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Les préparations pour nourrissons prématurés Similac Neosure et EnfaCare sont en rupture de stock depuis au moins le début de la semaine.
Des parents sont paniqués alors que les deux seules préparations commerciales prescrites pour bébés prématurés sont en rupture de stock au Québec. Préma-Québec s'inquiète pour la santé mentale de ces parents qui sont en manque d'information quant à une alternative pour nourrir leur bébé.
Les préparations pour nourrissons prématurés Similac Neosure et EnfaCare, qui proviennent de deux compagnies américaines, sont en rupture de stock depuis au moins le début de la semaine. Préma-Québec, l'organisme québécois qui soutient les familles d'enfants prématurés, indique qu'il y a un affolement sur un groupe Facebook qui regroupe des milliers de parents ayant un bébé prématuré. Des mères demandent notamment si d'autres utilisateurs pourraient leur fournir une portion de lait maternel Similac Neosure ou EnfaCare.
Ces deux produits sont prescrits par les médecins lorsqu'un poupon né prématurément obtient son congé de l'hôpital.
«Tous les bébés prématurés de moins de 34 semaines qui ne sont pas allaités doivent avoir une formule de lait pour prématuré, a expliqué en entrevue Dre Marie St-Hilaire, néonatalogiste à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Il existe deux sortes de lait sur le marché, et qui sont enrichies avec un peu plus de calories que les autres sortes de lait qu'on retrouve en vente libre. [...] On retrouve aussi des éléments — du zinc, du phosphore, du calcium — qui sont un peu plus adaptés aux prématurés, par exemple pour leur santé des os et s'assurer qu'ils aient une bonne croissance.»
Dre St-Hilaire indique que les parents ne savent pas vers qui se tourner pour avoir une alternative. «On reçoit un nombre incroyable d'appels de parents paniqués. Ne pas être capable de nourrir ou ne pas être capable d'utiliser une bonne formule de lait pour leur bébé prématuré, c'est un petit peu inquiétant pour eux parce qu'on leur dit depuis longtemps que ce sont ces sortes de lait qui sont bonnes pour leur enfant», a-t-elle déclaré.
La seule option des parents est de nourrir leur bébé avec une formule de lait standard qui est en vente libre dans toutes les épiceries et pharmacies.
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Dre St-Hilaire affirme que les deux fabricants auraient envoyé une note comme quoi leurs produits pour bébés prématurés devraient être de retour en stock d'ici deux à quatre semaines. Elle explique que la formule de lait standard n'est pas nocive pour l'enfant si elle est utilisée à court terme. Si la pénurie ne dure qu'un mois, comme le prédisent les fabricants, il n'y aura pas de graves impacts sur la santé du bébé prématuré, dit-elle. C'est surtout la croissance qui risque d'être affectée.
«Si la pénurie persiste, il va falloir trouver d'autres stratégies pour offrir le meilleur à nos enfants prématurés», estime Dre St-Hilaire, qui a précisé qu'il faudra surveiller le poids de ces bébés. La spécialiste a toutefois réitéré qu'il n'y a pas de danger pour le bambin avec la formule de lait standard.
L'allaitement reste la meilleure chose pour un bébé prématuré, a mentionné Dre St-Hilaire. «Mais dans le cas d'une mère qui ne veut pas allaiter, que l'allaitement est difficile ou la production de lait est difficile, c'est là qu'on se tourne vers des laits spécifiques pour les enfants prématurés», indique-t-elle.
La néonatalogiste explique que l'alternative de donner le sein à son enfant ne sera pas une option pour plusieurs mères. «Si une mère n'a pas allaité pendant six mois, par exemple, elle ne pourra décider du jour au lendemain d'allaiter son bébé parce qu'elle n'aura pas assez de lait», expose-t-elle.
Les banques de lait maternel du Québec ne sont pas non plus une option puisque ces produits sont seulement destinés aux unités néonatales. «Comme cette banque de lait peut s'épuiser, c'est vraiment gardé pour les bébés les plus fragiles qui sont les enfants hospitalisés», fait savoir Dre St-Hilaire.
Ce jeudi soir, tous les néonatalogistes du Québec ont prévu se réunir pour avoir des recommandations communes pour les futurs bébés prématurés qui sortiront de l'hôpital.
Préma-Québec s'est dit grandement préoccupé par les impacts de cette pénurie sur la santé des bébés prématurés ainsi que sur la santé mentale des parents. Plusieurs d'entre eux ont passé de nombreuses semaines au chevet de leur nouveau-né prématuré à espérer que celui-ci prenne du mieux. L'organisme se désole que ces parents qui sont de retour à la maison doivent subir un stress en raison de cette pénurie. «Nous demandons aux instances concernées de communiquer de toute urgence avec ces parents pour leur proposer des produits et recettes alternatives de préparation commerciale pour nourrisson», a déclaré par écrit Préma-Québec