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Le blogueur saoudien Raïf Badawi a été libéré après une détention de 10 ans en Arabie saoudite.
Le blogueur saoudien Raïf Badawi a été libéré après une détention de 10 ans en Arabie saoudite. Toutefois, il est difficile de savoir quand le blogueur pourra rejoindre sa famille au Québec, puisqu’il fait encore face à une interdiction de voyager de 10 ans.
Il a été emprisonné en 2012 pour avoir notamment «insulté l’islam» sur son site web faisant la promotion de la liberté de conscience, de la liberté d’expression et de l’égalité entre les hommes et les femmes.
#Raifestlibre Après 10 ans de détention #Raifestlibre ! #Raifisfree After 10 years in prison #Raifisfree !
— Ensaf Haidar ⚜️ (@miss9afi) March 11, 2022
بعد 10 سنوات من السجن #رائف_حرّاً pic.twitter.com/1VA0XjSofs
«Très tôt ce matin, nous avons eu la confirmation qu’il allait être libéré au cours de la journée», affirme Évelyne Abitbol membre de l’équipe de plaidoyer et de défense de Raïf Badawi et cofondatrice de la Fondation Raïf Badawi pour la liberté.
«Nous ne connaissons pas les conditions de sa libération. Donc nous ne savons pas s’il restera encore 10 ans à l’intérieur du pays ou qu’elles seront les conditions de libérations», a précisé cette dernière lors d'une entrevue accordée à Noovo Info. «Le Ramadan commence le 2 avril et chaque année, le roi et le prince accordent des clémences à certains prisonniers. Est-ce que ça fera partie d’une clémence possible?», souhaite Mme Abitbol. «Ce n’est pas terminé. Il n'est pas encore libéré du pays. Il n’est pas encore arrivé au Québec. Donc maintenant ce serait au gouvernement canadien de jouer.»
Rires, joie et accolades : l’heure était à la fête vendredi à Sherbrooke avec l’annonce de la libération de M. Badawi. Sa femme, Ensaf Haidar, et sa fille ont participé à une vigile pour annoncer la bonne nouvelle à tous ceux qui désiraient sa libération depuis une décennie.
Présente sur place, la mairesse de la Ville, Evelyne Beaudin, a serré Ensaf Haidar dans ses bras et a célébré l'annonce de la nouvelle liberté accordée à M. Badawi. Rappelons que Mme Haidar et ses trois enfants se sont installés à Sherbrooke en 2013.
Ensaf Haidar à la vigile vendredi midi à Sherbrooke | Crédit photo - Alexandra Paré
La mairesse a promis de mettre de la pression sur les instances gouvernementales pour faciliter l'arrivée de Raïf Badawi au Québec et confirme au passage qu'il aura droit à un accueil royal à Sherbrooke.
«Après 10 ans, mon père est libre», a mentionné son fils sur Twitter.
After 10 years my father is free! pic.twitter.com/ZF2GePvHGu
— Terad Raif Badawi (@raif_badawi) March 11, 2022
Le premier ministre du Québec François Legault a aussi partagé son soulagement : «Enfin ! Je ne cesse de penser aux enfants qui vont enfin retrouver leur père!»
Enfin!
— François Legault (@francoislegault) March 11, 2022
Je ne cesse de penser aux enfants qui vont enfin retrouver leur père! https://t.co/4gEoZnIaR7
La ministre fédérale des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a exprimé sur Twitter le soulagement avec lequel le gouvernement Trudeau accueille la nouvelle. «Mes pensées vont à sa famille et à ses proches», a-t-elle écrit.
Aux Communes, une motion bloquiste a été adoptée en janvier 2021 dans le but de demander à ce que la ministre de l’Immigration exerce son pouvoir discrétionnaire pour accorder la citoyenneté canadienne à Raif Badawi.
Le député Alexis Brunelle-Duceppe, à l’origine de cette motion réitérée le mois dernier (avec un appui unanime), s’est réjoui du dénouement.
2008
Raïf Badawi crée le blogue Free Saudi Liberals (Libérez les libéraux saoudiens) avec la militante pour les droits des femmes Souad al-Shamani.
17 juin 2012
Raïf Badawi est arrêté et accusé d’avoir «insulté l’islam» et «désobéi à son père».
29 juillet 2013
Il est condamné à 600 coups de fouet et 7 ans de prison.
Octobre 2013
Ensaf Haidar, l’épouse de Raïf Badawi, et les trois enfants du couple obtiennent l’asile politique au Canada et s’installent à Sherbrooke.
7 mai 2014
Après avoir porté sa cause en appel, Badawi voit sa peine augmentée à 10 ans de prison, 1000 coups de fouet et une amende d’un million de riyals (environ 340 000$).
9 janvier 2015
La première séance de flagellation publique a lieu. Raïf Badawi reçoit 50 coups de fouet. Les séances subséquentes ont été reportées indéfiniment, jusqu’à ce que l’Arabie saoudite abolisse la peine de flagellation, en 2020.
11 mars 2022
Ensaf Haïdar annonce que Raïf Badawi est libre.
Avec des informations d'Alexandra Paré et Guillaume Cotnoir-Lacroix et de la Presse canadienne