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Les dépassements de coûts des grands projets sont désormais inévitables et il faudra s’y faire.
Les dépassements de coûts des grands projets sont désormais inévitables et il faudra s’y faire.
C’est là l’admission qu’a faite, candidement, le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, lorsqu’interrogé jeudi sur le nouveau retard de mise en service et les dépassements de coûts additionnels du REM, le Réseau express métropolitain.
Le quotidien La Presse rapportait, mercredi, que le REM n’entrera pas en service avant la fin du printemps, tel que promis, mais bien au début de l’été avec quelques jours, voire quelques semaines de retard.
Quant au coût de 7 milliards $ annoncé en juin 2021, qui était déjà en hausse par rapport aux 6,3 milliards $ annoncés en 2018 et aux 5,5 milliards $ initialement prévus lors de la première annonce du projet en 2016, il sera lui aussi revu à la hausse, d’un montant qui doit être précisé lors de l’entrée en service.
«Est-ce que vous pensez qu'il y a beaucoup de projets aujourd'hui qui n'ont pas de dépassements de coûts? Il n'y en a pas. Tous les projets ont des dépassements de coûts», a déclaré le ministre Fitzgibbon alors qu’il était venu annoncer une aide gouvernementale de près de 10 millions $ à un OBNL œuvrant dans les systèmes intelligents destinés au transport en commun.
«Il faut être réaliste; on vit dans une période inflationniste», a-t-il poursuivi.
Le ministre n'était toutefois pas en mesure de préciser si ces dépassements pourraient entraîner des déboursés supplémentaires du gouvernement du Québec. «Généralement, dans ces contrats, il y a des clauses d'indexation, mais je n'ai aucune idée.»
Quant aux retards de mise en service, initialement prévue pour 2020 puis reportée à quelques reprises, Pierre Fitzgibbon n'a pas caché une certaine déception, tout en se rangeant sans réserve derrière la décision de CDPQ Infra de compléter ses tests de fiabilité.
«On aurait aimé l'avoir il y a six mois, c'est sûr, mais on nous dit ce matin qu'il y a des enjeux de fiabilité, qu'ils veulent faire des tests. Je suis totalement en support de ça.»
«C'est important que, quand le REM va partir, que les gens veuillent entrer dedans et y retourner. (…) On veut un système fiable. J'apprécie le fait que CDPQ ait décidé qu'il y a encore des risques de fiabilité. Attendons; on va y aller selon les experts.»
Par ailleurs, Pierre Fitzgibbon, qui est aussi ministre responsable de la région de Montréal, a écarté l'idée d'exiger des employés de l'État qu'ils réintègrent les bureaux à temps plein afin d'aider à repeupler le centre-ville, bien que lui s'y trouve sur une base quotidienne.
«Il y a un enjeu humain aussi. On a appris le télétravail, on a appris à respecter la conciliation famille-travail. De dire que je veux tout le monde au bureau cinq jours par semaine, on ne peut pas aller là. Ce n'est pas correct de le faire.»
Il a toutefois dit croire que «le dynamisme qu'on voit à Montréal, l'été qui arrive, les réunions de groupe» pourraient créer un engouement pour le retour dans les lieux de travail, mais «probablement pas» sur une base quotidienne.
Quant aux entreprises, «je l'encourage, mais on n'a pas d'autorité», a-t-il rappelé.