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Québec remet à jour sa stratégie dans l’aérospatial et prévoit investir 334 millions $ d’ici 2024.
Québec a mis à jour sa stratégie dans l'aérospatial et bonifie son financement de 95 millions $ supplémentaires.
Au total, le gouvernement compte accorder un soutien financier de 334 millions $ d'ici 2024 dans le cadre de la Stratégie québécoise de l'aérospatial (SQA) Horizon 2026, dévoilée lundi. Une partie de ces sommes avaient déjà été annoncées. Le gouvernement estime que la SQA permettra la réalisation de 2,8 milliards $ en investissements.
«On va donner de l'oxygène à notre industrie en lui offrant un environnement d'affaires renouvelé, a dit le ministre de l'Économie, Pierre Fitzgibbon, lors d'une conférence de presse virtuelle. Notre objectif est de permettre à nos entreprises de renforcer leur position dans le marché pour profiter pleinement de toutes les occasions d'affaires qui vont se présenter à la sortie de la pandémie.»
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La stratégie s'articule autour de trois axes d'intervention: l'innovation, la diversification de l'industrie et la contribution au rayonnement international des petites entreprises.
Plus concrètement, M. Fitzgibbon a dit que le gouvernement soutiendrait la filière de la défense et de la sécurité, «moins cyclique» que l'aviation civile, ainsi que le développement d'innovations comme les drones et les technologies spatiales.
Au sujet du secteur de la défense, le ministre a dit que le gouvernement avait l'intention d'utiliser la diplomatie commerciale à Ottawa et Washington pour aider les entreprises québécoises à obtenir des contrats. «Je pense qu'on a de l'influence au fédéral. Indirectement, aux États-Unis aussi. Je pense qu'on peut aider au niveau géopolitique', en mettant de l'avant l'expertise québécoise et le fait que le Québec est une juridiction ''sûre''».
La nouvelle a été bien accueillie par Suzanne Benoit, présidente-directrice générale d'Aéro Montréal, qui participait à l'annonce. «Grâce à la SQA et à l'appui continu du gouvernement du Québec, notre secteur pourra exploiter son plein potentiel et renforcer encore davantage sa position de chef de file sur la scène mondiale», a-t-elle réagi par communiqué.
Lors du point de presse, M. Fitzgibbon a ouvert la porte à la création d'une zone d'innovation pour l'aérospatiale à Montréal, en disant «qu'on pourrait s'attendre à en voir une un jour». Aéro Montréal «travaille fort» dans ce dossier, a-t-il ajouté.
«Quelle serait la thématique qui ferait en sorte que tout le monde travaillerait ensemble? On veut aller une coche plus loin et de faire une réunification», a-t-il dit.
L'idée derrière les zones d'innovation est de regrouper les gens d'affaires et le milieu de l'enseignement afin de stimuler les projets et les investissements. Le gouvernement a annoncé les deux premières zones d'innovation la semaine dernière, dans la région de l'Estrie, à Sherbrooke et à Bromont, dans les secteurs de la science quantique et des technologies numériques, respectivement. «Deux-trois autres» zones d'innovation seraient «pas mal avancées» et pourraient être dévoilées d'ici la fin du mois de juin, avait-il dit.
Le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, juge que les commentaires du ministre sont «de bon augure» pour la création d'une zone à Montréal, «l'une des capitales mondiales de l'aérospatiale». «Cela viendrait renforcer les synergies déjà en place autour de projets d'avenir pour le secteur», réagit-il.
La SQA a vu le jour à l'issue d'un processus de consultation. En tout, 24 mémoires ont été fournis au gouvernement, ce qui a permis de recueillir plus de 90 recommandations.
Le ministère de l'Économie a souligné que l'industrie aérospatiale a réalisé des ventes de 15,8 milliards $ et représentait 36 000 emplois au Québec en 2020. Elle représente 10,5 % des exportations manufacturières au Québec.