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Pendant la lecture de son jugement, le juge Serge Champoux a évoqué que des portions du témoignage du policier étaient «illogiques», ou encore «peu crédibles».
Le policier et ex-porte-parole du Service de police de Sherbrooke (SPS), Samuel Ducharme, a été reconnu coupable d’agression sexuelle, mercredi matin, au palais de justice de Sherbrooke.
Au moment du verdict, la victime retenait ses larmes alors que M. Ducharme tenait la main de sa conjointe.
«[La victime] a eu un immense courage de poser le geste qu'elle a fait et elle anticipait les conséquences que son geste pouvait avoir, soit de porter plainte. Et, malheureusement, les conséquences ont vraiment eu lieu dans sa vie. Pour elle, c'est un baume ultimement», a indiqué le procureur de la Couronne, Me Marc-André Roy.
Voyez le compte-rendu de Guillaume Cotnoir-Lacroix dans la vidéo qui accompagne ce texte.
Pendant la lecture de son jugement, le juge Serge Champoux a évoqué que des portions du témoignage de Ducharme étaient «illogiques», ou encore «peu crédibles».
«Je ne crois pas sa présentation des faits, et elle ne soulève pas de doute dans mon esprit», a-t-il expliqué lors de l'audience mercredi.
Au cours du procès qui s'est tenu en mai dernier, la victime avait témoigné sur des gestes d’attouchement qu’elle dit avoir subi de la part du policier, alors qu'il était en fonction. Elle avait rapporté que le policier aurait tenté de l’embrasser à deux reprises, en plus de glisser sa main à proximité de ses parties génitales et dans son cou. Elle avait soutenu avoir refusé ses avances, dans un témoignage empreint d’émotions.
«Qu’en est-il de la crédibilité de la victime? Celle-ci m’apparaît très bonne. […] Je considère que son témoignage est très constant et très solide», a soutenu le juge Champoux, lors du jugement rendu.
Rappelons qu'une ordonnance de non-publication est en vigueur et empêche la divulgation de toutes informations permettant d’identifier la victime.
L’homme de 41 ans n’avait pas nié avoir tenté des approches envers la victime, lors de son témoignage. Toutefois, il estimait que ses tentatives avaient été effectuées dans une dynamique de flirt et de tensions sexuelles entre les deux, le soir des événements reprochés, le 19 août 2021.
«C'étaient des versions contradictoires. Lorsqu'il y a des versions contradictoires, il faut procéder à une analyse et faut commencer par se demander si le témoignage de l'accusé est cru. [...] Dans ce cas-ci, son témoignage n'a pas été cru, n'a pas soulevé de doutes et le témoignage de la victime a été cru hors de tout doute raisonnable», a expliqué Me Roy.
Pour le moment, le SPS a refusé de commenter le verdict dans cette affaire. Pour l'inspecteur et porte-parole du SPVM à la retraite, André Durocher, les prochaines semaines seront difficiles pour l'accusé.
«Lorsqu'un policer est trouvé coupable d'une infraction criminelle, c'est la destitution automatique. Le directeur de police n'a pas le choix. [...] C'est un boulet qu'il va traîner et que le SPS va traîner tant aussi longtemps que cette affaire va durer», a-t-il expliqué en entrevue.
M. Ducharme était suspendu avec solde par le SPS pour la durée des procédures judiciaires. Il est également accusé d'agression sexuelle dans un deuxième dossier, pour lequel une date de procès n'a toujours pas été fixée.
Les observations au sujet de la peine se tiendront en septembre prochain. Il pourrait écoper d'une peine allant de l'absolution jusqu'à 18 mois de prison.