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L'ancien président et principal candidat républicain à la présidence a commencé à témoigner dans le cadre d'un procès qui l'accuse d'avoir considérablement gonflé sa valeur nette.
Le juge qui préside le procès civil pour fraude de Donald Trump lui a demandé de rester concis dans ses réponses, lui rappelant, ainsi qu'à la salle d'audience, qu'«il ne s'agit pas d'un rassemblement politique», alors que l'ancien président et principal candidat républicain à la présidence a commencé à témoigner dans le cadre d'un procès qui l'accuse d'avoir considérablement gonflé sa valeur nette.
«Nous n'avons pas de temps à perdre. Nous n'avons qu'une journée pour le faire», a martelé le juge de la Cour suprême Arthur Engeron, exaspéré. À un autre moment, il a affirmé : «en plus de ne pas répondre, les réponses sont répétitives».
Voyez l'analyse de notre collaboratrice Valérie Beaudoin sur ce sujet dans la vidéo de cet article.
Le passage de M. Trump à la barre des témoins, dans une affaire qui touche au cœur de la marque commerciale qu'il a passé des décennies à construire, représente une convergence entre ses problèmes juridiques et ses entreprises politiques, à un moment où il fait également l'objet d'inculpations pénales tout en aspirant à reconquérir la Maison-Blanche en 2024.
Ce témoignage lui donne l'occasion d'essayer d'utiliser la barre des témoins comme plateforme de campagne, mais son format sous serment, devant un juge qui l'a déjà condamné à une amende pour des commentaires incendiaires en dehors du tribunal, est aussi un danger évident pour un homme d'affaires et un candidat célèbre pour son style rhétorique débridé.
Les tensions entre M. Engeron et M. Trump, déjà apparues le mois dernier lorsque le juge lui a infligé une amende de 10 000 dollars pour des commentaires incendiaires en dehors du tribunal, se sont manifestées lundi lorsque l'ex-président a été réprimandé à plusieurs reprises sur la longueur et le contenu de ses réponses.
«M. Kise, pouvez-vous contrôler votre client ? Ce n'est pas un rassemblement politique. C'est une salle d'audience», a demandé M. Engeron à l'avocat de M. Trump, Christopher Kise, qui s'est lui-même heurté au juge.
Le juge a ensuite ajouté : «je ne veux pas entendre tout ce que ce témoin a à dire. Il a beaucoup de choses à dire qui n'ont rien à voir avec l'affaire ou les questions».
Donald Trump a marché lentement vers la barre des témoins, tirant sur sa veste de costume alors qu’il s’apprêtait à répondre à des heures de questions dans le cadre d’un procès intenté par le procureur général de l’État de New York qui l’accuse, lui et sa société, d’avoir gonflé la valeur de ses propriétés et d’avoir trompé les banques et les assureurs dans le cadre de la conclusion d’accords commerciaux et de prêts.
Faisant écho à la position adoptée par deux de ses fils, Donald Trump Jr. et Eric, lors de leurs propres témoignages le mois dernier, M. Trump a cherché à minimiser son implication directe dans la préparation et l’évaluation des états financiers qui, selon le procureur général, étaient grossièrement gonflés et frauduleux.
«Tout ce que j’ai fait, c’est autoriser et dire aux gens de donner tout ce qui est nécessaire aux comptables pour établir les états financiers», a-t-il déclaré. Quant aux résultats, «je les examinais, je les voyais et, parfois, j’avais des suggestions à faire».
Il a également minimisé l’importance des déclarations, qui ont été envoyées aux banques et à d’autres pour obtenir des financements et des accords. Comme il l’a fait avant de témoigner, M. Trump a minimisé l’importance des déclarations, en mettant en avant une clause de non-responsabilité qui, selon lui, revenait à dire aux destinataires de faire leurs propres calculs.
«Les banques ne les trouvaient pas très pertinentes et elles avaient une clause de non-responsabilité - que l’on pourrait appeler une clause de déclaration sans valeur», a-t-il souligné, insistant sur le fait qu’après des décennies dans l’immobilier, «je connais les banques probablement aussi bien que n’importe qui ... Je sais ce qu’elles regardent. Je sais ce qu’elles regardent. Elles regardent la transaction, elles regardent l’emplacement.»
M. Trump s’est plaint au tribunal que ses états financiers de 2014 ne devraient pas faire l’objet du procès.
«Tout d’abord, c’est il y a si longtemps, c’est bien au-delà du délai de prescription», a affirmé M. Trump avant de s’en prendre au juge, affirmant qu’il avait permis aux avocats de l’État de poursuivre des réclamations impliquant des documents vieux de plusieurs années «parce qu’il se prononce toujours contre moi».
M. Engoron a répondu : «vous pouvez m’attaquer de la manière que vous voulez, mais répondez aux questions.»
La salle d’audience du 60 Centre St. est déjà devenue une destination familière pour M. Trump. Au cours du mois dernier, il a passé des heures volontairement assis à la table de la défense, observant la procédure. Il s’est déjà présenté à la barre - de manière inattendue et brièvement - après avoir été accusé d’avoir violé un ordre de bâillonnement partiel. Il a nié avoir violé les règles, mais le juge Engoron n’était pas d’accord et l’a condamné à une amende.