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Le café Petites Gamines, à Gatineau, fait face à 13 nouvelles plaintes déposées à l’OQLF pour non-conformité.
Le café Petites Gamines de Gatineau se retrouve dans la tourmente après avoir reçu une plainte de l’Office québécois de la langue française (OQLF) pour ses publications en anglais sur Instagram.
«Ça fait dix ans que nos publications Instagram sont en anglais», explique Gabrielle Sexton, propriétaire du café situé au cœur du Vieux-Hull. «J’ai été surprise que quelqu’un prenne le temps de porter plainte, surtout que tout le reste — l’affichage, Facebook, les communications officielles — est entièrement en français.»
Depuis cette première plainte, et après la médiatisation de l'affaire, 13 nouvelles plaintes ont été déposées, en date du 8 octobre, toujours en lien avec le réseau social. L'OQLF exige que Gabrielle Sexton, la propriétaire, se conforme à l’article 52 de la Charte de la langue française, qui impose que les publications commerciales soient rédigées en français.
Mme Sexton précise que la gestion des réseaux sociaux est déjà un casse-tête pour une petite entreprise. «C’est juste plus simple pour nous de faire les publications en anglais sur Instagram parce que notre clientèle sur cette plateforme est majoritairement anglophone», lance-t-elle.
Les efforts demandés par l’OQLF lui semblent disproportionnés. «Le gouvernement devrait passer du temps ailleurs», juge-t-elle.
Après ses apparitions médiatiques pour dénoncer l’article 52, 13 autres plaintes se sont accumulées. Mais Gabrielle Sexton ne compte pas se plier à ces demandes. «Si je dois fermer mon commerce pour faire un point, je vais le faire», affirme la commerçante du Vieux-Hull, ajoutant que l’OQLF ne devrait pas avoir un droit de regard sur ce que les petites entreprises publient sur leurs réseaux sociaux. «Il y a un manque de clarté dans ces lois qui datent d’avant les médias sociaux», estime la femme d’affaires.
Dans une communication avec Noovo Info, l'OQLF a confirmé que le dossier est en cours. L’organisme rappelle qu’en vertu de la loi, les publications commerciales doivent être en français, peu importe la plateforme.
«Dans le présent cas, comme il s’agissait de la première plainte reçue visant cette entreprise, un avertissement lui a été envoyé afin de l’informer des dispositions de la loi et de l’enjoindre de corriger la situation», a expliqué un porte-parole de l’Office.
Mme Sexton considère toutefois que les lois en vigueur ne sont pas adaptées à la réalité numérique actuelle. Elle croit fermement que ces lois sont dépassées et qu’elles ne prennent pas suffisamment en compte la réalité des réseaux sociaux et de la gestion d’une petite entreprise.
Pour Jean-Paul Perreault, président d'Impératif français, aucun commerçant ne mérite de passe-droit qui puisse justifier l’exclusion de l’utilisation du français au Québec.
«Nous la rappelons à l’ordre. Nous lui demandons de retrouver le gros bon sens. Au Québec, tout doit être en français, sans exception», souligne-t-il. «Ce que la loi dit, c’est que toutes les publicités, par quelque médium que ce soit, doivent être en français.»