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Des organismes de défense des droits des personnes à mobilité réduite interpellent la Ville de Montréal afin qu'elle revoie ses pratiques en matière de déneigement, «dans le but de rendre les déplacements des personnes vulnérables plus sécuritaires».
Des organismes de défense des droits des personnes à mobilité réduite — Ex aequo et le Regroupement des usagers du transport adapté et accessible de l'Île de Montréal (RUTA Montréal) — interpellent la Ville de Montréal afin qu'elle revoie ses pratiques en matière de déneigement «dans le but de rendre les déplacements des personnes vulnérables plus accessibles et sécuritaires».
Appuyé par Ensemble Montréal, les organismes déplorent que les bateaux pavés et les débarcadères dédiés aux personnes en situation de handicap ne soient toujours pas déneigés lors du déblaiement des trottoirs, sur toute leur longueur et jusqu'en bordure de rue.
«De plus, aucune pénalité n'est accordée lors du non-respect de ces clauses», ajoutent les groupes dans un communiqué acheminé aux médias.
«C’est inacceptable que des citoyens et des citoyennes ne puissent pas sortir de chez eux plusieurs jours après une tempête de neige.»
«Quand il y a une grosse tempête, c'est encore plus difficile de se déplacer. Ça ne me permet pas de faire des choses. Je suis un amateur de culture. Chaque soir, je vais voir une pièce de théâtre et je dois annuler des fois», a lancé Alexandre Vallerand, qui se trouve dans cette situation durant l'hiver.
Les organismes et Ensemble Montréal demandent à l'administration de Valérie Plante d'intégrer le principe d'accessibilité universelle à sa politique de déneigement et à tous ses devis de contrats de déneigement. Ils proposent aussi de mettre en place une équipe spécialisée et entièrement dédiée au déneigement de l'ensemble des débarcadères sur le territoire de la Ville de Montréal, et ce, «par l'entreprise d'un contrat avec une ou plusieurs entreprises externes».
«Bien que la responsabilité du déneigement des débarcadères de rue relève des arrondissements, ils dépendent du Service de matériel roulant qui est actuellement aux prises avec un manque d’équipements et de main-d'œuvre spécialisés», souligne Ensemble Montréal afin d'appuyer sa proposition.
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«Depuis 2017 qu’Ex aequo fait valoir à la Ville de Montréal l’importance de déneiger le débarcadère des personnes en situation de handicap au même moment que le déblaiement du trottoir, il est temps que ça change», a souligné Marie Turcotte, directrice générale de l’organisme Ex aequo.
L'Opposition officielle à la Ville de Montréal réclame aussi l'implantation d'une formation pratique obligatoire pour tous les employés internes et externes affectés au déneigement de la Ville de Montréal, «afin de sensibiliser le personnel aux principes d’accessibilité universelle».
«Si on a la machinerie nécessaire et qu'on a le personnel formé pour faire cela, je pense qu'il y a moyen de le faire. Quand on nous dit: "on va vous le faire dans 24h", on reçoit des photos 48h après et il y a encore autant de neige. [...] Ça peut avoir des effets très néfastes sur la vie d'une personne», a expliqué Serge Poulin, directeur général de Ruta-Montréal.
«À l'heure actuelle, les personnes en situation de handicap sont confinées l'hiver. Il faut que ça change.»
Finalement, Ensemble Montréal propose d'utiliser le Programme d’aménagement urbain inclusif afin de financer la mise aux normes des débarcadères dédiés aux personnes en situation de handicap afin que leur taille soit suffisamment longue (minimum 7,2 mètres de longueur) pour qu’ils soient déneigés correctement.
«Les lacunes flagrantes en termes de déneigement entraînent des conséquences graves dans le quotidien des personnes en situation de handicap. Rendez-vous médicaux manqués, difficulté à se rendre à l’école ou au travail n’en sont que quelques exemples», affirme Martin Lalonde, agent de défense collective des droits et porteur des dossiers habitation et vie municipale de l’organisme Ex aequo.
«Personne ne devrait être prisonnier de l’hiver, encore moins dans une ville nordique comme Montréal.»
Une motion en ce sens sera déposée par le porte-parole de l’Opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal en matière de déneigement, Dimitrios Jim Beis, lors du prochain conseil de ville, le 19 février. Celle-ci sera appuyée par l’ensemble des maires et mairesses d’Ensemble Montréal.
Noovo Info a contacté mardi, par courriel, l'équipe de la Ville de Montréal afin d'obtenir une réaction aux demandes des organismes et d'Ensemble Montréal et n'avait pas obtenu de réponse au moment de publier ces lignes.