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Justice

Pierre-Hugues Boisvenu plaide pour que le meurtrier de sa fille reste derrière les barreaux

«Prendre un risque inacceptable, c’est accepter le risque que des victimes innocentes soient violemment privées de la vie.»

Reportage vidéo :
/ Noovo Info
Joe Lofaro
Texte :
Joe Lofaro / CTV News

Près de 23 ans après le meurtre brutal de sa fille, le sénateur à la retraite Pierre-Hugues Boisvenu s’est présenté mardi devant la Commission des libérations conditionnelles du Canada pour demander que le meurtrier reste derrière les barreaux.

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News

Il a déclaré lors d’une audience que l’idée que Hugo Bernier soit libéré «me glace le sang» et que pour qu’un délinquant soit libéré, «l’analyse des risques doit être nulle».

«Je ne peux pas rester silencieux sur ma crainte qu’il fasse une autre victime innocente, une autre Julie Boisvenu, compte tenu de ses antécédents de récidive et de son mépris passé pour les conditions de sa libération conditionnelle», a dit M. Boisvenu dans une déclaration préparée pour l’audience.

M. Boisvenu, qui a été sénateur conservateur du Québec de 2010 à 2024, a déclaré que sa fille, Julie, aurait eu 50 ans aujourd’hui si elle était encore en vie. Dans la nuit du 23 juin 2002, M. Bernier l’a violée et étranglée à mort. Elle avait 27 ans.

Bernier a été reconnu coupable de meurtre au premier degré et condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

Bernier demande à rendre visite à son père dans la région de Gaspé afin de pleurer la mort récente de son frère, sous escorte policière. La commission des libérations conditionnelles examine toujours la décision après avoir découvert que son père avait également des antécédents criminels. Une décision est attendue à une date ultérieure.

La commission a également rejeté sa demande de visite dans un pénitencier à sécurité minimale et dans un centre de ressources pour les Autochtones.

M. Boisvenu demande à la commission des libérations conditionnelles de veiller à ce que le meurtrier de sa fille reste en prison, car sa libération représente un risque trop grand pour les femmes au Québec, a-t-il déclaré.

Une première rencontre depuis 2002 pour Pierre-Hugues Boisvenu et le meurtrier de sa fille
Une première rencontre depuis 2002 pour Pierre-Hugues Boisvenu et le meurtrier de sa fille

«Jouer à la roulette russe avec la sécurité des femmes, ce qui a entraîné le meurtre d’une femme par un tueur qui a été libéré alors qu’il aurait dû rester incarcéré, est inacceptable. Prendre un risque inacceptable, c’est accepter le risque que des victimes innocentes soient violemment privées de la vie, que des familles entières soient déchirées et que trop de victimes collatérales souffrent pour le reste de leur vie», a souligné M. Boisvenu.

«Les femmes du Québec ne veulent plus accepter un tel risque, dont la Commission continue de refuser publiquement d’assumer la responsabilité.»

Julie a été tuée alors que Bernier était en liberté conditionnelle après avoir kidnappé et violé une autre jeune femme en 1999. Il avait été condamné à 18 mois, mais avait été libéré après quelques mois — une peine qui, selon M. Boisvenu, «lui a donné carte blanche pour récidiver».

Dans une interview accordée à CTV News, il a déclaré que l’audience de mardi renforçait sa conviction que les victimes d’actes criminels et leurs familles n’ont souvent pas les mêmes droits que les délinquants lors du processus de libération conditionnelle.

«Nous n’avons pas le droit de poser des questions au criminel, ni au service correctionnel. Nous n’avons pas le droit de poser des questions à la commission des libérations conditionnelles, nous avons donc un rôle très passif», a-t-il déclaré.

Avant de prendre sa retraite, il a déposé au Sénat un projet de loi, le projet de loi S-265, qui établissait un cadre pour la mise en œuvre des droits des victimes d’actes criminels. Le projet de loi est mort au Feuilleton lorsque le Parlement a été dissous en mars 2025.

S’il avait eu l’occasion d’interroger Bernier, M. Boisvenu lui aurait posé des questions difficiles : «Pourquoi avez-vous toujours les mêmes déviances sexuelles, les mêmes problèmes sexuels ? Pourquoi ne pouvez-vous pas nous expliquer votre responsabilité dans ce crime ?», a-t-il affirmé.

«Et c’est pourquoi j’ai dit qu’on ne pouvait pas libérer cet homme.»

Avec des informations de Max Harrold, de CTV Montréal.

Reportage vidéo :
/ Noovo Info
Joe Lofaro
Texte :
Joe Lofaro / CTV News