Début du contenu principal.
Après avoir essayé toutes sortes de variétés de lait, des mamans sont à bout de solutions.
La pénurie de lait maternisé hypoallergénique qui sévit en Amérique du Nord cause une véritable angoisse à des milliers de parents québécois, dont plusieurs du Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui sont incapables de s'approvisionner.
Le petit Louis-Charles est âgé de 6 mois. Depuis sa naissance, le seul lait qu'il tolère est le Alimentum, produit par Similac. Après avoir essayé trois autres sortes de lait, sa mère, Joanie Langlais, est à bout de solutions.
Constipation sévère, problèmes d'estomac et d'intestins, le petit doit prendre des médicaments pour rétablir son système digestif. La famille de Mashteuiatsh consulte un médecin chaque semaine depuis un mois.
Un cri du coeur lancé sur les réseaux sociaux a permis aux parents de récupérer des boîtes d'Alimentum aux quatre coins de la région et même à Québec, mais d'ici deux semaines, ils auront écoulé leur réserve. D'ici là, Joanie Langlais espère que la quatrième sorte de lait à l'essai sera la bonne.
«On ne sait pas encore si celui-là va faire, mais il n'a pas de réaction allergique cutanée pour l'instant [...] C'est toute sa routine qui change : il chigne, il pleure, pauvre petit, il a du mal. C'est triste à voir.»
Ce qui est d'autant plus difficile, ajoute-t-elle, c'est le jugement des autres parents face à son problème.
«Eux ils ont LA solution. Mettre de la vanille, donner le lait chaud, le donner tiède, le mettre dans un verre. On a tout essayé. Ce n'est pas une question de goût, ce n'est pas une question que le bébé est difficile, c'est qu'il ne le tolère pas, il fait une réaction allergique.»
Catherine Julien, une nouvelle maman de Jonquière, a récemment traversé une situation similaire. Seul le lait Alimentum convenait à son garçon de 6 mois. Elle a dû se tourner vers une variété de lait extrêmement coûteuse pour nourrir son bébé. Une seule boîte de 400 grammes coûte 80 $ et ne dure que deux journées et demie.
«Ça prend de bonnes assurances, ceux qui n'ont pas d'assurances je ne sais pas comment ils font, mais ils appellent ça le lait des riches [...] Déjà un bébé ça change une vie au complet, donc avoir un bébé qui est intolérant, c'est encore plus dur. C'est dur de voir un bébé souffrir, qui hurle et qui pleure dans son sommeil parce qu'il a mal au ventre.»
La pénurie de lait maternisé hypoallergénique au pays s'explique par la fermeture de l'usine américaine Abbott en février dernier. L'entreprise, qui produit les laits Similac, a cessé sa production à la suite d'un important rappel en raison de présence de bactéries.
La compagnie a depuis repris sa production, mais il faudra des semaines pour que la situation revienne à la normale sur les tablettes. Ainsi, en raison de la forte demande, les autres laits hypoallergéniques deviennent difficiles à se procurer.
Le pharmacien propriétaire de deux pharmacies Uniprix à Chicoutimi, Kevin Girard, conseille aux futures mamans d'envisager sérieusement l'allaitement pour éviter de se retrouver dans ce genre de situation.
«Ce serait mon premier conseil. Si vous êtes pour accoucher, honnêtement, essayer de faire un effort pour allaiter je pense que ce serait la meilleure chose pour diminuer la pression sur l'industrie.»