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«Je suis rendu avec quatre 1er juillet d’expérience et ça s’est bien passé pour ces quatre 1er juillet.»
Questionné au sujet du nombre de ménages toujours à la recherche d’un logement en vue du 1er juillet, François Legault a affirmé lundi que personne ne s’était retrouvé à la rue lors de la période du déménagement au cours de son mandat.
«D’abord, il faut regarder l’expérience. Je suis rendu avec quatre 1er juillet d’expérience et ça s’est bien passé pour ces quatre 1er juillet. Quand je dis que ça s’est bien passé, c’est que personne ne s’est retrouvé à la rue», a déclaré le premier ministre en marge d’une conférence de presse.
M. Legault a toutefois convenu que certaines personnes avaient temporairement dû être hébergées dans des hôtels.
«L’idée, c’est que personne ne se retrouve à la rue pour un cinquième 1er juillet depuis que je suis premier ministre. On travaille de concert avec les municipalités», a-t-il ajouté.
Le premier ministre a poursuivi en concédant que le Québec manquait de logements abordables, notamment pour les personnes âgées et que cela représentait un défi.
Voyez le reportage d'Étienne Fortin-Gauthier dans la vidéo liée à l'article.
«Le défi, c’est d’accélérer la construction de logement et on va financer, soit directement des logements, soit acheter des logements existants, soit donner de l’aide au logement. On est ouverts à créer des logements», a indiqué François Legault.
Le gouvernement qu'il dirige a mis du temps à reconnaître qu'il y avait bel et bien une crise du logement au Québec et tente par tous les moyens de faire démarrer des constructions plus hâtives de logements dans l'espoir d'effectuer un rattrapage.
«Ce qu'il est important de comprendre, c'est que un: il manque de logements abordables; deux, il manque aussi pour la classe moyenne de logements tout court, de logements entre autres pour les familles et en particulier à Montréal, mais aussi dans d'autres régions.
La porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), Véronique Laflamme, a toutefois démenti les affirmations du premier ministre. «Au moins 600 ménages locataires étaient sans bail l'an dernier au 1er juillet, dans certains cas, ça a pris des semaines à se reloger», a-t-elle réagi sur Twitter.
En entrevue avec Noovo Info, Mme Laflamme a déploré que le 1er juillet, comme la crise du logement, étaient gérés comme «des opérations de communication publique».
«On joue sur les mots et on dirait que parce que le premier ministre n'a vu personne sur le trottoir, on a l'impression que personne n'était dans la rue. Mais dans les quatre dernières années, on a des 1er juillet de plus en plus difficile», a noté la porte-parole du FRAPRU, ajoutant que la situation du logement se détériorait «de plus en plus rapidement».
D'après elle, le nombre de ménages sans bail à l'arrivée du 1er juillet est en augmentation constante depuis quatre ans. Selon les chiffres du FRAPRU, 175 ménages locataires étaient sans bail le 1er juillet en 2019. Ces chiffres atteignaient 350 en 2020, 500 en 2021 et 600 en 2022.
La porte-parole libérale en matière d'habitation, Virginie Dufour, a réagi vivement aux propos du premier ministre, qu'elle accuse d'être «complètement déconnecté de la situation actuelle du logement au Québec».
Dans un communiqué publié peu de temps après la déclaration de M. Legault, elle affirme que «le chef caquiste ose se vanter qu'il a toujours réussi à passer à travers cette date sans que personne ne soit mis à la rue. Après avoir nié la crise du logement pendant des années, il conserve ses lunettes roses en ignorant complètement le taux d'inoccupation de logements qui n'a jamais été aussi bas qu'en ce moment.»
Avec des informations d'Émilie Clavel pour Noovo Info et de Pierre Saint-Arnaud, La Presse canadienne.