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Devant l’inaction de la DPJ, la Commission ouvre une enquête, «considérant la nature et la gravité des informations alléguées».
À la suite du partage dans les médias de l’histoire d’une fillette de 2 ans qui aurait possiblement été la victime d’une excision au Québec, la Commission des droits de la personne et de la jeunesse ouvre une enquête.
Le cas a d'abord été rapporté par la chroniqueuse de la Tribune, Karine Tremblay.
La fillette est née au Québec, mais ses parents sont originaires de l’Afrique du Nord. C’est une éducatrice de garderie de la région de Québec qui a remarqué «qu’il manquait une partie de l’anatomie de la petite fille» lors d’un changement de couche.
Les éducatrices ont tenté en vain de communiquer avec la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). La DPJ a avancé qu’il s’agissait «d’une situation trop délicate», a rapporté Mme Tremblay, de passage au bulletin Noovo Le Fil Québec, mercredi.
À VOIR | Un potentiel cas d’excision au Québec, la DPJ refuse d’agir
Devant l’inaction de la DPJ, la Commission ouvre une enquête, «considérant la nature et la gravité des informations alléguées». Elle tentera de faire la lumière sur cette histoire et de vérifier «si les droits de l’enfant ont été respectés».
Rappelons qu’une excision est un acte criminel au Canada passible d’une peine d’emprisonnement maximale de 14 ans.
Les éducatrices ont fait «exactement» ce qu’il était prescrit par la loi en tentant de contacter la DPJ, estime la Commission. «La protection des enfants doit être l’affaire de tous et de toutes», affirme-t-on par voie de communiqué.
Dans une réponse écrite à Noovo Info dans la soirée de mercredi, la DPJ affirme que les parents de la fillette sont suivis par leurs services, malgré la réponse offerte aux éducatrices.
Il ne s’agit pas d’une enquête publique, mais la Commission se réserve le droit de partager ses recommandations, s’il y a lieu. Cependant, elle ne peut pas partager les conclusions portant spécifiquement à la situation d’un enfant.
Questionné en Chambre, M. Carmant a dit qu'il avait contacté la directrice nationale de la protection de la jeunesse, Catherine Lemay.
«Elle a le rôle de s'assurer que le processus de signalement et de rétention de signalement soit bien fait, et ça sera révisé», a-t-il expliqué.
On l'a assuré mercredi après-midi que l'enfant serait «évaluée».
«Le signalement a été rejeté le jour même, alors que ça aurait au moins pris un examen médical pour vérifier si les inquiétudes des éducatrices étaient fondées», a lancé la députée Christine Labrie, de Québec solidaire, en interpellant M. Carmant en Chambre.
«On parle d'une possible excision. C'est extrêmement grave. C'est un dossier qui aurait dû se retrouver en haut de la pile, pas au recyclage.»
«Je suis tout aussi choqué que la députée de Sherbrooke par ce que j'ai lu (...) c'est tout à fait inacceptable», a dit le ministre.
Il a assuré que des mécanismes sont en place pour éviter que des cas passent dans les mailles du filet.
Il a fait valoir que grâce à sa nouvelle loi, il y a eu un «retour au signalant»: la personne qui a fait le signalement a été à tout le moins informée de la décision de la DPJ. L'auteur du signalement a par la suite le loisir de faire un deuxième signalement, si le premier n'est pas retenu, au lieu de s'adresser aux médias.
«Ça aurait pu être la chose à faire», a conclu le ministre.
Avec des informations de la Presse canadienne.