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À la suite de la dernière annonce du gouvernement du Québec , les réactions ne sont pas exactement enthousiastes.
À la suite de la dernière annonce du gouvernement du Québec , les réactions ne sont pas exactement enthousiastes.
Mardi matin, le ministre de la Santé et des Services Sociaux du Québec Christian Dubé a annoncé 50 mesures importantes pour réformer le réseau de la santé.
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Aussitôt mise de l'avant, aussitôt critiquée. L'idée de créer un guichet d'accès unique en première ligne ne garantit pas l'accès aux soins, martèle l'opposition.
Réagissant au plan santé, le porte-parole libéral en santé, Monsef Derraji, a souligné que de donner aux Québécois accès à un guichet ne voulait pas dire leur donner accès à des soins.
Il a été appuyé dans ses propos par le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon. «Ce n'est pas parce que le guichet est là que les professionnels sont en mesure de faire les suivis», a-t-il déclaré.
«Ce n'est pas le guichet, la clé, c'est: Est-ce qu'il y a des professionnels pour prendre le patient, et surtout, est-ce qu'il y a des professionnels pour faire le suivi auprès des patients?», a-t-il renchéri.
Voyez les analyses et les réactions du Dr Vadeboncoeur et de Dominic Vallières juste ici:
La Coalition avenir Québec de François Legault promettait en 2018 de jumeler chaque Québécois à un médecin de famille, qui le verrait en cas de besoin en moins de 36 heures.
L'idée du guichet d'accès unique peut avoir du mérite, mais elle constitue une «volte-face spectaculaire», rappelle le porte-parole de Québec solidaire en santé, Vincent Marissal.
«Ils ont fait campagne, en 2018, sur un médecin pour tout le monde. Finalement, ils ont abandonné ça. (…) C'est assez spectaculaire quand même», a-t-il souligné.
Le guichet d'accès à la première ligne permettrait aux Québécois de composer un seul numéro de téléphone pour obtenir un rendez-vous avec un professionnel de la santé dans les prochains jours, selon M. Dubé.
La cheffe du Parti libéral du Québec. Domique Anglade, dénonce toujours un délaissement du gouvernement de la CAQ envers la population.
Plan de santé de la CAQ : Aujourd’hui @francoislegault abandonne les familles québécoises. On constate toujours que l’éléphant a accouché d’une souris, et en plus, pas de cibles, pas d’objectifs. La santé c’est de l’humanité, pas de la comptabilité. #polqc #plq
— Dominique Anglade (@DomAnglade) March 29, 2022
En période de questions à l'#Assnat, le ministre @cdube_sante ne répond pas à ma question parce que la #CAQ n'a pas de cible d'inscription à un médecin de famille. @francoislegault brise une autre promesse. #promessebrisee #polqc
— Dominique Anglade (@DomAnglade) March 29, 2022
La Fédération de la santé et des services sociaux a pris connaissance du fameux document. Les diverses organisations syndicales craignent que ce plan ne soit «qu'un vaste exercice de relations publiques en vue des prochaines élections».
«Depuis le début de la pandémie, le gouvernement Legault a soufflé le chaud et le froid lorsqu’il s’agissait d’impliquer les syndicats dans la prise de décisions et la mise en place de mesures pour assurer la prestation des soins et des services, favorisant les arrêtés ministériels plutôt qu’une véritable concertation. Les déclarations du premier ministre Legault sur sa page Facebook semblent encore aller en ce sens. On ne peut pas rebâtir le RSSS à coups de décrets, mais plutôt en établissant une relation de confiance et d’écoute. Cela passe nécessairement par la mise en commun des forces de tou·te·s les acteurs et actrices. Si le ministre Dubé s’engage véritablement dans cette voie, il pourra compter sur notre participation», ont déclaré les représentantes et représentants de l’APTS, la FIQ et la FIQP, la FP-CSN, la FSQ-CSQ, la FSSS-CSN, du SCFP, du SPGQ et du SQEES-FTQ par voie de communiqué.
Plan santé : pas de refondation sans concertation @FSSSCSN @FP_CSN@SCFPQuebec@SQEES298FTQ @APTSQ @CSQ_Centrale @FIQSante @spgq https://t.co/xSwuhxJpId #polqc #assnat
— FSSS-CSN (@FSSSCSN) March 29, 2022
La Fédération des médecins spécialistes du Québec salue le plan de refonte du réseau. «Cette démarche traduit la volonté du gouvernement d’agir afin de colmater les brèches d’un réseau affaibli, dont la pandémie aura exposé et amplifié les failles», indique-t-elle par voie de communiqué.
