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«C'est inquiétant et on ne dit pas qu'il ne faut pas trouver quelque chose en attendant. Mais encore une fois, on va s'en parler, on va en discuter. Et ça passe aussi par de meilleures conditions de travail.»
Le président de la CSQ, Éric Gingras, s'inquiète de la situation générale dans le milieu de l'éducation, pris avec une pénurie de personnel et des mesures adoptées en vitesse pour tenter d'atténuer le problème.
En entrevue mardi, le président de la grande centrale syndicale du milieu de l'éducation a confié ses préoccupations, alors que se multiplient les programmes de courte durée pour améliorer la formation des 30 000 enseignants non légalement qualifiés et les primes offertes au fur et à mesure que Québec affronte une difficulté.
«C'est sûr que c'est inquiétant. C'est inquiétant et on ne dit pas qu'il ne faut pas trouver quelque chose en attendant. Mais encore une fois, on va s'en parler, on va en discuter. Et ça passe aussi par de meilleures conditions de travail. Et ça, c'est comme si c'est le bout qui est toujours enlevé. On fait des primes au fur et à mesure; on fait des programmes de courte durée. On fait toutes sortes d'affaires, mais quand vient le temps de s'attaquer aux conventions collectives, aux contrats de travail (...) ça on ne le fait pas», s'est exclamé M. Gingras.
La vérificatrice générale a révélé que 30 000 enseignants non légalement qualifiés avaient dû être embauchés, pour l'année scolaire 2020-2021, afin de contribuer à pallier la pénurie de personnel. Aussi, des établissements universitaires proposent divers programmes adaptés pour bonifier leur formation.
«On est encore dans des "plasters", des diachylons. Oui ça va aider; on prend tout ce qui passe», mais il faut aussi s'attaquer au problème de fond, qui est le manque d'intérêt pour les professions et métiers dans le milieu de l'éducation», affirme M. Gingras.
Les enseignants déjà en poste ont tout de même bien accueilli ces personnes pleines de bonne volonté, venues leur donner un coup de main, rapporte le dirigeant syndical. Mais, «à la fin, c'est toux ceux qui sont légalement qualifiés sur qui va atterrir ce fardeau-là d'aider. Ils le font; c'est normal; on aime nos collègues».
«Les enseignants, les professionnels, le personnel de soutien, ça n'attire plus. Et même quand le gouvernement fait un effort avec des primes, il ne le fait même pas pour le réseau de l'éducation», a déploré M. Gingras.
Au-delà des mesures ponctuelles, il faut bonifier les conditions de travail et d'exercice de ceux qui travaillent dans le milieu de l'éducation et s'attaquer à la composition des classes et au soutien aux enseignants. C'est de cette façon que la situation s'améliorera à plus long terme, a plaidé le président de la Centrale des syndicats du Québec.