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Avec des partenaires, Québec veut «moderniser le régime de protection du territoire et favoriser la mise en valeur du territoire par les activités agricoles.»
Le régime de protection du territoire agricole et la mise en valeur du territoire par les activités agricoles figurent parmi les enjeux importants au Québec si bien que le gouvernement lance une consultation nationale sur ces sujets : Agir pour nourrir le Québec de demain.
Le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation André Lamontagne, accompagné de la ministre des Affaires municipales Andrée Laforest, en a fait l'annonce mercredi.
Québec veut recueillir les commentaires des partenaires agricoles, environnementaux et municipaux — ainsi que de la population en générale — dans le but de «moderniser le régime de protection du territoire et de favoriser la mise en valeur du territoire par les activités agricoles.» Une tournée régionale aura lieu à l'hiver 2024.
La réflexion portera sur le développement de l'agriculture, la protection des terres agricoles et la vitalité des communautés rurales.
«Le dynamisme, l'ingéniosité et la fierté des familles agricoles et des entreprises façonnent l'identité de notre territoire. Parce que nos terres agricoles revêtent un caractère stratégique pour l'économie de plusieurs régions et qu'elles sont à la base de notre autonomie alimentaire, il est venu le temps de réfléchir à nouveau, ensemble, pour forger un nouveau consensus social sur la question», a affirmé André Lamontagne, ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.
«La production d'un rapport synthèse permettant de dégager des consensus sur les orientations à privilégier par le gouvernement est prévue en mars 2024», précise-t-on dans un communiqué de presse acheminé aux médias mercredi.
Le gouvernement du Québec précise que la première étape de la consultation débutera cet été et s'échelonnera jusqu'à la fin de l'automne 2023. Elle abordera trois grandes thématiques sous forme de fascicules, soit le territoire agricole, les activités agricoles (à partir de septembre) et la propriété des terres agricoles (à partir de novembre).
Pour le président général de l'Union des producteurs agricoles, Martin Caron, l'exercice que propose le gouvernement du Québec est une occasion «d'élever la protection de notre garde-manger au rang de véritable priorité nationale.»
M. Caron souligne que la zone agricole cultivable ne représente que 2% du territoire québécois.
«Elle est une ressource limitée, non renouvelable et essentielle à l'autonomie et à la sécurité alimentaire des Québécoises et des Québécois, surtout à la lumière des changements climatiques», a-t-il affirmé.
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Le président de la Fédération québécoise des municipalités, Jacques Demers, accueille aussi favorablement le lancement de cette consultation nationale sur le territoire et les activités agricoles.
M. Demers est d'avis que l'agriculture «constitue un fondement important de l'activité économique des régions» et qu'elle «fait partie de notre identité et de notre patrimoine.»
«Le gouvernement du Québec répond en effet à une revendication de longue date de notre Fédération qui permettra de réfléchir sur des moyens pour assurer la cohérence et la cohésion des interventions sur le territoire et aussi pour permettre aux communautés de se développer, en lien avec la modernisation du processus d'aménagement», a affirmé celui qui est aussi maire de Sainte-Catherine-de-Hatley et préfet de la MRC de Memphrémagog.
Le président de l'Union des municipalités du Québec et maire de Varennes, Martin Damphousse, affirme pour sa part que son organisation participera activement à la consultation «afin de mettre de l'avant les enjeux du monde municipal».
«Aujourd'hui, plus que jamais, il est important de mettre en valeur et de protéger les terres agricoles», a-t-il affirmé.
Finalement, Julie Bissonnette, présidente de la Fédération de la relève agricole du Québec et productrice laitière, est satisfaite de voir que Québec «répond à l'appel des jeunes de la relève.»
«Favoriser l'accès à la propriété des terres agricoles pour la prochaine génération est la solution afin d'assurer de manière pérenne l'autonomie alimentaire du Québec, mais aussi la vitalité de nos régions et l'avenir de notre paysage rural», a-t-elle conclu.
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Voici en détail le contenu des fascicules mis de l'avant par le gouvernement du Québec en lien avec Consultation nationale sur le territoire et les activités agricoles. La publication de chaque fascicule sera suivie d'une période de consultation d'au moins 45 jours.
Le fascicule 1, Le territoire agricole, portera sur :
Le fascicule 2, Les activités agricoles, concernera :
Le fascicule 3, La propriété des terres agricoles, visera les éléments suivants :
L'annonce d'une vaste consultation en lien avec les terres agricoles survient quelques jours après une annonce visant l'accès à l'autonomie alimentaire. Le premier ministre du Québec, François Legault, annonçait effectivement lundi un investissement de 175 millions de dollars sur cinq ans afin d’assurer l’autonomie alimentaire de la province.
Ainsi, 100 millions de dollars iront dans la transformation alimentaire pour «encourager la robotisation et l’implantation de systèmes de gestion de la qualité de la production.»
Un autre montant de 45 millions de dollars servira à développer les initiatives en productivité végétale pour augmenter la productivité des entreprises qui se spécialisent dans la culture des végétaux.
Finalement, les 30 millions restants serviront à soutenir les productions de fruits et de légumes en serre à travers la province tout en modernisant les installations existantes.
Avec des informations de Julien Denis, Noovo Info.