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Une semaine de grèves, de fermetures et d'actions pour militer contre les changements climatiques et les inégalités sociales a culminé vendredi avec une manifestation dans le Vieux-Montréal.
Le temps presse, mais il est encore temps de poser des gestes concrets pour limiter les effets de la crise climatique et pour endiguer les inégalités sociales; tel était le message de quelque 300 manifestants qui se sont réunis devant la station de métro Place d'Armes, vendredi avant-midi.
La marche coorganisée par la Table régionale des organismes volontaires d'éducation populaire (TROVEP) de Montréal et Pour le Futur Montréal constituait le point culminant d'une semaine de grèves et d'actions militantes auxquelles quelque 200 groupes du milieu communautaire ont pris part à travers la province depuis lundi.
Voyez le reportage vidéo de Jérôme Scaglia pour Noovo Info dans la vidéo ci-haut.
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Réclamant un réinvestissement dans le filet social et la sortie du Québec des énergies fossiles, les manifestants ont quitté l'angle des rues Saint-Urbain et Viger vers 11h45 pour parcourir un trajet de moins d'un kilomètre les ayant menés devant la Tour de la Bourse, à la place Victoria.
Une destination qui ne relevait pas du hasard, a confirmé Jérémie Dhavernas, porte-parole du TROVEP.
«Pour nous, c'est un lieu symbolique, explique-t-il. On parle beaucoup de la responsabilité de l'État dans la crise climatique et dans les inégalités sociales, mais c'est aussi par son absence de volonté à réglementer le système bancaire et financier qui continue d'investir massivement dans les énergies fossiles.»
Certains manifestants étaient arrivés de Joliette en autobus pour joindre leur voix à celles des organismes présents.
«Les enjeux sociaux et l'urgence climatique doivent être pris de front immédiatement, plaide Catherine Pouliot, du Mouvement d'éducation populaire autonome de Lanaudière. Les causes sont semblables et les solutions sont semblables.»
Bon nombre de manifestants représentaient des organismes communautaires œuvrant auprès de populations vulnérables. La plupart ont affirmé qu'il existait un lien étroit entre les changements climatiques et les injustices sociales, alors que les plus vulnérables sont les premiers à être affectés par les impacts environnementaux de la consommation d'énergies fossiles.
«Ce sont souvent les plus vulnérables qui sont le plus affectés par les conséquences des changements climatiques, qui contribuent à augmenter les inégalités, avance M. Dhavernas. La perte de biodiversité, les épidémies et les épisodes de chaleur, ce sont les gens mal logés, les aînés et les plus pauvres qui en souffrent le plus.
«L'agriculture souffre des changements climatiques et ça a un impact sur les prix qui augmentent, poursuit le porte-parole. Les gens ont faim et les moins nantis se tournent vers les banques alimentaires.»
Les organismes communautaires étaient les mieux placés pour voir les conditions de vie des plus vulnérables se dégrader, en particulier pendant la pandémie, relève pour sa part Simon Ambault, présent pour le Carrefour populaire de Saint-Michel.
«Hormis les soins de santé, on a été le service le plus en demande pour renseigner et aider les gens, rappelle-t-il. Pourtant, on passe souvent en dernier pour le financement. On accuse un retard historique de quelque chose comme 450 millions $, pour suivre le rythme du coût de la vie. On mérite mieux.»
Une délégation de Québec solidaire était sur place, dont les députés Gabriel Nadeau-Dubois, Ruba Ghazal et le candidat à l'élection partielle dans Saint-Henri-Sainte-Anne, Guillaume Cliche-Rivard.
Le co-porte-parole du parti d'opposition estime que la CAQ doit en faire beaucoup plus pour améliorer son bilan environnemental et répondre aux attentes des Québécois.
«Il y a beaucoup de gens qui ne se sentent pas représentés par le gouvernement, qui ne prend pas au sérieux l'urgence climatique, allègue M. Nadeau-Dubois. Ça prend des mobilisations comme celle d'aujourd'hui pour rappeler à M. Legault qu'il doit en faire plus, que son plan ne permet pas d'atteindre les cibles en matière de lutte aux GES et qu'il faut mettre le pied sur l'accélérateur.»