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Des ornithologues amateurs de Victoriaville en ont été agréablement surpris récemment, alors qu’ils ont eu l’occasion d’apercevoir un pélican d’Amérique. Mais que faisait l'animal si loin de chez lui?
Des ornithologues amateurs de Victoriaville en ont été agréablement surpris récemment, alors qu’ils ont eu l’occasion d’apercevoir un pélican d’Amérique.
L’oiseau n’est en effet pas un habitué du Centre-du-Québec, lui qui se retrouve habituellement davantage au sud-ouest du Canada et aux États-Unis.
Pierre Desrochers, qui se passionne pour la photographie animale depuis quelques années, a donc saisi l’occasion de prendre plusieurs clichés, alors qu’il a pu rencontrer l’animal à deux reprises. «J’en avais vu un aussi l’année passée, près de Québec. Au Québec, c’est quand même surprenant de voir ça !» a-t-il témoigné.
Selon lui et d’autres ornithologues amateurs, davantage d’oiseaux d’ailleurs peuvent être observés au Québec depuis quelques années. «Depuis deux ou trois ans, on voit beaucoup d’oiseaux qu’on ne voyait pas avant, souligne-t-il. On n'en voit pas en quantité industrielle, mais le monde de la photo, c’est un petit monde. Aussitôt que quelqu’un voit quelque chose de spécial, on s’écrit.»
Le plus grand rêve de M. Desrochers et de sa conjointe serait d’ailleurs de parcourir le Canada à bord d’un véhicule récréatif afin de réaliser des photographies animalières.
Selon le professeur titulaire et directeur des maîtrises et du doctorat en sciences forestières de l’Université Laval, André Desrochers, le phénomène d’oiseaux aperçus à des centaines de kilomètres de leur habitat naturel est rare, mais pas nécessairement exceptionnel.
Crédits photo: Pierre Desrochers Photographie
Mais l’événement n’aurait rien à voir avec les changements climatiques, insiste le professeur. «C’est un phénomène, qu’il s’agisse d’un pélican d’Amérique ou d’une autre espèce rare, qui a été observé dans tous les temps où il y a eu des ornithologues sur le terrain. Ce n’est pas un nouveau phénomène», explique-t-il.
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Il pourrait être difficile à démontrer que l’homme a un rôle à jouer dans ces errances. «Ça fait partie de la biologie de base. Les oiseaux, surtout les jeunes, vont quitter le nid parental à ce temps-ci de l’année et se disperser. On appelle ça la dispersion natale», indique le professeur.
On ne peut vraiment affirmer de façon définitive que le phénomène a lieu plus souvent qu’autrefois, alors qu’il pourrait être davantage rapporté en raison du nombre grandissant d’ornithologues. «Du temps des premiers colons, il devait probablement y avoir des oiseaux rares aussi, mais il n’y avait personne pour le rapporter. On ne peut pas déterminer s’il y en a plus ou moins», illustre-t-il.
Certains oiseaux pourraient avoir un peu de difficulté à s’orienter, relève le professeur Desrochers. «Beaucoup d’oiseaux n’ont pas le compas trop trop juste et vont se ramasser dans des endroits où ils ne devraient pas être en raison d’erreurs de navigation», indique-t-il.
Crédits photo: Pierre Desrochers Photographie
Pour se diriger, les oiseaux se réfèrent à plusieurs éléments, que ce soit la vue, le magnétisme ou même les odeurs. Un animal ayant une déficience dans l’un ou l’autre de ses sens pourrait donc avoir davantage de difficulté à se repérer. Les conditions climatiques, comme les ouragans, par exemple, peuvent aussi avoir un rôle à jouer dans ces erreurs de parcours.
Certains animaux se tirent un peu plus mal d’affaire que leurs congénères. C’est par exemple le cas des moucherolles et de certaines espèces de canards, explique le professeur Desrochers. «Des espèces ont une tendance à se perdre un peu plus», conclut-il.
Crédits photo: Pierre Desrochers Photographie