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Des taux alarmants de stress nuisent à la santé mentale des journalistes et travailleurs des médias canadiens.
Les travailleurs de l'industrie de l'information au Canada sont exposés à des niveaux alarmants de stress et de blessures professionnelles, selon un nouveau rapport.
Intitulé «Prenez soin de vous», ce rapport est le résultat d'une première étude nationale basée sur un sondage mené auprès de 1251 travailleurs de l'industrie des médias canadiens, du 1er novembre au 18 décembre 2021.
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L'étude démontre comment le harcèlement croissant, la COVID-19, la charge de travail, l'insécurité de l'emploi et une certaine culture du travail entraînent des taux élevés d'anxiété, de dépression, d'épuisement professionnel et de blessures liées à des traumatismes chez les professionnels des médias.
«Les résultats du sondage confirment nos pires pressentiments au sujet de notre industrie. Il est maintenant de la responsabilité des dirigeants des salles de rédaction, des cadres et des professeurs de journalisme de saisir la gravité de cette situation et d'y remédier de manière significative pour mettre fin aux préjudices que subissent les travailleurs des médias canadiens au travail», a dit Matthew Pearson, professeur de journalisme à l'Université Carleton, et co-responsable du sondage.
Plus de 69% des répondants disent souffrir d'anxiété, 46% disent souffrir de dépression et 15% disent souffrir de stress post-traumatique.
Les travailleurs des médias sont confrontés à des taux élevés d'exposition aux traumatismes. En effet, les deux tiers sont affectés négativement par les reportages explicites et dérangeants. Près de 80% ont souffert d'épuisement professionnel résultant d'une couverture traumatisante et un travailleur sur 10 a déjà songé au suicide en lien avec une couverture traumatisante.
Selon le sondage, 56% des travailleurs ont rapporté être victimes de harcèlement et de menaces en ligne et 35% ont été victimes de harcèlement sur le terrain.
«Les journalistes et les travailleurs des médias expriment des taux élevés de satisfaction au travail. Ce que cela nous dit, c'est que beaucoup de gens aiment leur travail, mais que leur travail les fait souffrir», a déclaré Dave Seglins, journaliste d'enquête à CBC News, défenseur de la santé mentale de l'industrie, et co-responsable principal du sondage.
Dans cet environnement stressant et/ou malsain, les travailleurs développeraient d'autres problèmes de santé comme une certaine dépendance à l'alcool. Le sondage indique que 46% des travailleurs considèrent leur consommation d'alcool comme étant problématique et 25% déclarent être de gros buveurs.
«C'est un signal d'alarme», a ajouté Dave Seglins. «Il y a énormément de stress dans tous les secteurs de l'industrie et quelque chose doit être fait. Ce n'est pas seulement une question de gestion; tout le monde dans l'industrie, des premières lignes aux affectateurs, en passant par les responsables de salle de rédaction, les dirigeants d'entreprise, les syndicats et les associations, nous avons tous un rôle à jouer pour changer cette culture d'entreprise.»
Couverture du rapport «Prenez soin de vous» | Le Forum des journalistes canadiens sur la violence et le traumatisme
Pour éviter cela, les travailleurs estiment vouloir être plus encadrés notamment en matière de santé mentale et sur les traumatismes au travail.
En effet, 85% des répondants disent n'avoir jamais reçu de formation sur la santé mentale et les traumatismes au travail. Le rapport indique qu'un peu plus de la moitié des travailleurs ont demandé de l'aide médicale en lien avec le stress au travail ou la santé mentale.
«En reconnaissant les risques élevés de traumatisme des travailleurs des médias, en reconnaissant leurs sacrifices personnels et en honorant leur engagement, nous pouvons ensemble créer une industrie de l'information plus saine et plus durable, soit une industrie qui soutient mieux ses employés dans la poursuite de la plus grande mission du journalisme, qui est de servir le bien public», a conclu Matthew Pearson.