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Le ministère de l’Environnement prévoit ajouter une norme annuelle au règlement sur le taux de nickel dans l’air, a-t-il été annoncé lundi.
Déposé le 22 décembre dernier, le règlement mentionnait que le ministère de l'Environnement veut rehausser la norme du taux de nickel dans l'air pour qu'elle passe quotidiennement de 14 nanogrammes par mètre cube à 70 nanogrammes par mètre cube. À cela s’ajouterait maintenant une norme annuelle fixée à 20 nanogrammes par mètre cube.
Le ministère s'appuie sur les rapports d'un comité de quatre experts indépendants formé il y a plus de quatre ans, dont celui de Mme Michèle Bouchard, biochimiste à l'Université de Montréal, post-doctorante en santé environnementale et spécialiste des risques toxicologiques.
Les conclusions du rapport de Mme Bouchard conseillent un rehaussement de la norme à 40 nanogrammes par mètre cube, mais le Ministère a revu les calculs pour monter la hausse à 70 nanogrammes puisque, dans des calculs basés sur différentes études menées notamment en Californie, Mme Bouchard incluait la variable de temps d'exposition des rats à la matière plus longue que ce que le ministère considérait comme exposition normale.
Selon le ministère de l’Environnement, il n'y a qu'à Québec qu'on enregistre des dépassements aux normes de nickel dans l'air notamment à cause des activités du port de Québec. Ce serait toutefois occasionnel mais, en 2020, il y a eu un une lecture excédant 20 fois la norme et, en 2021, une lecture excédant 14 fois la norme. La station spéciale de suivi du nickel dans Limoilou prend des mesures une fois aux deux jours, alors qu'ailleurs au pays, c'est une fois aux six jours.
Même si le cadre législatif de la Communauté métropolitaine de Québec ne lui permet pas de s'arroger des pouvoirs en matière de normes de qualité de l'air comme peut le faire la Communauté métropolitaine de Montréal, la ville peut, selon la loi sur les municipalités, déposer une demande de règlement, basé sur des études et qui devrait être approuvée par le ministre, Benoît Charette, pour abaisser ses normes sous celles qui ont préséance, soit les normes provinciales. En d’autres mots, la Ville de Québec aurait le pouvoir de légiférer en la matière, à condition que le ministère de l’Environnement l’accepte.
«Pour l’instant, toutes les possibilités sont sur la table, mais je le redis, s’il est possible que la norme soit différente à Montréal, il n’y a aucune raison que ce ne soit pas aussi le cas pour Québec, a réagi le maire de Québec, Bruno Marchand. La réalité des milieux urbains doit être prise en compte dans ce projet de règlement. Je n’hésiterai donc pas une seconde à faire valoir les droits environnementaux de Québec et de porter la voix forte du conseil municipal. Le comité plénier nourrira cette force.»
Le comité plénier du conseil municipal se réunira ce jeudi soir pour discuter de cet enjeu.
Les consultations publiques sur la proposition d'ajustement de la norme de nickel se terminent le 20 février.