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Pour souligner le centenaire, plusieurs événements célébrant la liberté artistique et la créativité de l'artiste lui sont consacrés à travers le pays.
L'année 2023 marque le centième anniversaire de naissance du peintre Jean-Paul Riopelle. Pour souligner cette année marquante, plusieurs événements célébrant la liberté artistique et la créativité de l'artiste de renommée mondiale lui sont consacrés à travers le pays.
Né sur la rue de Lorimier à Montréal le 7 octobre 1923, Jean-Paul Riopelle fut un peintre, graveur et sculpteur dont la carrière s'est étirée sur plus de six décennies, au Québec comme en France. Élève de Paul-Émile Borduas, Riopelle intègre le groupe Les Automatistes et devient signataire en 1948 du Refus global. Il est décédé le 12 mars 2002 et demeure, encore à ce jour, l'un des artistes canadiens ayant le plus rayonné à travers la planète.
Établie en 2019 par des philanthropes, des collectionneurs et des amateurs d'art canadiens, la Fondation Jean-Paul Riopelle, que l'artiste avait lui-même rêvée dans les années 1960, chapeaute les festivités du centenaire qui se veulent «la plus importante célébration, le plus important hommage jamais rendu à un artiste canadien», selon sa directrice générale, Manon Gauthier.
Ce devoir de mémoire colossal a débuté un an avant la date anniversaire, soit le 7 octobre 2022, avec le dévoilement de la nouvelle murale de Marc Séguin sur un mur latéral du 625, rue Milton, à Montréal.
Depuis et pour les deux prochaines années, une pléthore d'événements et activités - expositions, concert symphonique, cinéma, programmes pédagogiques, théâtre, soirée poésie, émissions spéciales et même du cirque - seront tenues pour souligner les nombreux talents de l'artiste multidisciplinaire.
«Il y a un côté très universel à l'œuvre de Jean-Paul Riopelle, souligne Mme Gauthier, qui agit également comme commissaire générale des célébrations du centenaire. Qu'on le connaisse ou qu'on ne le connaisse pas, on aura l'occasion de découvrir différentes facettes de son œuvre et de ses inspirations.»
Celles-ci étaient nombreuses. «Nature, environnement, admiration et célébration des cultures autochtones, les migrations, que ce soit celles des espèces animales ou celles qu'il a vécues dans sa vie, toutes ces thématiques qui ont inspiré l'œuvre de Riopelle sont encore d'une grande actualité», souligne la directrice.
La Fondation Jean-Paul Riopelle a publié sur son site internet la totalité de la programmation des festivités. À travers le pays, notons le projet éducatif Studio Riopelle et le projet Dialogues, où des artistes canadiens rendent hommage à Jean-Paul Riopelle à leur manière, et ce, dans neuf provinces et territoires.
Riopelle sera aussi célébré cet été en France, à Saint-Paul-de-Vence où il a résidé, dans le cadre d'une exposition intitulée Parfums d'ateliers et où sa fille Yseut sera commissaire invitée. Une exposition-hommage est aussi prévue à Paris en fin d'année.
Les célébrations prendront fin avec l'inauguration, en 2025, d'un nouveau pavillon dédié à l'œuvre de Riopelle au Musée national des beaux-arts du Québec, où on retrouvera des œuvres jamais présentées au public et qui ont été données par les collectionneurs privés.
Le centenaire de Riopelle sera entre autres célébré à la Biosphère - Espace pour la Vie de Montréal, avec la tenue de l'exposition immersive «Riopelle, un oiseau en liberté», où les visiteurs seront invités, dès le samedi 3 juin, à explorer un univers interactif reprenant le décor de L'Isle-aux-Grues et ses envolées d'oies blanches, un sujet qui a énormément inspiré l'artiste dans le dernier droit de sa carrière.
«Le fil conducteur [entre la Biosphère et Riopelle], c'est la nature, l'amour de la nature et les envolées d'oies; c'est la connexion qu'on a établie», explique la directrice de la Biosphère - Espace pour la Vie de Montréal, Isabelle St-Germain.
Qui plus est, la Biosphère gît sur l'île Sainte-Hélène, qui se trouve «au coeur d'un couloir fluvial migratoire de plusieurs espèces d'oiseaux, dont la bernache du Canada». À quelque 300 kilomètres de là, en aval sur le fleuve, on retrouve l'île aux Oies, là où Riopelle a immortalisé les oiseaux migrateurs qui le fascinaient tant, rappelle la directrice.
«C'est une façon pour nous de parler d'environnement en étant inspirés par le lieu dans lequel on se trouve», ajoute-t-elle.
En plus d'une zone où des projections de paysages de l'Isle-aux-Grues et de ses fameuses oies seront accompagnées de pièces de l'Orchestre symphonique de Montréal composées pour l'occasion, les visiteurs pourront explorer un décor inspiré de l'atelier de Jean-Paul Riopelle, où ils seront invités à prendre part à une création collective à la manière de l'artiste.
Cette exposition en trois temps culminera avec la possibilité de contempler une œuvre inédite de l'artiste et certains objets lui ayant appartenu, prêt gracieux d'Huguette Vachon, la dernière compagne de Riopelle qui a été à ses côtés pendant une quinzaine d'années. D'autres œuvres seront aussi présentées en format numérique, souligne Mme St-Germain.
Aux alentours de la Biosphère, on retrouvera une autre exposition, une fois de plus fondée sur l'oeuvre de Riopelle, intitulée Migrations. «C'est le fruit d'un concours où 12 jeunes artistes de la Francophonie internationale se sont inspirés de l'amour de l'artiste pour la thématique de la migration, explique Isabelle St-Germain. Ils ont dû réfléchir à la façon dont les changements climatiques influencent les mouvements migratoires et en observer l'impact sur l'équilibre fragile de la migration.»
Le tout a été rendu possible grâce à une collaboration avec la Fondation Jean-Paul Riopelle, les Offices jeunesse internationaux du Québec et le Centre de la Francophonie des Amériques.
En octobre, le Musée des Beaux-Arts du Canada rendra aussi hommage à l'artiste multidisciplinaire québécois en lui dédiant l'exposition «Riopelle, à la croisée des temps», qui couvrira la période de 1942 à 1992, aussi bien en peinture qu'en sculpture, en dessin et en collage. Des oeuvres inédites, jamais présentées au public, seront prêtées par des collectionneurs privés pour l'événement.
En attendant, et pendant plusieurs jours dans la deuxième moitié de juin, les visiteurs pourront voir Marie Catherine Cyr, la restauratrice adjointe des peintures du Musée, procéder à l'entretien d'une des oeuvres phares de l'artiste, Hommage aux Nymphéas - Pavane.
Cette toile avait valu à Jean-Paul Riopelle, qui représentait le Canada à la 31e Biennale de Venise, en 1962, le prix de l'UNESCO. Le musée avait acquis l'œuvre l'année suivante et elle y est demeurée depuis.