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«Moins de taxes, plus de logements.»
Un gouvernement fédéral conservateur dirigé par Pierre Poilievre supprimerait la taxe de vente fédérale (TPS) sur les logements neufs vendus à moins d'un million de dollars.
C'est ce que le chef conservateur a annoncé dans une vidéo publiée lundi matin, dans laquelle il accuse le gouvernement libéral d'avoir fait bondir les prix des maisons depuis son arrivée au pouvoir, en 2015.
«Moins de taxes, plus de logements, a-t-il résumé en point de presse à Ottawa. On va rétablir et réinstaurer la promesse du Canada que travailler fort engendre un grand chèque de paie et pension qui vous permet d’acheter de la nourriture et du logement dans des communautés sécuritaires.»
M. Poilievre affirme qu'en Ontario et en Colombie-Britannique, les charges gouvernementales représentent plus de 30 % du coût d'un nouveau logement, et il déplore que ce soit le gouvernement fédéral qui en prenne la plus grosse part.
«Le plus grand coût dans l'achat d'une maison est le gouvernement: les bureaucrates du gouvernement, les taxes du gouvernement, les barrières du gouvernement.»
Un gouvernement conservateur à Ottawa éliminerait donc la TPS sur les logements neufs vendus à moins d'un million de dollars et ferait pression pour que les provinces abolissent elles aussi leur taxe de vente sur les nouveaux logements.
M. Poilievre estime que cette mesure entraînerait la construction de 30 000 logements supplémentaires chaque année et réduirait le coût d'une maison d'une valeur de 800 000 $ de quelque 40 000 $.
Depuis qu'il est devenu chef des conservateurs en septembre 2022, M. Poilievre a souvent attaqué le gouvernement libéral au sujet de l'augmentation rapide des prix des logements et des loyers depuis l'arrivée au pouvoir de M. Trudeau en 2015. Ce message semble avoir rejoint les Canadiens qui en ont assez du coût de la vie élevé.
Les conservateurs jouissent d'une avance à deux chiffres dans les sondages depuis plus d'un an, ce qui met les libéraux sur la défensive.
Ce nouvel engagement s'ajoute à sa promesse d'abolir la TPS sur la construction de nouveaux logements locatifs pour ceux «dont le prix de location est inférieur à la valeur du marché».
M. Poilievre compte réutiliser des fonds prévus dans des programmes instaurés par les libéraux de Justin Trudeau qu'il entend abolir. Ainsi, il mettrait fin à des «programmes bureaucratiques», comme le Fonds pour accélérer la construction de logements. Il soutient que «de l'aveu même des libéraux, (ces programmes) n'ont pas permis de construire un seul logement».
M. Poilievre a affirmé qu'un gouvernement conservateur abolirait également le Fonds canadien pour les infrastructures liées au logement, qui réserve 5 milliards $ pour des ententes avec les provinces et les territoires en échange de l'adoption de certaines politiques de logement.
Les conservateurs s'attendent à ce que les recettes fiscales augmentent en raison de l'augmentation de la construction de maisons stimulée par leur politique.
«Et bien sûr, nous allons obtenir des milliards de dollars de revenus supplémentaires du fait que les travailleurs de la construction et les entreprises gagnent plus d'argent en construisant plus de maisons», a soutenu M. Poilievre.
L'an dernier, le gouvernement libéral a adopté un projet de loi visant à supprimer la TPS sur la construction de nouveaux logements destinés à la location. Le NPD et les conservateurs ont indiqué qu'ils ne conserveraient que les coupures destinées aux locations abordables ou à un prix inférieur au marché.
Le ministre du Logement, Sean Fraser, a critiqué le plan des conservateurs de financer la réduction d'impôt en mettant fin aux programmes de logement existants qui, selon lui, donnent des résultats.
M. Fraser a déclaré que les récents changements de zonage apportés par les municipalités ont légalisé la construction de logements plus denses en raison du fonds d'accélération du logement et a suggéré que la réduction du programme porterait préjudice aux familles à revenu faible et moyen.
«Il est inacceptable pour moi de proposer un programme si le résultat est que les familles de la classe moyenne et les familles à faible revenu paient plus, si les avantages du programme sont ensuite ouverts à la classe des investisseurs qui ont peut-être cinq ou six maisons et qui bénéficieraient soudainement d'une réduction d'impôt payée par les Canadiens ordinaires», a-t-il déclaré lundi.
Des voix s'étaient alors élevées pour s'inquiéter que les promoteurs et propriétaires ne refileraient pas nécessairement les économies aux locataires, au moyen d'une baisse du loyer.
Questionné à savoir comment il s'assurerait que sa mesure annoncée lundi profiterait aux consommateurs, M. Poilievre a répondu que «la seule façon de garantir que les constructeurs de maisons passent les économies aux Canadiens, c’est la compétition».
«Plus de logements forcent les entreprises à réduire les prix ou bien ils vont perdre les ventes aux autres entreprises», a-t-il dit.
Le chef conservateur a fait valoir que c'est ce qui s'est produit aux États-Unis.
Les nouvelles idées de politiques pour s'attaquer à la pénurie nationale de logements sont les bienvenues, a déclaré Josh Morgan, maire de London, en Ontario, et président du caucus des maires des grandes villes au sein de la Fédération canadienne des municipalités.
Si M. Poilievre devait abolir le Fonds pour accélérer la construction de logements et d'autres programmes existants, M. Morgan estime que le gouvernement fédéral devrait avoir une discussion avec les villes sur ce qui les remplacerait.
«Il y a beaucoup de coûts initiaux de croissance dont les municipalités ont tendance à se charger», a-t-il indiqué, avant d'ajouter que les municipalités n'ont pas les revenus nécessaires pour construire ou entretenir des infrastructures sans le soutien des gouvernements du fédéral ou du provincial.
Si les conservateurs de M. Poilievre devaient mettre un terme soudain au fonds d'accélération du logement, M. Morgan a souligné que l'impact serait très différent d'une ville à l'autre, puisque chacune a utilisé l'argent de différentes manières.
À London, la ville prévoit de convertir des bureaux vacants en unités résidentielles, a-t-il précisé.
Les maires ont appelé à des réformes de l'impôt foncier pour permettre aux villes de générer davantage de revenus par elles-mêmes et de devenir moins dépendantes des gouvernements changeants.