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«La venaison recueillie sera remise à Moisson Rive-Sud qui en fera la distribution.»
La Ville de Longueuil a éliminé 64 cerfs au parc Michel-Chartrand dans sa première opération pour tenter de réguler leur population dans le secteur, a-t-il été annoncé jeudi.
L’opération a eu lieu de mardi à jeudi. Les chevreuils ont été tués par une équipe de professionnels en gestion de la faune à l’aide d’une arme à air comprimé, comme avait prévenu la municipalité au début de l'opération.
«La venaison recueillie sera remise à Moisson Rive-Sud qui en fera la distribution d’ici la fin de l’année auprès de citoyennes et de citoyens dans le besoin», a ajouté la Ville de Longueuil dans un communiqué.
D’autres opérations du genre auront lieu d’ici le 15 février prochain, ce qui correspond à l’échéance du permis octroyé par le ministère de l’Environnement au début du mois d’octobre pour procéder à la chasse qui vise à réduire le cheptel à cinq cerfs par kilomètre carré au parc Michel-Chartrand.
L'obtention du permis était la dernière étape de la réalisation de l'opération, qui, selon les responsables de Longueuil, est nécessaire pour rétablir l'équilibre écologique de l'espace vert alors que le nombre de cerfs de Virginie dans le parc a triplé ces dernières années — de 32 en 2017 à 114 cette année. Il ne peut accueillir qu'une quinzaine de cerfs.
Les autorités ont également noté que le nombre de cerfs morts dans le parc est passé de 28 en 2021 à 52 en 2023.
La Ville de Longueuil ne divulgue pas d’avance la date des prochaines opérations pour en assurer le bon déroulement. L’administration de la mairesse Catherine Fournier doit sécuriser la zone et empêcher l’accès au parc pour les habitants.
Au terme des opérations, la Ville de Longueuil voudra notamment documenter, en partenariat avec les Villes de Montréal, de Saint-Bruno-de-Montarville et de Sainte-Julie, ainsi qu’avec la SÉPAQ, le ministère de l’Environnement, l’Agence de la santé publique du Canada, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) ainsi que trois centres intégrés de santé et de services sociaux, les déplacements de cerfs de Virginie sur le territoire ainsi que d’évaluer les mesures de contrôle des populations à long terme, dont la stérilisation.
Les premiers résultats associés au projet sont attendus vers la fin de l’année 2025.
L’abattage de chevreuils au parc Michel-Chartrand était attendu depuis des années. La Ville de Longueuil tente d’y procéder depuis 2020, mais elle a dû faire face à de fortes réactions et à des contestations judiciaires de la part de groupes de défense des droits des animaux concernant leur sort.
L'abattage d'un cerf par un policier de Longueuil avait notamment suscité une levée de boucliers d'organismes à l'hiver 2023. L'agent avait tiré à 13 reprises sur l'animal pour l'abattre non loin du parc Michel-Chartrand, à la suite du signalement d'une citoyenne en lien avec l'état de santé dégradé du chevreuil.
En arrivant sur les lieux, les patrouilleurs du Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL) avaient constaté que l'animal avait deux pattes fracturées. Avec l'accord du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, un des policiers a procédé à l'abattage de l'animal, dans le but d'abréger ses souffrances le plus rapidement possible.
L'agent, qui est un policier d'expérience pour qui il ne s'agissait pas de la première intervention du genre, a pourtant fini par tirer à 13 reprises sur l'animal en l'espace de 30 minutes.
La Ville a envisagé d'autres options, notamment la stérilisation, la régulation des naissances ou même le transport des cerfs vers un refuge, mais les experts ont finalement conclu que la seule solution viable à court terme était de tuer les animaux.
Les contestations judiciaires ont pris fin en octobre 2023, lorsque la Cour d'appel de la province a jugé qu'autoriser l'abattage relevait des droits légaux de la Ville.
La Ville a déclaré à plusieurs reprises que les cerfs de Virginie contribuent aux accidents de la route, augmentent le risque de maladie de Lyme, se déplacent vers les zones résidentielles voisines à la recherche de nourriture en plus de dépouiller la végétation des parcs.
L'année dernière, les responsables municipaux avaient indiqué qu'ils espéraient que l'abattage serait une opération ponctuelle. Ils ont assuré qu'une fois la population réduite, ils pourraient employer d'autres méthodes pour la contrôler sans chasser.
Avec de l'information de Ghislain Plourde et d'Émile Bérubé-Lupien pour Noovo Info, ainsi que de La Presse canadienne.