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Politique

Poilievre réduirait la fonction publique, mais n'est pas contre le télétravail

Le conservateur a soutenu que les libéraux fédéraux avaient en partie creusé le déficit en embauchant 110 000 fonctionnaires.

Conservative Leader Pierre Poilievre speaks during a news conference in Delta B.C., on Thursday, Jan.16, 2025. Poilievre has indicated that he doesn't mind if public servants work from home, as long as their work gets done. THE CANADIAN PRESS/Ethan Cairns
Conservative Leader Pierre Poilievre speaks during a news conference in Delta B.C., on Thursday, Jan.16, 2025. Poilievre has indicated that he doesn't mind if public servants work from home, as long as their work gets done. THE CANADIAN PRESS/Ethan Cairns

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La Presse canadienne
La Presse canadienne

Pierre Poilievre a déclaré qu'un gouvernement conservateur réduirait le nombre de fonctionnaires fédéraux, mais il ne s'offusquerait pas qu'ils travaillent à distance, tant que le travail est fait.  

Quand Radio-Canada lui a demandé mardi si le décret du président américain Donald Trump forçant les fonctionnaires fédéraux à revenir au bureau cinq jours par semaine était une bonne idée, M. Poilievre a répondu que ce qui comptait, c'était de savoir si les fonctionnaires faisaient le travail, et, selon lui, les résultats ne sont pas au rendez-vous.

«Le travail ne se fait pas et il faut mettre en place des méthodes pour nous assurer que le travail soit fait.»

M. Poilievre estime par ailleurs que le Canada compte beaucoup trop de fonctionnaires.

Il a soutenu que les libéraux fédéraux avaient en partie creusé le déficit en embauchant 110 000 fonctionnaires. Le chef de l'opposition officielle ne s'est toutefois pas avancé sur le nombre de postes de la fonction publique qu'il entend abolir.

«Je vais réduire la taille de la bureaucratie et de l'État», a-t-il affirmé.

Selon le site web du gouvernement du Canada, la taille de la fonction publique est passée de 257 034 employés en 2015 à 367 772 en 2024.

Depuis septembre dernier, tous les employés du Conseil du Trésor doivent travailler sur place au moins trois jours par semaine. Pour les cadres, on exige qu’ils travaillent au bureau quatre jours par semaine. 

De nombreux employés fédéraux et syndicats ont réagi en organisant des rassemblements, en déposant des plaintes et en soumettant des griefs. L’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), le plus grand syndicat du secteur public fédéral, a déposé une contestation des nouvelles règles devant la Cour fédérale. 

La présidente nationale de l’AFPC, Sharon DeSousa, a déclaré dans un communiqué de presse que «le travail à distance est l’avenir de la fonction publique canadienne», ajoutant qu’il réduit la circulation et la pollution et pourrait faire économiser de l’argent au gouvernement en lui permettant de vendre des bâtiments. 

Mme DeSousa a fait savoir que M. Poilievre devrait envisager de réduire la sous-traitance gouvernementale pour réduire les coûts.  

«Les coupes imprudentes dans la fonction publique coûteront plus cher à long terme, et ce sont les personnes qui dépendent de ces services publics essentiels qui en paient le prix. Nous avons l’un des meilleurs services publics au monde. Il est évident que le fait de réduire le nombre de personnes aidant une population croissante ne résoudra pas les problèmes auxquels les familles sont confrontées aujourd’hui», a-t-elle soutenu. 

Le président de l’Association canadienne des employés professionnels (ACEP), Nathan Prier, s’est dit «déçu» par les commentaires de M. Poilievre.

«Il est choquant de voir à quel point il connaît peu le secteur public fédéral et à quel point il pense peu aux employés fédéraux malgré une carrière de plusieurs décennies en politique fédérale. Il est également irresponsable de parler de réduction arbitraire des effectifs alors que nous devons nous préparer à tenir tête au géant américain. Une main-d’œuvre fédérale solide est notre meilleure défense contre (le président Donald) Trump», a-t-il affirmé. 

Selon M. Prier, pour réduire les coûts et augmenter la productivité, M. Poilievre devrait donner la priorité à l’abrogation de l'obligation de retour au bureau et se concentrer sur la modernisation de la structure gouvernementale.

«La racine du problème réside dans des méthodes de gestion dépassées, un trop grand nombre de cadres et une dépendance record à l'égard de contractants privés coûteux et népotiques. Ce dont le personnel fédéral a vraiment besoin, c'est d'un dirigeant qui investit dans le recrutement et la rétention des meilleurs talents pour le travail qui doit être fait, et non pas de quelqu'un qui ne se distingue pratiquement pas d'Elon Musk dans ses projets pour le secteur public», a-t-il indiqué. 

Singh critique Poilievre

Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh n'a pas eu à se faire prier, en mêlée de presse à Ottawa, pour commenter les propos de M. Poilievre.

Il a sauté sur l'occasion pour soutenir que le chef conservateur n'est «pas quelqu'un qui est là pour la classe ouvrière, pour la classe moyenne».

Selon lui, d'éventuelles coupes vont «heurter les communautés» et «heurter des familles».

«Ça va heurter aussi les citoyens», a-t-il ajouté, faisant valoir que des suppressions de poste occasionneraient des délais dans les services pour les Canadiens.

Avec des informations d'Émilie Bergeron pour la Presse canadienne.

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