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«Ces enfants sont morts alors qu’ils étaient sous la garde de l’État canadien.»
Il est urgent de créer une commission d'enquête sur les disparitions forcées d'enfants autochtones au Canada. C'est ce qu'a déclaré l'Interlocutrice spéciale indépendante, Kimberly Murray, qui a remis son rapport final mardi après-midi, à Gatineau.
Le rapport sur les enfants disparus et les sépultures anonymes dans les pensionnats demande au gouvernement que la commission soit dirigée par des Autochtones avec un mandat d'au moins 20 ans pour enquêter.
Mme Murray a été mandatée pour ce rapport par le gouvernement fédéral en 2022, dans la foulée de la découverte de tombes anonymes sur le site d'anciens pensionnats. Au cours des deux dernières années, elle a parcouru le Canada à la rencontre des survivants. Elle identifie désormais 42 obligations juridiques, morales et éthiques du gouvernement et des institutions en ce qui concerne la recherche et la découverte de sépultures anonymes.
Mme Murray s'est dite troublée par la culture de l'amnistie et de l'impunité au Canada. Elle recommande aussi de mettre en place un cadre de réparations dirigé par les Autochtones.
«Ces enfants sont morts alors qu’ils étaient sous la garde de l’État canadien», a-t-elle déclaré.
«J’exhorte le gouvernement fédéral à honorer ses obligations légales, morales et éthiques conformément à la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, aux lois autochtones aux lois internationales sur les droits de la personne et aux lois pénales.»
«Tous les enfants disparus et tous les enfants enterrés dans une sépulture commune ou anonyme doivent être honorés, respectés et traités avec la dignité qu’ils méritent», a-t-elle ajouté. «Chaque enfant compte, dans la vie comme dans la mort.»
Plus de 150 000 enfants autochtones ont été forcés de fréquenter des pensionnats, dont le dernier a fermé en 1996.
On estime que 6000 enfants sont morts dans ces écoles, mais les experts croient que le nombre réel pourrait être bien plus élevé.
Ces dernières années, les communautés ont fouillé les terrains des anciens pensionnats dans l'espoir de ramener chez eux leurs enfants disparus.
Avec de l'information d'Alessia Passafiume pour La Presse canadienne.