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La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a adopté jeudi un nouveau règlement qui permettra de protéger des secteurs qui présentent un potentiel de reconversion en espace vert ou en milieu naturel.
La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a adopté jeudi un nouveau règlement qui permettra de protéger des secteurs qui présentent un potentiel de reconversion en espace vert ou en milieu naturel, comme plusieurs terrains de golf.
Les espaces verts sont souvent dans la mire des promoteurs immobiliers et la CMM, qui regroupe 82 municipalités, veut ainsi `répondre aux besoins d’adaptation aux changements climatiques' en les protégeant et en interdisant tout changement de zonage Six terrains de golf sont intégrés, pour l’instant, à ce règlement de contrôle intérimaire (RCI): le Club de golf de Beloeil, le Club de golf Candiac, le Golf de Chambly, le Club de golf Mascouche, l’ancien golf de Rosemère et le club de golf Le Boisé, à Terrebonne. Ces terrains totalisent près de 284 hectares.
Dans les dernières années, plusieurs terrains de golf ont fermé dans la région métropolitaine de Montréal, notamment le Club de golf Candiac, qui a été acheté par le Groupe Maison Candiac, qui veut le transformer en «développement résidentiel écoresponsable».
Mais le maire de la municipalité souhaite plutôt transformer ce terrain en grand parc urbain afin de rencontrer la cible de 17 % de protection de milieux naturels de la CMM et ainsi respecter le plan de la Ville en matière d’adaptation au changement climatique.
Le maire Normand Dyotte se réjouit du nouveau règlement qui donne à son administration «des outils supplémentaires» pour éventuellement faire l’acquisition du terrain situé en zone urbaine et qui est «un véritable îlot de fraîcheur» pour la population.
«Avec ce règlement, le propriétaire ne pourra plus faire ce qu’il veut sur son terrain', alors «ça nous laisse du temps pour négocier avec lui», a indiqué le maire Dyotte.
Son administration a un plan bien précis pour densifier le territoire et l’ancien terrain de golf n’en fait pas partie. Il souhaite que la population se prononce sur la vocation de l’éventuel parc.
«Est-ce qu’il y aura du ski de fond l’hiver, de la randonnée pédestre? Ça sera à la population de décider.»
Le cas de l’ancien terrain de golf de Candiac n’est pas unique. D’autres promoteurs immobiliers qui ont acquis des terrains dans la région de Montréal font face à l’opposition de municipalités et de citoyens qui veulent conserver ces espaces verts.
Le maire de Mascouche, Guillaume Tremblay, a fait valoir jeudi que «les clubs de golf qui ont cessé leurs activités ont des superficies enviables, sont souvent bien localisés, comprennent souvent des boisés, des étangs et des milieux humides» et que plusieurs d’entre eux «présentent un bon potentiel pour la création d’espaces verts ou la restauration grâce à la plantation d’arbres».
Lors d’une conférence de presse pour annoncer le nouveau règlement, la mairesse de Montréal et présidente de la CMM, Valérie Plante, a indiqué que celui-ci permettra à la communauté métropolitaine de dépasser «l’objectif de protection de 17 % du territoire', dans un contexte où `les rapports alarmants du GIEC imposent aux municipalités de poser des gestes ambitieux et concrets pour accélérer la transition écologique et assurer aux générations futures un avenir viable».
Le golf et la protection de l’environnement ne font pas toujours bon ménage. Pour aménager un terrain de golf, il faut généralement abattre une quantité importante d’arbres, mais aussi utiliser beaucoup de pesticides et de produits chimiques pour entretenir les verts, qui risquent de demeurer contaminés.
Mais la biologiste Christine Boyer a souligné en entrevue avec La Presse canadienne que ces terrains comportent de `bons éléments' comme «des allées, des étangs, des arbres, des arbustes et des plantes» pour recréer des milieux naturels.
Celle qui est conseillère en recherche à la CMM a expliqué que dans plusieurs municipalités de la région métropolitaine `qui ont été fortement bouleversées par les activités humaines', il n’y a plus assez d’espaces verts pour protéger la biodiversité et que les terrains de golf peuvent être utilisés pour recréer des milieux naturels.
«On est mieux de partir d’un golf pour recréer un milieu naturel que de partir d’un stationnement asphalté», a illustré Christine Boyer.
Lors de l’annonce du nouveau règlement, Valérie Plante a indiqué «qu’il faut accélérer la transition écologique. On n’a plus de temps à perdre. On le sait, la population nous le dit: c’est maintenant ou jamais. On a du pain sur la planche.»
D’autres secteurs qui présentent un potentiel de reconversion en espace vert ou en milieu naturel pourront s’ajouter au RCI dans une deuxième phase, incluant d’autres terrains de golf.
L’entrée en vigueur des règlements de contrôle intérimaire, comme celui adopté par la CMM, doit être approuvée par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation.
Par ailleurs, la ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, Chantal Rouleau, accompagnait Valérie Plante et d’autres élus jeudi lors de la présentation du nouveau règlement.
La ministre Rouleau a profité de l’occasion pour confirmer l’entrée en vigueur d’un autre règlement de contrôle intérimaire, annoncé il y a quelques semaines, et qui concerne la protection des milieux naturels.