L'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec s'est réjoui que plusieurs des mesures annoncées, comme la fin du temps supplémentaire obligatoire, « visent à améliorer les conditions d'exercice des infirmières et infirmiers et à permettre de recourir davantage à leur expertise ».
Il faut d'abord «revoir l'organisation du travail pour favoriser un recours optimal à l'expertise infirmière, offrir un meilleur soutien clinique, ainsi que rehausser la formation initiale et bonifier l'offre de formation continue», a soutenu le président de l'Ordre, Luc Mathieu.
Les infirmières ne sont pas les seules à anticiper des responsabilités accrues: les pharmaciens et les ambulanciers aussi verront leurs tâches élargies.
«La pandémie a démontré la capacité des pharmaciens à mettre à contribution leurs nouvelles activités professionnelles, comme la vaccination, l'ajustement et la prolongation d'ordonnances», a fait valoir le président de l'Ordre des pharmaciens du Québec, Bertrand Bolduc.
Il a aussi signifié son approbation à la centralisation de l'information et à la modernisation des systèmes de communication annoncées par le ministre.
Dans la même veine, la Corporation des services d'ambulance du Québec voit aussi d'un bon œil l'élargissement des tâches. «Quand on sait que la majorité des appels d'urgence sont des appels de basse priorité, le ministre Dubé a raison de vouloir compter sur la contribution des paramédics pour améliorer l'accès à la première ligne en élargissant leur rôle», a indiqué le Dr Sébastien Toussaint, président de la Corporation.
La possibilité de traiter des patients chez eux ou de les emmener en clinique plutôt qu'à l'urgence pourra selon lui désengorger les hôpitaux.
Cette opinion est partagée par l'Association des spécialistes en médecine d'urgence, qui «salue les mesures pour renforcer la première ligne, que ce soit en matière de médecine familiale ou de modernisation des services préhospitaliers et d'un rôle accru des infirmières praticiennes spécialisées. Ces intervenants, en plus des soins à domicile, jouent un rôle crucial pour éviter que le seul recours des patients soit l'urgence.»
Plusieurs représentants du privé se sont réjouis de la volonté du gouvernement de créer plus de partenariats avec leur secteur. Le Conseil des entreprises privées en santé et mieux-être a affirmé que «l'amélioration de l'accès aux soins de santé pour les Québécois passe par une collaboration accrue entre le secteur public et privé, et ce, sans affecter l'universalité et la gratuité des services».
«Depuis de nombreuses années, le constat est clair: le secteur privé tend à permettre une diversification de l'offre, un accès accru aux soins et une réduction des temps d'attente menant à une diminution de l'engorgement dans le secteur public», a dit Charles Milliard, président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec.
Mais chez les syndicats, on regarde cette tendance avec méfiance.
«On manque déjà de personnel dans le secteur public, ce sera pire si le privé embauche davantage. Cela aura pour effet d'accentuer la création d'un système à deux vitesses où l'accessibilité à des soins et des services partout sur le territoire est déjà remise en question", a fait valoir l'APTS, qui réclame "un moratoire sur tout nouveau projet de privatisation».
«Détourner les fonds publics pour favoriser le privé n'est pas la meilleure des idées (...). Tout cet argent doit plutôt être consacré à améliorer les services publics tout en investissant pour l'attraction et la rétention du personnel en bonifiant les conditions d'exercice d'emplois et de rémunération», a de son côté affirmé le président de la FTQ, Daniel Boyer.
En faisant une plus grande place au privé, Québec prépare une autre crise dans les établissements qui vont perdre du personnel en raison de meilleures conditions de travail au privé https://t.co/ArauhZ2c3H #assnat #polqc
— FTQ (@FTQnouvelles) March 29, 2022
M. Gingras, lui, a mis en garde que l'implication du privé ne devait pas remettre en question l'universalité des soins.
Aux yeux de M. St-Pierre Plamondon, la CAQ a perdu toute «crédibilité».
«On arrive pas de chiffre, pas d'objectif, et on ose nous parler de courage, alors que si on regarde les quatre ans de gouvernance de la CAQ, on n'a pas eu le courage d'appliquer ses propres promesses électorales», a-t-il pesté.
Par ailleurs, les trois partis d'opposition ont dénoncé, mardi, l'embouteillage à la commission de la santé et des services sociaux chargée d'étudier des projets de loi.
M. Marissal a souligné que le ministre Dubé avait déposé dans les dernières semaines les projets de loi 11, 19 et 28, en plus d'un plan de réorganisation en santé.
«Après trois ans et demi au pouvoir, (...) il arrive là, à la toute fin du mandat, avec une kyrielle de projets de loi puis de réformes puis tout? Quoi, il a fait son chemin de Damas? Quoi, il a eu une épiphanie? Il fallait y penser avant.»
Avec les informations de la Presse canadienne