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Les règles sont en vigueur au moins jusqu’à la fin de la saison de cette année, en septembre.
Le Québec a introduit de nouvelles restrictions sur la pêche au saumon atlantique en raison de migrations annuelles bien inférieures à la moyenne dans la plupart des rivières de la province. Un groupe de conservation qui représente les intérêts des pêcheurs de saumon atlantique du Québec estime que la province devrait aller plus loin.
Même s’il s’est montré satisfait des changements, le caractère exceptionnel des montaisons de saumon de cette année justifie une approche plus prudente, a déclaré Normand Fiset, président de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique.
«Afin que nous soyons cohérents avec nos stratégies de conservation, nous recommandons de procéder à (100 %) à la capture et à la remise à l’eau, au moins pour le reste de cette saison», a proposé M. Fiset.
«Et nous allons devoir nous asseoir cet hiver avec (le ministère de l’Environnement) pour déterminer quel type de plan de gestion mettre en place à partir de 2025.»
Les restrictions mises en place par le ministère provincial de l’Environnement sont entrées en vigueur le 25 juillet. Elles s’appliquent aux rivières de la région du Bas-Saint-Laurent, de la Capitale-Nationale, de la Côte-Nord — incluant l’île d’Anticosti —, de la Gaspésie et du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Les nouvelles règles pour les rivières du sud du Québec interdisent aux pêcheurs sportifs de capturer des saumons mesurant plus de 63 centimètres et ayant passé deux hivers ou plus en mer. Les saumons de cette taille sont majoritairement des femelles et sont responsables d’un dépôt «important» d’œufs dans les rivières, affirme le gouvernement.
Les règles sont en vigueur au moins jusqu’à la fin de la saison de cette année, en septembre.
Pour le madeleineau, un petit saumon atlantique, les quotas quotidiens varient d’une rivière à l’autre. Né en eau douce, le madeleineau est un petit saumon atlantique qui n'a passé qu’un seul hiver en mer afin de se nourrir et grandir, avant de retourner en eau douce pour se reproduire ou frayer.
Dans les rivières classées «saines», le nombre quotidien de madeleineaux autorisés à être capturés par pêcheur est passé de deux à un. Les pêcheurs seront autorisés à ne garder qu'un, voire aucun saumon, dans les rivières dites «de prudence», en fonction de la précarité du stock. Dans les rivières classées «critiques», aucun saumon ne pourra être gardé.
Quant à la pêche avec remise à l’eau, les nouvelles règles réduisent le quota quotidien de trois captures à deux dans toutes les régions touchées, sauf sur la Basse-Côte-Nord, où les quotas étaient auparavant inexistants et sont maintenant fixés à trois.
Québec a laissé ouverte la possibilité de modifier les règles à compter du 1er août, a noté M. Fiset.
Même si les madeleineaux n’ont pas d’effet majeur sur la reproduction, M. Fiset estime qu’étant donné la situation actuelle, il vaut mieux être prudent et exiger des pêcheurs qu’ils relâchent tous les saumons capturés au cours des prochaines semaines.
Le Québec est la seule juridiction qui gère sa pêche au saumon atlantique ; les autres provinces comptent sur le ministère fédéral des Pêches.
Dans une lettre ouverte publiée mardi dans le journal «Le Soleil», certains pêcheurs ont réclamé un moratoire sur la pêche récréative au saumon. Mais Myriam Bergeron, directrice générale de la Fédération québécoise pour le saumon atlantique, a déclaré en entrevue qu’un moratoire n’entraînerait pas un retour accru de saumons dans les rivières du Québec.
Les rivières de la province restent assez productives, a souligné Normand Fiset, mais moins de poissons reviennent frayer après avoir passé l’hiver en mer.
«Presque toutes les rivières qui se jettent dans le (golfe du Saint-Laurent) connaissent ce déclin, tandis que d’autres rivières, certaines en Nouvelle-Écosse, à Terre-Neuve et dans le nord du Labrador, qui se jettent directement dans la mer du Labrador, ne semblent pas avoir le même genre de problème», a avancé M. Fiset.
Le taux de mortalité des madeleineaux a été plus élevé que d’habitude ces dernières années, a fait valoir ce dernier, et les pêcheurs s’attendent à ce qu’ils soient moins nombreux à revenir cette année dans les rivières de la province.
«Nous ne sommes pas sûrs de ce que c’est, personne n’en est sûr», a supposé M. Fiset à propos des raisons sous-jacentes.
«Nous savons que la source du problème est probablement le réchauffement de la température de la surface de la mer dans le golfe du Saint-Laurent, car il semble que la plupart des rivières qui se jettent dans le golfe soient plus touchées que les autres.»
M. Fiset espère mettre toutes les parties intéressées sur la même longueur d’onde. «Je pense qu’il est très important que nous mobilisions tous ceux qui sont impliqués dans la conservation du saumon atlantique en Amérique du Nord pour mieux comprendre ce qui se passe en mer.»