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M. Bonin veut prendre la relève de Monique Pauzé, qui cédera son siège aux prochaines élections fédérales.
Patrick Bonin, un ancien porte-parole de Greenpeace, a annoncé mercredi qu’il veut devenir candidat pour le Bloc québécois dans la circonscription de Repentigny en vue des prochaines élections fédérales.
M. Bonin, originaire de la région, veut prendre la relève de Monique Pauzé, députée de Repentigny depuis 2015. La bloquiste ne sollicitera pas de nouveau mandat.
Après 12 ans comme porte-parole de Greenpeace, M. Bonin espère porter les enjeux environnementaux et climatiques avec le même «engagement que Mme Pauzé», qui est vice-présidente du Comité permanent de l’environnement et du développement durable à la Chambre des communes.
«Je suis convaincu que le Québec doit se doter de tous les leviers nécessaires pour accélérer la transition socio-écologique et répondre aux aspirations environnementales des Québécois et des Québécoises», a écrit Patrick Bonin dans un communiqué.
Sur X, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a qualifié M. Bonin de militant «inébranlable et efficace», rappelant qu'il a dû «composer avec ce même engagement redoutable» lorsqu'il était ministre de l'Environnement au Québec dans le gouvernement de Pauline Marois.
«Alors quelle joie et quel optimisme pour nous tous de le voir joindre notre parti, sincère et seul porteur de l'idée qu'en conciliant écologie et économie, hors du modèle pétrolier, le Québec créera davantage de richesse à partager», a écrit-il.
J’ai eu la chance de collaborer avec @patbonin au @JourdelaTerreCa de 2006 à 2008. Militant inébranlable et efficace!
— Yves-F. Blanchet 🎗⚜️ (@yfblanchet) October 9, 2024
Puis j’ai dû composer avec ce même engagement redoutable lorsque j’étais ministre de l’Environnement. Pas facile…! 😉
Alors quelle joie et quel optimisme pour…
Créée en 1997, Repentigny est une circonscription à forte allégeance bloquiste depuis longtemps. Benoît Sauvageau en a été le député jusqu’à son décès dans un accident de la route en 2006. Raymond Gravel lui a succédé avant l’élection de Nicolas Dufour – aujourd’hui maire de Repentigny – en 2008.
La vague orange néo-démocrate de Jack Layton a permis l’élection de Jean-François Larose en 2011, mais Monique Pauzé a rendu au siège sa couleur bleue en 2015.
L'annonce de la fin de l’entente de confiance et d’approvisionnement entre le NPD et le Parti libéral a accéléré les tractations en ce qui concerne l'éventuel déclenchement. Un sondage national révélait en septembre dernier que 47 % des Canadiens appuieraient le déclenchement d’une élection fédérale, alors que seulement 34 % préféreraient ne pas le faire. Une proportion de 34 % des Québécois avaient alors déclaré qu’ils voteraient pour le Bloc québécois d’Yves-François Blanchet, alors que les conservateurs et les libéraux sont à égalité avec 25 % chacun, et que 11 % des électeurs choisiraient le NPD.
Dans le cadre de ses fonctions chez Greenpeace, M. Bonin a participé à plusieurs événements de mobilisation et coups d'éclat, en plus de multiplier les apparitions médiatiques.
Dans les derniers mois, il a entre autres pris part à une «occupation» du bureau de circonscription de la ministre fédérale des Finances, Chrystia Freeland, ainsi qu'à une marche pour réclamer que le projet d'usine de batteries de Northvolt, en Montérégie, soit soumis à une évaluation du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE).
Sur Facebook, il a dit être particulièrement fier de la grande marche pour l'environnement qui a rassemblé près de 500 000 personnes à Montréal en 2019 et de la conclusion de l'Accord de Paris en 2015.
Le parcours de M. Bonin n'est pas sans rappeler celui du ministre libéral Steven Guilbeault, qui s'est lancé en politique en 2019 après avoir milité chez Greenpeace et Équiterre pendant une vingtaine d'années. M. Guilbeault est aujourd'hui ministre fédéral de l'Environnement.
Il se réjouit d’ailleurs de l’arrivée possible de M. Bonin sur la scène politique fédérale.
«C’est quelqu’un pour qui j’ai beaucoup de respect. Je pense que le fait d’avoir une personne de plus qui sera peut-être élue à la Chambre des communes qui se préoccupe de l’environnement et des changements climatiques, on en a besoin, surtout devant les mensonges répétés des conservateurs sur la question climatique et environnementale», a indiqué M. Guilbeault dans les couloirs de la Chambre des communes.
Il s’est toutefois dit «un peu surpris» que M. Bonin se joigne au Bloc québécois puisqu’«il a dénoncé à de nombreuses reprises et de façon assez virulente Yves-François Blanchet lorsqu’il était ministre de l’Environnement, notamment pour être le seul ministre de l’Environnement à avoir proposé de faire de l’exploration pétrolière dans le golfe du Saint-Laurent sans Bureau d’audiences publiques sur l’environnement».
M. Guilbeault a également souligné qu’il est «plus difficile» d’apporter une contribution significative dans un parti qui ne prendra jamais le pouvoir.
«Vous ne pouvez pas travailler sur des projets de règlements, vous ne pouvez pas travailler sur les budgets. Vous pouvez influencer parfois un peu certains projets de loi, mais vous ne tenez jamais le crayon, alors sa capacité à influencer les choses va quand même être plus limitée. M. Bonin a reconnu plusieurs bons coups de notre gouvernement, tout en disant qu’on devait en faire plus, et là-dessus on est d’accord.»