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Pour s’assurer que les logements demeurent abordables, Québec imposera une période de maintien pouvant aller jusqu’à 35 ans.
Le gouvernement du Québec veut accélérer la construction de logements abordables destinés à des ménages à revenu modeste ou faible ainsi qu’à des personnes ayant des besoins particuliers en habitation.
Pour ce faire, la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, annonce un investissement de 200M$ via le nouveau Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ) pour démarrer les premières constructions dès l’été 2022.
Andrée Laforest précise que ce sont « les coopératives, les organismes à but non lucratif, les offices d’habitation et les entreprises privées qui pourront bénéficier de ce nouveau programme».
L’annonce du gouvernement du Québec semble arriver à point alors que le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) a mis en marche des manifestations jeudi, un peu partout au Québec, pour réclamer du gouvernement l’instauration d’un contrôle des loyers.
En effet, sans être parfait, l’une des particularités du PHAQ, est que les logements construits devront être offerts à un loyer maximum fixé par la Société d’habitation du Québec (SHQ).
De plus, pour s’assurer que les logements demeurent abordables, Québec imposera une période de maintien pouvant aller jusqu’à 35 ans. Les taux d’aide du gouvernement du Québec seront aussi modulés en fonction de la durée de l’engagement.
Les loyers pourront toutefois être indexés chaque année en fonction des indices de fixation prévus par le Tribunal administratif du logement.
Québec précise qu’un premier appel à projets sera lancé le 1er mars 2022 et que les premiers projets retenus seront dévoilés dès l’été 2022 et que les travaux pourront s’amorcer à ce moment.
Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) réagit avec scepticisme au nouveau Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ).
La porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme, déplore «l’absence de consultation réelle» au sujet de logement abordable alors que les annonces de Québec indiquent «un virage majeur dans l’aide gouvernementale au logement».
La volonté de privatisation de l’aide au logement du gouvernement du Québec inquiète également plusieurs organisations alors que l’avenir du programme Accès Logis, seul programme voué spécifiquement au développement du logement social et communautaire au Québec, serait incertain.
Selon Mme Laflamme, «il serait inacceptable qu’un programme qui a fait ses preuves au cours des 25 dernières années pour répondre adéquatement à une variété de besoins soit remplacé par un autre dont l’objectif clairement énoncé est d’appuyer la construction de projets de logements par le secteur privé.»
Le FRAPRU s’inquiète aussi que le programme soit lancé alors que le gouvernement n’a pas encore défini ce qu’il entend par «logement abordable», en termes de cibles de loyers et de pourcentage du revenu pouvant être consacré au logement.
Le FRAPRU presse le gouvernement de François Legault de financer un grand chantier de 50 000 logements sociaux en cinq ans.
Une série de mobilisations régionales qui débuteront par une manifestation à Montréal sont prévues à partir du 12 février, pour soutenir ces revendications et pour dénoncer la privatisation de l’aide gouvernementale aux ménages mal logés.