Début du contenu principal.
Alors que Québec projette une refondation du système de santé et qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre dans le secteur, les paramédicaux pensent qu’on pourrait faire davantage appel à leurs services, même après la pandémie de la COVID-19.
Alors que Québec projette une refondation du système de santé et qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre dans le secteur, les paramédicaux pensent qu’on pourrait faire davantage appel à leurs services, même après la pandémie de la COVID-19.
Les entreprises de services paramédicaux sont en faveur et des syndicats de paramédicaux aussi.
Mais comment encadrer leur participation au réseau, puisqu’il s’agit d’entreprises privées, ailleurs qu’à Montréal et Laval où Urgences-santé est une société paramédicale publique.
« Ce que le gouvernement devrait faire, c’est de un, décentraliser, de deux, laisser les CISSS et les CIUSSS déterminer ce qu’ils ont besoin, sur leur territoire, en matière de paramédecine communautaire », a plaidé en entrevue mercredi Maxime Laviolette, porte-parole de la Corporation des entreprises de services paramédicaux du Québec.
Les paramédicaux pourraient s’occuper des visites de suivi auprès des patients qui sont passés par l’urgence, par exemple, ou bien s’occuper de soins et soutien à domicile ou bien faire du prétriage de patients, énumère M. Laviolette.
Le besoin varie selon la région et un « contrat de services » avec le CIUSSS en établirait la portée et les paramètres, explique M. Laviolette.
Il prévient toutefois que pour parvenir à mettre davantage à contribution les paramédicaux, il faudra changer la loi ou créer un ordre professionnel.
Chose certaine, la COVID-19 a fait prendre conscience du fait que les paramédicaux pouvaient en faire davantage dans le réseau de la santé. On les a vus participer à la campagne de vaccination et donner un coup de main dans des urgences d’hôpitaux.
« Pour l’instant, les paramédicaux peuvent en faire plus, parce qu’il y a eu des décrets gouvernementaux », s’empresse d’ajouter M. Laviolette.
Du côté syndical, Benoît Cowell, président de la Fraternité des travailleurs du préhospitalier, une section locale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, confirme que ses membres sont sous-utilisés pour leurs qualifications.
Ils ont la formation pour faire un premier triage en arrivant à l’urgence; ils peuvent faire une intubation lors de problèmes respiratoires, aider en changeant une sonde, etc. Depuis 2009, ils ont tous un Diplôme d’études collégiales. Et ceux qui travaillaient avant ont eu une formation d’appoint, souligne M. Cowell.
« On l’a vu dans la crise de la COVID, les paramédicaux ne font pas partie du réseau de la santé. Ce sont les bouche-trous du réseau de la santé. Donc c’est difficile d’intégrer les paramédicaux dans le réseau de la santé, parce qu’ils n’existent pas dans le réseau de la santé », critique-t-il.
« On croit que nos gens sont capables de faire le travail, mais s’ils veulent faire le travail, ils doivent être intégrés, avec un titre d’emploi, au réseau de la santé et les paramédicaux devraient faire partie directement du réseau de la santé », plaide M. Cowell.
Sinon, on risque de se retrouver dans la même situation qu’avec les agences privées de placement de personnel face au réseau public de santé. « Ça va devenir la même chose qu’une agence de placement. Le CISSS ou le CIUSSS va appeler l’entreprise ambulancière pour dire “je te loue deux ou trois techniciens pour huit heures” », craint M. Cowell.
Interrogé à ce sujet, M. Laviolette repousse la comparaison. « Ce n’est pas un enjeu. On aurait un contrat de services. Je ne crains pas que ça devienne comme une agence de placement. »