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Des centaines de locataires se sont rassemblés devant l'Église Saint-Jean-Baptiste avant de marcher dans les rues de Québec, jeudi en début d’après-midi.
Des centaines de locataires se sont rassemblés devant l'Église Saint-Jean-Baptiste avant de marcher dans les rues de Québec, jeudi en début d’après-midi, pour demander au gouvernement Legault de financer le logement social dans son prochain budget.
«Le budget 2023 doit lancer un message très clair à l’effet que Québec relance le développement de nouveaux logements sociaux. Il doit fixer des objectifs suffisants en la matière, le faire aussi pour les prochaines années et prévoir tout le financement nécessaire», a résumé Véronique Laflamme, porte-parole du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).
Voyez le reportage de Frédérique Bacon sur ce sujet dans la vidéo.
La manifestation a permis de rassembler des locataires, politiciens et des représentants d’organismes communautaires de plusieurs régions, dont Montréal, Lanaudière, l’Estrie, la Mauricie et la Capitale-Nationale.
Des manifestants ont marché dans les rues de Québec, jeudi. | Crédits photo: Frédérique Bacon pour Noovo Info
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La porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé ainsi que les députés Andrés Fontecilla, Etienne Grandmont et Sol Zanetti ont également participé à l’événement. Ces derniers ont demandé au gouvernement Legault et aux libéraux de poser un geste concret pour atténuer la crise du logement au Québec.
Manon Massé et Etienne Grandmont présents lors de la manifestation. | Crédits photo: Québec solidaire
Rappelons que le rapport sur le marché locatif 2022 de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) indique que l’offre de logements locatifs a augmenté, mais pas autant que la demande, si bien que le taux d’inoccupation national a touché un creux quasi historique.
«Force est de constater qu’il se construit beaucoup moins de logements répondant à la capacité de payer des ménages locataires à faibles et modestes revenus qu’il s’en perd», a résumé Mme Laflamme.
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Pour améliorer la situation, le FRAPRU demande notamment à Québec de financer 50 000 nouveaux logements sociaux en 5 ans sous différentes formes.
«L’insuffisance de logements sociaux nourrit la crise! Les ménages locataires forcés de déménager […] n’ont aucune alternative, particulièrement les plus pauvres. Aussi, les longs délais d’attente pour avoir accès à un logement social contribuent à créer de l’itinérance, visible et cachée», a-t-elle ajouté.
Crédits photo: Frédérique Bacon pour Noovo Info
Selon le regroupement, seul le secteur sans but lucratif peut contribuer à l’augmentation pérenne du parc de logements réellement abordables.
«Il faut augmenter substantiellement la part occupée par le secteur social, sans but lucratif qui ne représente actuellement que 10% du parc locatif québécois», a plaidé la porte-parole du FRAPRU.
Le rapport précise également que le loyer moyen des appartements de deux chambres a atteint un sommet historique et que la faiblesse de l’offre sur le marché locatif a touché de façon disproportionnée les locataires à faible revenu.
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«Plusieurs municipalités du Québec, jugées plus abordables jusqu’à présent, sont à risque de subir le même sort si rien n’est fait. Cette explosion du coût des loyers et l’effritement du parc de logements locatifs encore abordables ont des conséquences graves, particulièrement pour les ménages locataires à faible et modeste revenus qui se sentent déjà abandonnés» alerte la porte-parole du FRAPRU, exhortant le premier ministre à prendre la pleine mesure de l’urgence.
Jeudi matin, Mme Massé a réclamé à l’Assemblée nationale de voter en faveur d’une motion qui vise à abolir la clause F et à contrôler les loyers pour empêcher les hausses abusives. «Il faut prendre le train parce que ce sont nos concitoyens qui souffrent actuellement», avait-elle affirmé en point de presse. Or, cette motion a été refusée par la CAQ et les libéraux.
Pendant que les évictions et les hausses de loyer abusives se multiplient, la CAQ et le Parti libéral du Québec travaillent main dans la main pour bloquer les solutions solidaires.👎#PolQc #AssNat pic.twitter.com/TuVgJjpu4I
— Québec solidaire (@QuebecSolidaire) February 16, 2023
Manon Massé avec des manifestantes à Québec. | Crédits photo: Québec solidaire
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En plus de la crise du logement qui perdure, le FRAPRU déplore que le gouvernement caquiste tarde toujours à mettre en place les «mesures structurantes», notamment sur le plan budgétaire.
«On a l’impression que le gouvernement fait du surplace, alors que les locataires sont carrément désespérés», condamne la porte-parole, insistant sur le fait qu’une sortie de crise ne pourra pas reposer sur une simple augmentation de l’offre de logements locatifs.
Crédits photo: Frédérique Bacon pour Noovo Info
Le regroupement demande également au gouvernement de faire cesser l’incertitude sur l’avenir du programme AccèsLogis, auquel seulement 500 nouvelles unités ont été ajoutées en quatre budgets caquistes. Il dénonce le manque de logements sociaux disponibles pour les familles.
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«Pire aucune unité n’est actuellement disponible dans un programme gouvernemental québécois pour soutenir la construction de nouveaux logements sociaux, comme AccèsLogis. Cela ralentit et complexifie le développement de nouveaux projets!» a dénoncé la porte-parole.
D'ailleurs, le FRAPRU a déposé une copie de son mémoire pré-budgétaire, jeudi, à l’Assemblée nationale, en accompagnement du char allégorique, qui illustrait les besoins urgents de logements sociaux dans la province.
Le char du FRAPRU roulent dans les rues lors de la manifestation. | Crédits photo: Frédérique Bacon pour Noovo Info
Avec les informations de Jennifer Gravel pour Noovo Info