Début du contenu principal.
L’imputabilité, a expliqué François Legault, « ça commence par le premier ministre, ça se poursuit avec les ministres, les sous-ministres et les responsables dans les réseaux », c’est-à-dire « les PDG des CIUSS et des CISSS ».
Au lendemain de la publication d’un imposant rapport d’enquête de près de 200 pages sur l’hécatombe survenue dans les CHSLD au début de la pandémie, le premier ministre François Legault reconnaît « qu’il faut plus d’imputabilité d’en haut jusqu’en bas ».
C’est ce qu’a répondu le premier ministre lors d’une conférence de presse mardi à Laval, où il a été questionné sur la part de responsabilité de son gouvernement après la sortie du rapport de la coroner Géhane Kamel.
L’imputabilité, a expliqué François Legault, «ça commence par le premier ministre, ça se poursuit avec les ministres, les sous-ministres et les responsables dans les réseaux», c’est-à-dire «les PDG des CIUSS et des CISSS».
Dans son rapport d’enquête, la coroner Géhane Kamel a écrit que le gouvernement devra notamment faire une rétrospective sur «la hiérarchisation des décisions, sur l’agilité du système de santé en temps de crise, sur la compréhension et l’exécution des responsabilités au sein des ministères de la Santé, des Aînés et des Proches aidants ainsi qu’au sein des CIUSSS et CISSS».
M. Legault s’est défendu en indiquant que le «premier ministre et le ministre de la Santé ne peuvent pas commencer à gérer ce qui se passe dans tous les établissements de santé au Québec », avant d’ajouter que « quand quelqu’un ne gère pas bien, il faut changer de gestionnaire».
Le rapport de la coroner Kamel a fait une première victime mardi lorsque la présidente-directrice générale du CIUSSS de l’Ouest-de-l’île-de-Montréal, où était situé le CHSLD Herron, Lynne McVey, a annoncé qu’elle quittera ses fonctions à la fin de son mandat en juillet prochain.
L’enquête de la coroner portait sur les décès de 53 personnes survenus dans sept des CHSLD les plus touchés par la crise sanitaire, incluant le CHSLD Herron.
Lors de la conférence de presse de mardi après-midi, en présence du maire de Laval, Stéphane Boyer, et du ministre de l’Environnement, Benoit Charette, François Legault a indiqué «qu’il était important que les PDG des CIUSS et des CISSS surveillent ce qui se passe et informent le gouvernement», mais, a-t-il ajouté, «ça n’a pas été le cas avec le CHSLD Herron».
Avant de rencontrer le maire de Laval, le premier ministre a rendu visite au député de Sainte-Rose dans sa circonscription.
Christopher Skeete, qui est également l’adjoint parlementaire du premier ministre pour les relations avec les Québécois d’expression anglaise, s’est dit «très confortable avec la position de son parti concernant le projet de loi 96»
Il considère que le projet de loi, qui sème la controverse dans certains milieux anglophones, est une proposition «équilibrée et balancée».
«Il s’agit juste d’avoir une discussion dans le calme», car «il s’agit d’un sujet très émotif» a indiqué le député.
Questionné à savoir ce qu’il pensait des membres de la communauté anglophone qui se sont rassemblés devant le Collège Dawson, à Montréal, pour manifester contre le projet de loi 96 samedi dernier, il a répondu ceci: «Je pense qu’il y a, comme dans tout groupe, des gens qui ont des positions un petit peu plus drastiques que d’autres. On voit la même chose de l’autre côté, il y a des francophones qui pensent que le projet de loi 96 ne va pas assez loin, qu’il pourrait aller beaucoup plus loin. Moi, j’essaie de pas trop me fier sur des extrêmes», a indiqué le député caquiste.
Le projet de loi 96 devrait être adopté par l’Assemblée nationale d’ici la fin de la session parlementaire. Il vise à imposer des restrictions plus sévères pour les lieux de travail et les municipalités.
La future loi limitera l’emploi de l’anglais dans les tribunaux et les services publics, renforcera les pouvoirs de saisie et de perquisition de l’Office de la langue française et instaurera un plafond d’inscriptions pour les cégeps anglophones. Les étudiants devront y suivre un plus grand nombre de cours en français.
À ce sujet, le premier ministre Legault a indiqué que 17 % des cégépiens québécois étudiaient dans un établissement de langue anglaise alors que les anglophones représentaient 9 % de la société québécoise.
Les propositions du projet de loi 96 sont «raisonnables», a répété le premier ministre.