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Une part importante des postes à combler se retrouve dans le secteur de la santé.
Preuve que la pénurie de main-d'œuvre frappe de plein fouet, le plus important salon de l'emploi et de la formation continue au Québec affiche un nombre record de postes à combler.
Ce sont plus de 12 000 emplois qui s'offrent aux visiteurs de l'événement qui se tient jusqu'à jeudi au Palais des congrès de Montréal. Il y a aussi un nombre record d'exposants avec environ 280 organisations, évoque l'instigateur du salon, le fondateur et président d'Événement carrières, Éric Boutié.
Les besoins sont répartis entre divers secteurs d'activité, de la fonction publique au commerce au détail, en passant par le manufacturier, l'agroalimentaire, la sécurité et le transport.
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Après deux ans où bien des employeurs ont dû se contenter d'événements virtuels, un salon de l'emploi est plus pertinent que jamais, estime M. Boutié.
«C'est une rencontre humaine. Dans le recrutement, il faut pouvoir rencontrer les gens. Au salon, les gens vont pouvoir poser des questions, se serrer les mains et discuter d'opportunités», soutient-il à La Presse Canadienne.
Quelques minutes avant l'ouverture des portes du Salon de l'emploi de Montréal, mercredi midi, des dizaines de personnes attendaient en file.
«De plus en plus, la recherche d'emploi se fait électroniquement. Mais des fois, juste rencontrer quelqu'un de la compagnie face-à-face, et avoir un échange, ça peut amener une dynamique différente», considère Lawrence Elancy, un finissant en génie des opérations et de la logistique.
Il s'était déplacé pour découvrir les opportunités qui s'offraient à lui en vue de la fin prochaine de son contrat de travail à temps partiel.
Retraitée du secteur de la santé depuis juin, Sylvie Lemay venait constater les possibilités pour une nouvelle carrière et chercher quelques conseils pour mettre à jour son CV.
«Je suis jeune et j'ai en masse d'énergie pour faire autre chose que de rester à la maison. Je suis curieuse, je vais voir qu'est-ce qui m'intéresse», relate celle qui a été préposée aux bénéficiaires durant 35 ans.
Au mois 50 % des visiteurs sont issus de l'immigration, mentionne M. Boutié, qui croit que cette année la proportion pourrait grimper à 60 ou 70 %.
«C'est souvent une première porte d'entrée pour un nouvel arrivant, dit-il. Il va se confronter un peu au marché du travail. Il va pouvoir rencontrer des centaines d'entreprises qu'il ne pourrait pas rencontrer uniquement virtuellement sur des sites d'emploi.»
Rachel De Oliveira, originaire de la France, espère trouver un poste en administration, après avoir œuvré en restauration depuis son arrivée, il y a un an. Elle estime que le contexte de pénurie de main-d'œuvre lui facilitera la tâche.
«Je pense qu'on est un peu dans une situation où on a le luxe de pouvoir choisir, d'aller même dans des domaines où on n'a pas forcément d'expérience», affirme-t-elle.
Un sondage mené auprès des exposants du Salon de l'emploi révèle d'ailleurs que 84 % d'entre eux estiment que le prochain gouvernement du Québec devrait accueillir davantage de nouveaux immigrants pour contrer la pénurie de main-d'œuvre, rapporte l'Événement carrières.
«Il y a une volonté des employeurs qui nous ont dit que s'il y a plus de nouveaux arrivants au Québec, ils sont prêts à les recruter», analyse M. Boutié.
Chez Scierie St-Michel, on croit que la part d'immigrants parmi son personnel ira en augmentant.
«Ça va être un incontournable pour nous. On va avoir beaucoup de départs à la retraite dans les deux ou trois prochaines années. On n'aura pas le choix», indique le directeur à la santé, sécurité et à l'environnement, Gino Ferland.
L'entreprise située à une centaine de kilomètres au nord de Joliette, dans Lanaudière, compte actuellement six Tunisiens, trois Français et quatre Mexicains, qui alternent entre le travail et les études grâce à un partenariat avec le Cégep de Saint-Félicien.
La scierie a aussi mis sur pied un programme de formation rémunérée en collaboration avec le ministère de l'Éducation et le Centre des services scolaire des Samares afin de combler les besoins de main-d'œuvre.
Pour la responsable des ressources humaines chez Sigma-RH Solutions, le processus pour l'obtention d'un permis de travail chez un immigrant devrait être simplifié.
«On a des cas où parfois les processus étaient longs. C'est quand même la vie d'une personne derrière qui peut se retrouver sans emploi», soutient Isabelle Quintard.
Le Salon de l'emploi et de la formation continue prévoit accueillir entre 5000 et 6000 visiteurs sur les deux jours.