Début du contenu principal.
Les décès de samedi surviennent alors qu'une série de naufrages a fait de 2024 l'année la plus meurtrière sur la Manche.
Les autorités françaises ont déclaré que quatre migrants, dont un enfant de 2 ans, sont morts samedi dans deux drames distincts alors qu'ils tentaient de traverser la Manche en direction de la Grande-Bretagne.
Le ministre de l'Intérieur de la France, Bruno Retailleau, a déploré une «terrible tragédie» sur X. Il a affirmé que l'enfant «a été piétiné à mort dans un bateau».
«Les passeurs ont le sang de ces personnes sur les mains et notre gouvernement intensifiera la lutte contre ces mafias qui s’enrichissent en organisant ces traversées de la mort.»
Aujourd’hui plusieurs personnes ont péri en tentant de traverser la Manche. Un enfant est mort piétiné dans une embarcation. Épouvantable drame qui doit tous nous faire prendre conscience de la tragédie qui se joue. Les passeurs ont le sang de ces personnes sur les mains et notre…
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) October 5, 2024
Les décès de samedi surviennent alors qu'une série de naufrages a fait de 2024 l'année la plus meurtrière sur la Manche depuis le début du phénomène de traversées en 2018. Le mois dernier, 12 personnes sont mortes après qu'un bateau transportant des migrants s'est déchiré dans la Manche. Environ deux semaines plus tard, huit migrants sont morts lors d'une tentative de traversée similaire.
Lors d'une conférence de presse, le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant, a indiqué que les sauveteurs avaient retrouvé le corps sans vie d'un enfant de 2 ans à bord d'un bateau de migrants qui avait appelé à l'aide samedi matin.
Quatorze autres migrants qui étaient à bord du bateau de sauvetage ont été ramenés en France pour être interrogés par la police aux frontières et un jeune de 17 ans a été transporté à l'hôpital de la ville portuaire de Boulogne-sur-Mer pour soigner des brûlures aux jambes, a précisé M. Billant.
D'autres personnes à bord du bateau de migrants qui ont refusé d'être secourues ont poursuivi leur route vers la Grande-Bretagne, a-t-il précisé.
«Pour gagner de l'argent et sans égard pour la vie humaine, les réseaux de passeurs mettent les gens en danger (...), les conduisant littéralement à l'accident et à la mort», a déclaré M. Billant.
Le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras, a déclaré que l'enfant, qui semble avoir été écrasé dans une bousculade sur le bateau, est né en Allemagne d'une mère somalienne de 24 ans.
À propos d'un autre incident, M. Billant a affirmé que les sauveteurs ont trouvé trois migrants morts et en ont sauvé plusieurs autres alors qu'ils tombaient d'une petite embarcation surchargée de 83 passagers où régnaient «la panique et la bousculade».
Les victimes «ont probablement été écrasées (...), ont étouffé (...) et se sont noyées dans les 40 centimètres d'eau au fond du canot pneumatique», a-t-il précisé.
Les victimes sont deux hommes et une femme, tous âgés d'une trentaine d'années.
Les migrants dont les secouristes se sont occupés samedi venaient d'Érythrée, du Vietnam, d'Afghanistan, d'Iran, d'Éthiopie, de Libye, de Syrie, d'Égypte, du Koweït et d'Irak, a énuméré M. Billant.
Le procureur a déclaré que des enquêtes étaient ouvertes sur les deux incidents.
Les règles de plus en plus strictes en Europe, la xénophobie croissante et le traitement hostile des migrants les poussent vers le nord.
Avant les événements de samedi, les autorités françaises avaient affirmé qu'au moins 46 migrants étaient morts en tentant de traverser la frontière vers le Royaume-Uni cette année.