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La demande au nom de toutes les victimes d'agressions sexuelles a été déposée à Saint-Jean-sur-Richelieu
Un recours collectif de 21 millions de dollars a été déposé contre les Frères Maristes. La demande faite vendredi dernier au nom de toutes les personnes agressées sexuellement par les membres de la congrégation à travers la province sera étudiée au palais de justice de Saint-Jean-sur-Richelieu.
La Maison provinciale de la communauté se trouve dans le secteur Iberville, mais les Maristes étaient présents dans des dizaines d’écoles et d’organismes de loisir dans plusieurs diocèses, notamment dans les régions de Québec, Saguenay, Rimouski et Gaspé.
Originaire de France, la communauté religieuse a été fondée en 1817 par Marcellin Champagnat. Le Collège qui porte dorénavant son nom occupe les locaux de la maison-mère, sur le chemin des Patriotes.
Un homme de 70 ans de Baie-Saint-Paul est à l'origine de cette poursuite au civil. Le plaignant, identifié comme Monsieur B, aurait été victime d'attouchements alors qu'il n'avait que 8 ans, des gestes qui auraient eu d'importants impacts sur sa vie.
Les agressions auraient été commises à maintes reprises durant 7 ans dans les années 1960 par le Frère Athanase Fortin, un conseiller en orientation. Le religieux a perdu la vie quelques années plus tard dans un accident de la route alors qu'il se trouvait avec un jeune garçon.
«On allègue que plusieurs de leurs membres ont agressé sexuellement les enfants. Mais sinon, les personnes en autorité de cet ordre religieux-là qui ont été mises au courant ou auraient dû être mises au courant, n'ont rien fait. Ils ont préféré éviter un scandale plutôt que de faire ce qui était nécessaire pour éviter que d'autres agressions aient lieu. » - Me Pierre Boivin, avocat du demandeur
Une centaine de victimes se seraient déjà manifestées selon le cabinet Kugler Kandestin qui pilote le dossier. Le demandeur réclame 950 000 $ pour les abus et leurs conséquences en plus de 20 M$ en dommages punitifs pour le groupe.
La procédure judiciaire vise également les Oeuvres Rivat, le Fonds Arthur-Caron et le Fonds Bedford, les gestionnaires financiers de la communauté. Selon la requête, la communauté dispose de plus de 186 M$.
Toutefois, Me Boivin avance qu'en 2004, l'Institut aurait transféré quelque 160 M$ vers ces nouvelles corporations pour pourvoir au bien-être de leurs membres.
«On est rendu à une époque où les organismes religieux savent que les victimes commencent à aller de l'avant pour faire valoir leur droit. On se questionne sur le but de créer de telles entités alors qu'elles ont les mêmes buts, soit l'éducation et propager la foi. Qu'est-ce qui doit primer: indemniser les victimes ou pourvoir au besoin des membres, qu'ils soient ou non des agresseurs?» - Me Pierre Boivin
Il faut savoir que plusieurs congrégations ont fait ou font encore face à la justice en raison de religieux pédophiles ou d'abus sur les enfants dont ils avaient la garde.
C'est le cas des Rédemptoristes, des Frères du Sacré-Coeur, des Clercs de Saint-Viateur ainsi que des Soeurs de la Charité. Certains ont été condamnés à verser des compensations, d'autres ont choisi de régler à l'amiable.
Les procédures peuvent durer plusieurs années. Pour l'instant, les Frères Maristes ont 15 jours pour répondre à la demande d'action collective. Ensuite, la Cour va délibérer sur l'admissibilité de la requête.
Malgré notre demande d'entrevue, personne n'était disponible chez les Maristes pour commenter.