ouvert non plus. Il faut s'assurer de bien évaluer les personnes et leur permettre, sans lourdeurs inutiles, d'intégrer ce secteur», a résumé le ministre Boulet.
Le ministre a bien précisé qu'il procéderait à des consultations du milieu avant d'aller de l'avant.
Il importe de rappeler la grève illégale des grutiers, en 2018, lorsque des modifications à la formation avaient été apportées et que ceux-ci avaient ainsi voulu protester.
Le ministre s'est dit conscient qu'il y aura toujours des grincements de dents. «Oui, il y en aura tout le temps. Dès qu'on fait un changement, dès qu'on envisage une modernisation, ça crée certaines tensions. C'est la raison pour laquelle je parle, j'écoute, je collabore, j'obtiens des pistes de solutions.»
Son allocution devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain pour y présenter sa réforme a suscité des préoccupations dans le milieu syndical.
Éric Boisjoly, directeur général de la FTQ-Construction, fait valoir que «la réglementation est déjà pas mal permissive» quant à la variété de tâches que certains métiers peuvent accomplir.
«Est-ce qu'on veut des gens compétents ou des gens qui ont une flexibilité? Si on veut de la compétence et de la qualité des travaux, je pense qu'il faut s'assurer de la compétence de nos travailleurs», a insisté le dg de la plus grande organisation syndicale de l'industrie.
M. Boisjoly note aussi que les syndicats ne sont pas les seuls à être ainsi classés par métiers. `Le décloisonnement des métiers, on voit ça aussi comme un décloisonnement des entrepreneurs, parce qu'ils sont eux-mêmes cloisonnés': en peinture, dans les systèmes intérieurs, par exemple.
Du côté du Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International) aussi, on exprime des préoccupations face à cette réforme annoncée pour l'automne. «C'est sûr qu'on est préoccupé», mais «on essaie d'aller de l'avant», a réagi son président, Michel Trépanier.
«Sur la polyvalence, on va travailler avec le gouvernement, avec la CCQ et les associations patronales, dans le meilleur intérêt des travailleurs et des entreprises», a-t-il conclu.
M. Trépanier a également noté que le ministre a beaucoup insisté sur la polyvalence des métiers, en omettant d'autres aspects comme la formation professionnelle et la planification des travaux.
Le ministre a aussi dit vouloir une industrie plus inclusive, pour les femmes, les membres des Premières Nations et les personnes immigrantes.
À l'heure actuelle, les femmes représentent 3,65 % de la main-d'œuvre active dans l'industrie au Québec. Il faut aussi travailler à les retenir dans cette industrie, a-t-il fait valoir.