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Une manifestation est prévue devant l’Assemblée nationale à Québec ainsi que dans plusieurs autres villes un peu partout en province.
Environ 26 000 fonctionnaires à l’emploi des ministères et organismes gouvernementaux ont tenu, mercredi, leur première journée de grève, affectant ainsi différents services à la population.
Le mandat de grève dont s’est doté le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) en est un de 10 jours de grève à être exercés au moment opportun. Il s’agissait de la première de ces journées.
Bien que 26 000 d’entre eux soient en grève, il y en a 4000 autres qui sont affectés aux services essentiels, notamment à la Sécurité publique, au service aérien gouvernemental pour les évacuations médicales, dans les tribunaux et pour l’émission des chèques d’aide sociale, par exemple.
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Comme beaucoup de fonctionnaires sont encore en télétravail, à cause de la pandémie de COVID-19, les grévistes n’ont pas dressé de piquets de grève proprement dits devant les ministères et organismes pour y bloquer les accès. Ils ont plutôt tenu des rassemblements dans plusieurs villes du Québec, notamment devant le parlement et à Montréal.
Il s’agit d’une rare grève au Québec à s’être tenue dans un contexte de télétravail, ce qui entraîne d’ailleurs une situation inusitée quant à la portée des dispositions anti-briseurs de grève du Code du travail.
«On a des moyens de vérifier. On va étudier toutes les situations qui se passent», a prévenu en entrevue Christian Daigle, président général du SFPQ.
Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (un grand syndicat indépendant des centrales syndicales) n’a toujours pas renouvelé sa convention collective 2020-2023, contrairement aux autres syndicats des secteurs public et parapublic. Le contrat de travail est échu depuis le 31 mars 2020.
Les négociations ne sont toutefois pas rompues avec le Conseil du trésor; il y a d’ailleurs eu une rencontre encore mardi, a noté M. Daigle.
Le principal point en litige porte sur la rémunération. Le président général du SFPQ affirme que la fonction publique accuse un tel retard face au secteur privé, en matière de rémunération, qu’elle en éprouve des problèmes de recrutement et de rétention du personnel.
«Les augmentations qui sont sur la table ne suivent pas l’inflation. Nos membres sont les plus bas salariés des services publics, alors il faut qu’on puisse au moins donner un coup de pouce à ces gens-là», exprime M. Daigle
En incluant toutes les conditions de travail et les avantages sociaux des employés de la fonction publique, les rémunérations sont insuffisantes de 7% à 10%, considère le président général du SFPQ.
Des postes affichés ne trouvent pas preneurs et «on manque d’effectifs dans tous les ministères», affirme-t-il. Et cela a des répercussions sur les citoyens, qui attendent plus longtemps pour obtenir une réponse ou des services.
Le cabinet de la ministre Sonia LeBel n’a pas souhaité commenter la journée de grève. «Nous sommes toujours en négociation. Nous allons laisser place à la discussion aux tables», a-t-on fait savoir.
Interrogé à savoir quand aura lieu la prochaine journée de grève, puisque le mandat en compte 10, M. Daigle a répondu que tout va dépendre des progrès à la table de négociation.