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M. Trump est parti juste après qu'un jury de neuf personnes a été sélectionné, pour assister à un rassemblement politique dans le New Hampshire.
Donald Trump a secoué la tête avec dégoût mardi, alors que le juge de son procès pour diffamation à New York a déclaré aux futurs jurés qu'un autre jury avait déjà décidé que l'ancien président avait abusé sexuellement d'une chroniqueuse dans les années 1990. Il est parti avant les déclarations préliminaires dans lesquelles l'avocate de la femme l'a accusé d'avoir utilisé «le plus grand microphone du monde» pour détruire sa réputation.
Tout juste auréolé de sa victoire politique lors des caucus de l'Iowa, le candidat républicain à la présidence s'est rendu pendant près de quatre heures dans un tribunal de Manhattan pour ce qui constitue la phase concernant la peine d'un procès civil en diffamation intenté par E. Jean Carroll, qui affirme qu'il l'a agressée sexuellement dans la cabine d'essayage d'un grand magasin en 1996. M. Trump est parti juste après qu'un jury de neuf personnes a été sélectionné, pour assister à un rassemblement politique dans le New Hampshire.
Pendant son séjour au tribunal fédéral de Manhattan, les avocats de Donald Trump ont d'abord protesté contre le procès lui-même, affirmant que le juge Lewis A. Kaplan ne l'avait pas jugé équitablement et qu'il était inapproprié que le procès ait lieu avant que les appels aient été résolus sur des questions juridiques.
Ensuite, Donald Trump a exprimé son mécontentement à travers ses gestes. Aux fins de cette procédure, il avait déjà été déterminé lors d’un procès l’année dernière que M. Trump «avait agressé sexuellement Mme Carroll», a déclaré le juge Kaplan, ce qui a incité M. Trump à secouer la tête d’un côté à l’autre. L'ex-président était assis à la table de la défense, flanqué de ses avocats, à environ 3,7 mètres de Mme Carroll et de son équipe juridique. Ils ne semblaient pas parler ni établir de contact visuel.
Plus tard, lorsque le juge a demandé lors de la sélection du jury si quelqu’un avait le sentiment d’avoir été traité injustement par le système judiciaire, M. Trump a levé la main sournoisement. Ce geste a suscité les rires de certains jurés potentiels et un commentaire du juge, qui a déclaré à M. Trump : «Nous savons quelle est votre position».
Après que ce dernier a quitté le palais de justice, les déclarations préliminaires ont commencé, l'avocate Shawn Crowley déclarant au nom de Mme Carroll que Donald Trump devait être tenu responsable des déclarations qu'il avait faites après qu'elle a déclaré publiquement pour la première fois dans un mémoire de 2019 que Donald Trump l'avait agressée sexuellement dans une cabine d'essayage d'un grand magasin de luxe un quart de siècle plus tôt.
Elle a affirmé que M. Trump, alors qu’il était encore président, «a utilisé le plus grand microphone du monde pour attaquer Mme Carroll, pour l’humilier» et pour «détruire sa réputation».
L’avocate a soutenu que M. Trump avait lancé des attaques verbales pendant quatre jours en juin 2019, accusant Mme Carroll d’être une menteuse. «Il a dit cela depuis la Maison-Blanche (...) où les présidents ont signé des lois, déclaré des guerres et décidé du sort de la nation.»
Mardi, M. Trump a publié une série de publications sur les réseaux sociaux au sujet de cette affaire de diffamation. Publiant sur sa plateforme Truth Social, il a écrit que l’allégation de viol de Mme Carroll était une «tentative d’extorsion» impliquant «des mensonges fabriqués et des manigances politiques». Il a accusé le juge d’avoir une «haine absolue» à son égard.
Mme Crowley a expliqué aux jurés que leur travail consistait à répondre à la question : «Combien d'argent faudra-t-il pour qu'il s'arrête ?».
L'avocate de M. Trump, Alina Habba, a affirmé que les preuves montreront que la carrière de Mme Carroll a prospéré et qu'elle a été «replacée sous les feux de la rampe comme elle l'a toujours voulu». Elle a déclaré que les avocats de Mme Carroll voulaient présenter leur cliente comme quelqu'un dont la réputation était ruinée alors que «les preuves vous montreront quelque chose de différent».
Le témoignage débutera mercredi, alors que Mme Carroll devrait se diriger à la barre des témoins.
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M. Trump n'a pas assisté au procès précédent dans cette affaire en mai dernier, lorsqu'un jury a conclu qu'il avait abusé sexuellement de Mme Carroll et lui a accordé 5 millions $ de dommages et intérêts. Le jury a dit que Mme Carroll n’avait pas prouvé que M. Trump l’avait violée. À la lumière de ce verdict, le juge Kaplan a déclaré que le procès qui s'ouvrait mardi se concentrerait uniquement sur le montant d'argent, le cas échéant, que M. Trump devrait payer à Mme Carroll pour les commentaires qu'il a faits à son sujet alors qu'il était président en 2019.
Mme Carroll, 80 ans, envisage de témoigner des dommages causés à sa carrière et à sa réputation par les déclarations publiques de M. Trump. Elle demande 10 millions $ de dommages-intérêts compensatoires et des millions supplémentaires de dommages-intérêts punitifs.
Si Donald Trump témoigne, il sera soumis à des limites strictes quant à ce qu’il peut dire. En raison du verdict antérieur, a déclaré le juge Kaplan, M. Trump ne peut pas se présenter à la barre des témoins et affirmer qu'il n'a pas abusé sexuellement ni diffamé Mme Carroll.
M. Trump a fait appel et n’a rien payé, bien qu’il ait placé 5,55 millions $ en dépôt pour couvrir le verdict et d’autres frais au cas où il perdrait son appel. Une question qui n’a pas été tranchée lors du premier procès était de savoir combien M. Trump devait pour les commentaires qu’il avait faits à propos de Mme Carroll alors qu’il était président. Ce sera la seule tâche du nouveau jury.
Donald Trump, 77 ans, a continué à affirmer qu'il ne connaissait pas Mme Carroll, qu'il ne l'avait jamais rencontrée au magasin Bergdorf Goodman dans le centre de Manhattan au printemps 1996 et que Mme Carroll avait inventé ses dires pour vendre son livre ainsi que pour des raisons politiques.