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«Nous, on ne veut pas pénaliser l’économie québécoise», a dit le ministre de l’Environnement, Benoit Charette.
Le Comité consultatif sur les changements climatiques du Québec demande au gouvernement de continuer ses efforts de décarbonation, malgré les vents contraires provenant des États-Unis.
Le comité, une création du gouvernement Legault, a publié un communiqué mercredi matin pour rappeler que l’élaboration de politiques climatiques ambitieuses est non seulement «une nécessité environnementale, mais une responsabilité envers les générations présentes et futures».
Le comité «fait cette sortie simplement parce que le président américain a annoncé lundi que les Américains allaient se retirer de l'accord de Paris et qu’on voit un contexte géopolitique à l'échelle internationale qui amène possiblement un ensemble de recul», a expliqué Alain Webster, président du comité.
«Si certains décident d'être en retrait des enjeux climatiques, globalement, la science nous dit que ce n’est pas le bon choix et qu'il faut au contraire accentuer la lutte au changement climatique», a ajouté Alain Webster, qui enseigne l’économie de l’environnement à l'Université de Sherbrooke.
La décarbonation est aussi un investissement pour l'avenir du Québec «considérant le coût exorbitant de l'inaction, et l'ensemble des cobénéfices qui découlent de la décarbonation et de la résilience», a tenu à rappeler le comité.
Mardi, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, avait expliqué que le Plan pour une économie verte, qui inclut les politiques d’électrification et de lutte contre les changements climatiques du Québec, pourrait être ajusté en raison des décisions du nouveau président américain.
«Nous, on ne veut pas pénaliser l’économie québécoise. Donc, si jamais il devait y avoir des tarifs importants imposés aux entreprises, aux industries québécoises, on ne viendra pas en rajouter une couche avec des contraintes environnementales supplémentaires», avait indiqué le ministre Charette, lors d’une mêlée de presse à Saint-Sauveur.
Alain Webster a expliqué que la sortie du comité qu’il préside n’a rien à voir avec les déclarations du ministre de l’Environnement.
«Chaque année, le gouvernement revoit ce plan-là, alors le fait de l’ajuster est normal, il doit l’ajuster en fonction d'un ensemble d'objectifs et de contexte politique et économique» et «je continue à penser, en janvier 2025, que le gouvernement va être capable de planifier une mise à jour ambitieuse du plan sans que ça soit pénalisant au niveau du commerce avec les Américains.»
Le comité souligne également qu’il est essentiel que Québec renforce ses relations avec des partenaires, comme les États fédérés et les villes, qui partagent les mêmes ambitions et valeurs.
Dans une mêlée de presse mercredi matin, le ministre Charette a d’ailleurs rappelé que, lors de l’élection du 5 novembre aux États-Unis, l'État de Washington a décidé de se joindre au marché du carbone, le système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de GES auquel participent le Québec et la Californie.
«Il y a quelques étapes à franchir, ça ne se fait pas du jour au lendemain, mais on est ouvert, pourvu que ce soit des marchés compatibles.»