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Le Projet structurant de l'Est comptera 38 km de rails et un total de 31 stations, un projet de 18 milliards de dollars.
Le budget de la dernière mouture du Projet structurant de l'est (PSE) de Montréal prévoit un investissement global de 18 milliards $, soit 6 milliards $ de plus que prévu. Toutefois, son nouveau trajet devrait permettre un plus grand achalandage, estime l'Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) qui présentait vendredi aux médias son rapport final.
Après avoir présenté un projet de Réseau express métropolitain (REM) de l’Est s'élevant à 36 milliards $ — un investissement jugé «irréaliste» par le premier ministre François Legault — l'équipe de l'ARTM derrière le PSE a notamment choisi d'intégrer au plan final une partie souterraine sous la rivière des Prairies en plus d'ajouter plusieurs nouvelles stations, dont une à Montréal-Est.
Globalement, le Projet structurant de l'Est comptera 38 km de rails et un total de 31 stations.
Le coût final du projet englobe les coûts de construction — évalués à 6,7 milliards $ — ainsi que les frais de gestion de projet et de services professionnels, la provision pour les risques, l’indexation et l’actualisation des coûts et les frais de financement et fiscaux.
«Nous avons la certitude qu’il s’agit d’une proposition de projet performant, attrayant, financièrement responsable et rassembleur qui s’inscrit dans une vision ambitieuse et cohérente pour l’avenir du transport collectif dans l’est et le nord-est de la région métropolitaine de Montréal», a déclaré Benoît Gendron, directeur général de l’ARTM, dans un communiqué acheminé aux médias.
Pour Montréal, le tracé sillonne l’axe des boulevards Maurice-Duplessis et Lacordaire, ainsi que la rue Sherbrooke Est, entre le cégep Marie-Victorin et la gare de Pointe-aux-Trembles, le long de la ligne verte du métro. Le tramway sera relié au métro de Montréal via différentes stations, dont Lacordaire (dès qu'elle sera prête), Cadillac, Langelier, Radisson et Honoré-Beaugrand.
Notons également que l'équipe du PSE a finalement décidé de faire passer le tramway le long de l'autoroute 40 à Repentigny plutôt que via la rue Notre-Dame. Le plan prévoit aussi la construction de deux stations, soit une à la gare de Repentigny et l'autre au soin du boulevard Brien.
L'ARTM estime que le plan final du PSE et les modifications apportées dans la mise à jour permettront de faire grimper l'achalandage de 86 000 à près de 97 000 usagers par jour. «L’ARTM anticipe par ailleurs 30 000 trajets en heure de pointe matinale», a précisé Marc Dionne, directeur de projet PSE à l'ARTM.
L’ARTM estime que les changements adoptés pour le projet final du PSE permettront de diminuer grandement les temps de parcours.
Par exemple, on estime que le trajet actuel entre le Cégep Marie-Victorin vers la ligne verte prend 42 minutes en transport collectif. Il est estimé à 20 minutes avec le tramway.
Le trajet entre Repentigny et le centre-ville de Montréal est estimé à 1h40 minutes en voiture. Il passera à 50 minutes avec le PSE, selon l’ARTM.
L'ARTM estime que le PSE pourrait voir le jour autour de 2035 ou 2036. La nouvelle agence des transports créée par la ministre des Transports Geneviève Guilbault pourrait permettre d'accélérer les travaux.
Québec doit évidemment donner son aval au projet. Si tel est le cas, l'ARTM pourra passer à la prochaine étape du processus de planification, soit la réalisation de l’avant-projet préliminaire.
En réaction à l'annonce de l'Autorité régionale de transport métropolitain concernant le Projet de transport structurant de l'Est, l'Opposition officielle à l'hôtel de ville affirme qu'elle comptait sur un projet «plus ambitieux» pour le développement de l'Est de la métropole.
«La vitesse et la fréquence d’un mode de transport collectif sont l’attrait principal pour les usagers, mais on le sait : un tramway, c'est lent ! Cela dit, si c’est un tramway ou rien, nous devons minimalement nous assurer que le projet soit réalisé rapidement et intelligemment», a affirmé Aref Salem, chef d'Ensemble Montréal, par voie de communiqué.
Ensemble Montréal estime par ailleurs que la conception d’un tramway «nécessite encore beaucoup de travail sur le plan de son insertion dans Montréal-Nord, Saint-Léonard, Mercier–Hochelaga-Maisonneuve et Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et un arrimage avec les chantiers qui y sont prévus».
L'Opposition officielle à l'hôtel de ville de Montréal croit aussi qu'un lien direct vers le centre-ville doit être intégré «dès maintenant» au projet «afin d’augmenter considérablement son efficacité et l’achalandage».
Ensemble Montréal juge aussi qu'un déploiement du PSE en 2036 est «inacceptable».
«Nous espérons que la création de Mobilité Infra Québec permettra d’accélérer la construction et la mise en service du projet», a conclu M. Salem via un communiqué.