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C'était la troisième motion en moins de 24 heures sur ce sujet épineux au parlement.
Le gouvernement Legault accuse Québec solidaire (QS) de se radicaliser en refusant de «condamner vigoureusement tout acte de désobéissance civile, notamment bloquer un pont».
QS a refusé son consentement mercredi pour débattre d'une motion reprenant ce libellé à l'Assemblée nationale.
C'était la troisième motion en moins de 24 heures sur ce sujet épineux au parlement.
Elles font toutes référence au blocage du pont Jacques-Cartier à Montréal par deux militants écologistes la semaine dernière, ce qui a entraîné une congestion monstre et l'annulation de 437 rendez-vous médicaux au Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM).
QS «se radicalise», a écrit le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, dans le réseau X, anciennement Twitter.
Le parti de gauche n'est «toujours pas capable de dénoncer la désobéissance civile qui a pourtant foutu le bordel dans les rues de Montréal il y a quelques jours. Ça se dit près des citoyens, mais ils sont incapables de dénoncer quelque chose d’aussi simple. Québec solidaire devra vivre avec sa décision», a-t-il écrit.
De l'avis du leader parlementaire de la Coalition avenir Québec (CAQ), Simon Jolin-Barrette, QS veut ainsi protéger un de ses anciens candidats, qui est un des militants arrêtés à la suite du coup d'éclat.
«Pour QS, les amis du parti passent avant la sécurité publique», a-t-il écrit.
La CAQ a rappelé que QS avait pourtant appuyé une motion le 3 octobre dernier affirmant que «l'Assemblée ne cautionne pas la désobéissance civile». Le député péquiste Pascal Bérubé a pour sa part souligné qu'en 2019, QS avait refusé de condamner une action d'un groupe écologiste qui avait entraîné la fermeture du même pont.
«La CAQ et le PQ viennent de condamner tout acte de désobéissance civile», a répliqué pour sa part le leader parlementaire de QS, Alexandre Leduc, dans un message sur X.
«Je me demande si ça inclut les actes de Bernard Drainville en 2012», a-t-il ajouté. Le ministre caquiste était à l'époque député péquiste et participait aux manifestations contre la hausse des droits de scolarité, à coups de casserole.
La motion déposée par M. Bonnardel soutenait que les actes de désobéissance civile «causent de sérieux préjudices, notamment l'annulation de rendez-vous médicaux, ils sont irrespectueux envers les autres citoyens» et ajoutait que «l'Assemblée nationale se dissocie des personnes qui commettent de tels gestes».
Juste avant, QS avait appuyé une autre motion, déposée par le Parti québécois (PQ), sur le même thème, qui «condamne le blocage du pont Jacques-Cartier à Montréal» et qui rappelle que la «liberté d'expression doit être exercée de telle sorte à ne pas mettre à risque la sécurité du public».
Mais la veille, mardi, QS avait plaidé qu'une autre motion du PQ condamnant la désobéissance civile était irrecevable, en vertu du principe de sub judice, c'est-à-dire qu'on ne peut débattre en Chambre des affaires qui sont en cours devant les tribunaux.
La présidence avait donné raison au parti de gauche, au motif que l'Assemblée doit «tenir compte des droits des justiciables».
L'affaire est en effet devant les tribunaux. Deux militants, Olivier Huard et Jacob Pirro, ont été arrêtés et accusés de méfait et de résistance volontaire ou entrave à un agent de la paix à la suite du coup d'éclat de mardi de la semaine dernière.
Une autre militante, Michèle Lavoie, fait face à une accusation de méfait, pour avoir «empêché, interrompu ou gêné une personne dans l’emploi, la jouissance ou l’exploitation légitime d’un bien» de plus de 5000 $.
Oliver Huard a été candidat pour QS.
Dans un communiqué conjoint, plusieurs organismes écologistes ont dénoncé mercredi la «criminalisation des activistes écologistes» ainsi que la «répression générale du mouvement» environnemental.
«Si nous ne recourons pas nous-mêmes à des actions de désobéissance civile, nous partageons du moins les constats des activistes», a écrit un responsable de la Fondation David Suzuki, Alexandre Huet.