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Qu'est-ce que l'ordo amoris? Le vice-président Vance invoque ce concept catholique médiéval pour la répression de l'immigration

M. Vance a déclaré que ce concept relevait du «bon sens le plus élémentaire».

Le vice-président JD Vance s'exprime lors du Sommet international sur la liberté religieuse au Washington Hilton, le mercredi 5 février 2025, à Washington.
Le vice-président JD Vance s'exprime lors du Sommet international sur la liberté religieuse au Washington Hilton, le mercredi 5 février 2025, à Washington.
Reportage vidéo :

Source

Associated Press
Texte :
Associated Press

Le vice-président J.D. Vance a récemment cité la théologie catholique médiévale pour justifier la répression de l'immigration sous la présidence de Donald Trump.

Il suffit de googler «ordo amoris» », a-t-il publié le 30 janvier sur la plateforme de médias sociaux X.

En parallèle, Trump est parti en croisade chrétienne. À voir dans la vidéo ci-contre.

Vance a publié ce message en réponse aux critiques concernant les déclarations qu'il a faites lors d'une entrevue sur Fox News: «Vous aimez votre famille, puis vous aimez votre voisin, puis vous aimez votre communauté, puis vous aimez vos concitoyens dans votre propre pays. Après cela, vous pouvez vous concentrer sur le reste du monde et lui donner la priorité». Il a affirmé que «l'extrême gauche» avait inversé ce concept.

M. Vance a déclaré que ce concept relevait du «bon sens le plus élémentaire», car les devoirs moraux d'une personne envers ses enfants l'emportent sur ceux qu'elle a envers un étranger qui vit à des milliers de kilomètres d'elle.

Qu'est-ce que l'«ordo amoris» ?

On l'a traduit par «ordre de l'amour» ou «ordre de la charité». C'est un concept abordé par saint Augustin, un théologien de l'Antiquité, qui affirmait que chacun et chaque chose devaient être aimés comme il se doit.

«C'est un homme juste et saint qui n'aime pas ce qu'il ne doit pas aimer, qui ne manque pas d'aimer ce qu'il doit aimer, qui n'aime pas plus ce qu'il doit moins aimer, qui n'aime pas de la même façon ce qu'il doit aimer plus ou moins, qui n'aime pas de la même façon ce qu'il doit aimer plus ou moins», écrivait Augustin.

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«De plus, tous les hommes doivent être aimés de la même manière», écrit Augustin. «Mais comme vous ne pouvez pas faire du bien à tous, vous devez accorder une attention particulière à ceux qui, par les accidents du temps, du lieu ou des circonstances, sont amenés à être plus proches de vous.»

Saint Thomas d'Aquin, au XIIIe siècle, a développé ce thème tout en notant qu'il dépendait des circonstances.

«Nous devrions être plus bienveillants envers ceux qui sont le plus étroitement liés à nous», écrivait-il. «En effet, dans certains cas, on doit, par exemple, aider un étranger dans une situation d'extrême nécessité, plutôt que son propre père, si celui-ci n'est pas dans une situation aussi urgente.»

Le catéchisme moderne de l'Église catholique fait brièvement référence à «l'ordre de la charité» en citant les obligations d'honorer ses parents et d'être de bons citoyens.

La croisade de Trump

Les déclarations de Vance ne surprennent pas quand on sait que Donald Trump veut ramener la religion catholique au cœur des États-Unis. 

Le président a déclaré jeudi qu'il voulait éradiquer les «préjugés anti-chrétiens» aux États-Unis, en annonçant la création d'un groupe de travail dirigé par la ministre de la Justice, Pam Bondi, pour enquêter sur le «ciblage» des chrétiens.

«Cette équipe va permettre de combattre toutes les formes de discrimination anti-chrétienne au sein de l’appareil gouvernemental», a rapporté Donald Trump lors de deux événements organisés à Washington dans le cadre du National Prayer Breakfast (Petit-déjeuner de prière national).

Le président Trump a ajouté que Mme Bondi s'engagerait également à «poursuivre pleinement les actes de violence et de vandalisme antichrétiens aux États-Unis et à remuer ciel et terre pour défendre les droits des chrétiens et des croyants religieux dans l'ensemble du pays».

Les commentaires du président sont intervenus après qu'il s’est joint au National Prayer Breakfast au Capitole, une tradition de Washington vieille de plus de 70 ans qui réunit un groupe bipartisan de législateurs pour une communion fraternelle, et qu'il ait déclaré aux législateurs que sa relation avec la religion avait «changé» après deux tentatives d'assassinat ratées l'année dernière et qu'il ait exhorté les Américains à «ramener Dieu» dans leur vie.

Une heure après avoir appelé à l'«unité» au Capitole, M. Trump a toutefois adopté un ton plus partisan lors du deuxième événement organisé à l'autre bout de la ville, annonçant qu'en plus du groupe de travail, il mettait en place une commission sur la liberté religieuse, critiquant l'administration Biden pour la «persécution» des croyants dans le cadre des poursuites engagées contre les défenseurs de l'avortement.

Donald Trump a également fait un tour d'horizon des efforts déployés par son administration pour réduire les programmes de diversité, d'équité et d'inclusion et pour limiter la participation des transgenres dans les sports féminins.

«Je ne sais pas si vous avez regardé, mais nous nous sommes débarrassés de wokes au cours des deux dernières semaines.»
- Donald Trump

Le nouveau groupe de travail de M. Trump a été critiqué par l'association Americans United for Separation of Church and State (Américains unis pour la Séparation de l'Église et l'État). Rachel Laser, présidente-directrice générale de ce groupe, a déclaré: «au lieu de protéger les croyances religieuses, ce groupe de travail utilisera abusivement la liberté religieuse pour justifier le sectarisme, la discrimination et la subversion de nos lois sur les droits civils».

M. Trump a mentionné au Capitole qu'il pensait que les gens «ne peuvent pas être heureux sans religion, sans cette croyance. Ramenons la religion. Ramenons Dieu dans nos vies».

Reportage vidéo :

Source

Associated Press
Texte :
Associated Press