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Des responsables locaux ont annoncé que les troupes russes et ukrainiennes se livraient à des combats rapprochés dans une ville de l'est de l'Ukraine.
Les troupes russes et ukrainiennes se sont livrées à d'intenses combats rapprochés dans une ville de l'est de l'Ukraine, dimanche, alors que des soldats de Moscou, soutenus par une pluie de tirs d'artillerie, tentaient de prendre une position stratégique afin de conquérir la région.
Au même moment, le président ukrainien effectuait une rare visite sur le front de l'est.
Volodymyr Zelensky a fait un saut dans la ville de Kharkiv alors qu'il cherchait à y affirmer la puissance de sa défense nationale. Les combattants ukrainiens ont repoussé les forces russes de leurs positions à proximité de la ville, la deuxième plus grande d'Ukraine, il y a plusieurs semaines.
Les forces russes ont pris d'assaut la ville orientale de Sievierodonetsk dimanche après avoir échoué à Kharkiv.
Le président Zelensky a qualifié la situation dans cette localité d'«indescriptiblement difficile» alors qu'elle encaisse un pilonnage inlassable de l'artillerie russe. Selon le président, 90 % des immeubles ont été endommagés et les principales infrastructures ont été détruites.
«Prendre Sievierodonetsk est l'une des tâches principales de l'occupant russe», a déclaré le président ukrainien en ajoutant que le régime de Poutine se fiche complètement des morts.
Le maire de la ville, Oleksandr Striuk, a fait savoir que les combats avaient coupé l'électricité et le service de téléphonie mobile et terrorisé les civils. Un refuge humanitaire a même d cesser ses activités en raison du danger.
La détérioration rapide de la situation laisse craindre que Sievierodonetsk devienne la prochaine Marioupol, cette ville assiégée et ravagée par des mois d'acharnement russe.
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Située à 143 kilomètres au sud de la frontière russe, Sievierodonetsk semble être devenue l'épicentre de la quête de la Russie pour conquérir la région industrielle ukrainienne du Donbass. Les Russes ont aussi augmenté l'intensité de leurs efforts pour prendre possession de la ville voisine, Lysychansk, où des civils ont dû fuir pour échapper aux tirs d'artillerie soutenus.
Les deux villes sont les dernières grandes zones sous contrôle ukrainien dans la province de Louhansk, qui, avec le Donetsk voisin, constitue la région industrielle ukrainienne du Donbass.
«Je ressens une fierté sans bornes pour nos défenseurs. Chaque jour, au péril de leur vie, ils se battent pour la liberté de l'Ukraine», a écrit M. Zelensky sur l'application de messagerie Telegram après avoir rendu visite à des soldats stationnés à Kharkiv.
La Russie a continué à bombarder de loin la ville du nord-est et des explosions ont pu être entendues dans la région peu après la visite du président Zelensky. Les bombardements et les frappes aériennes ont détruit plus de 2000 immeubles depuis que la Russie a envahi l'Ukraine le 24 février, selon le gouverneur régional, Oleh Syniehubov.
Dans la région élargie de Kharkiv, les troupes russes détenaient encore environ 30 % du territoire, tandis que celles de Kyiv avaient repris 5 % supplémentaires, a ajouté le gouverneur.
Après avoir échoué à renverser Kyiv, l'armée de Poutine concentre son attention sur le Donbass afin de conquérir les secteurs qui ne sont pas déjà sous contrôle de séparatistes pro-Russie.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré à la télévision française TF1, dimanche, que «la priorité inconditionnelle (de Moscou) est la libération des régions du Donetsk et de Louhansk», ajoutant que la Russie les considère comme des États indépendants.
Il a également laissé entendre que d'autres régions d'Ukraine devraient pouvoir entretenir des liens étroits avec la Russie.
À Louhansk, le gouverneur Serhiy Haidaï a rapporté que les tirs constants avaient causé une situation grave dans la région. Sur la plateforme Telegram, il a écrit que l'on dénombrait de nombreux morts et de nombreux blessés après qu'une attaque russe eut frappé un imposant immeuble de logements.
Il a toutefois ajouté que les troupes russes avaient battu en retraite «avec des pertes» dans les environs de Sievierodonetsk.
À Pokrovsk, à 130 kilomètres au sud de Lysychansk, des civils ont confié s'être cachés le plus longtemps possible avant de se décider à fuir devant la progression de l'envahisseur.
Yana Skakova retenait ses larmes en décrivant la manière dont elle a fui son village avec ses fils de 18 mois et de quatre ans laissant son mari derrière pour s'occuper de la maison et des animaux.
«Personne ne voulait partir de notre ville natale, a-t-elle confié. Mais pour le bien des enfants, il fallait partir.»
Oksana, 74 ans et trop effrayée pour donner son nom de famille, a été évacuée de Lysychansk par une équipe de bénévoles en compagnie de son mari de 86 ans.
«Je vais quelque part, mais je ne sais pas où, a-t-elle lancé en larmes. Maintenant, je suis une mendiante sans joie. Je dois demander la charité. Il vaudrait mieux me tuer.»