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Québec vient donner un coup de pouce aux PME de l’alimentation pour que non seulement leurs produits soient bons, mais aussi que leurs emballages soient bons pour l’environnement.
Québec vient donner un coup de pouce aux PME de l’alimentation pour que non seulement leurs produits soient bons, mais aussi que leurs emballages soient bons pour l’environnement.
La décision du gouvernement Legault de modifier les dispositions de la Loi sur la qualité de l’environnement qui portent sur la consigne et la collecte sélective impose de nouvelles obligations à toutes les entreprises qui vendent des produits dans un contenant ou un emballage.
Or, une telle modification implique des coûts que les PME auront beaucoup plus de mal à absorber que les gros joueurs dans tous les domaines.
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D’où l’annonce, mardi, par le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, d’une aide de 18 millions $ destinée aux PME du secteur bioalimentaire pour soutenir leur transition vers des emballages écoresponsables.
«La modernisation qu'on a annoncée responsabilise les entreprises qui mettent sur le marché des contenants, des emballages, des imprimés pour tenir compte de la vie utile de ces produits et de leur impact sur l'environnement», a fait valoir le ministre, alors qu’il se trouvait au siège social de la Maison Riviera, une PME de transformation des produits laitiers, à Varennes en Montérégie.
«Ultimement, on a fait un produit, on a fait un emballage, à un moment donné cela a un impact sur l'environnement et il faut en disposer, il faut lui donner une autre vie, il faut le recycler.»
La décision de soutenir le secteur bioalimentaire n’est pas un hasard.
«Au Québec, environ 70 % de tous les emballages sur le marché proviennent de l’industrie alimentaire», a souligné Nicolas Girard, directeur général du Fonds d’action québécois pour le développement durable (FAQDD). Et des 2700 entreprises québécoises qui oeuvrent en transformation alimentaire, 40 % comptent 10 employés ou moins.
Ces entreprises connaissent les mêmes problèmes de chaînes d’approvisionnement, de cybersécurité, d’automatisation et de manque de main-d’œuvre que les plus grosses, mais ont «besoin d'aide pour se mettre en action et souvent, ce coup de pouce c'est d'avoir accès à de l'expertise».
Dans le secteur bioalimentaire, cette expertise est cruciale au développement de nouveaux emballages, a fait valoir André Lamontagne, parce qu’au-delà d’être recyclables, ils doivent aussi assurer l'innocuité et la salubrité des aliments.
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Le programme de soutien aux entreprises, qui sera géré par le FAQDD, comprend deux volets, soit le volet par entreprise, qui prévoit couvrir jusqu’à 75 % des investissements requis, pour un maximum de 50 000 $, qui entre en vigueur dès maintenant, et un second volet pour les initiatives collectives qui viendra soutenir les efforts d’associations et de regroupements d'entreprises. Ce volet de soutien aux entreprises reçoit la part du lion des 18 millions $, soit 16,5 millions $.
Le reste de la subvention, soit 1,5 million $, sera confié à Inno-centre pour le soutien à l’innovation. Son président et directeur général, Claude Martel, a raconté avoir parlé «à quelques entrepreneurs la semaine dernière qui étaient un peu inquiets, faut le dire, mais en même temps prêts à collaborer».
Certes, l’idée d’obliger les manufacturiers, dans ce secteur comme dans tous les autres, à offrir leurs produits dans des emballages ou contenants recyclables est une initiative louable sur le plan environnemental. Il reste encore, toutefois, des pas de géant à franchir pour qu’en aval, la chaîne de collecte sélective, de tri et de transformation pour la réutilisation ici même devienne assez performante pour qu’on puisse véritablement parler d’économie circulaire, après le gâchis environnemental d’envoi dans d’autres pays de matières mal triées et trop contaminées pour être traitées qui ont fait de nous des exportateurs de montagnes de déchets.