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Le gouvernement cherche des solutions pour diminuer le temps d'attente pour obtenir un passeport, notamment au Québec.
La ministre responsable de gérer le dossier des imposants délais de traitement de passeports, Karina Gould, précise que les employés prêtant main-forte à Service Canada et provenant d'autres ministères ne sont pas ceux qui effectueront les vérifications normalement faites par des agents qui ont reçu une formation de 15 semaines.
L'idée est que ces personnes appelées en renfort puissent être à pied d'œuvre après une formation beaucoup plus courte, selon ce qu'elle a soutenu mercredi en mêlée de presse.
«Nous sommes en train d'avoir d'autres stratégies pour faire des formations pour les autres éléments de traitement de passeports pour s'assurer que ces gens-là pourraient travailler sur d'autres étapes dans le processus afin de le faire, justement, plus efficacement», a dit Mme Gould.
Appelée à préciser combien de temps d'apprentissage est à prévoir, la ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social a répondu que cela variera. «Pour quelques-uns, ça va être des heures parce qu'ils vont être à former sur différents points d'intervention sur les passeports (et) pour d'autres, ça pourrait être une semaine parce que peut-être qu'ils (interviendraient) à d'autres étapes.»
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La veille, elle avait indiqué que des discussions sont en cours pour réaffecter temporairement des «centaines de personnes» faisant partie des effectifs de l'Agence du revenu du Canada (ARC), du ministère de l'Immigration et d'Affaires mondiales Canada.
Mercredi, elle a fait savoir que «des douzaines» d'employés du ministère de l'Immigration sont «déjà en place cette semaine» alors que sa collègue au Revenu national, Diane Lebouthillier, avait fait savoir que de premières ressources ont aussi été fournies du côté de l'ARC.
«Ce qu'il est important de savoir, c'est que les passeports sont un document sécuritaire. Ils sont la propriété du gouvernement. Ça représente la citoyenneté canadienne, alors il y a un processus de vérification d'intégrité et de formation des officiers de passeports (qui prend) normalement 15 semaines», aexpliquéMme Gould.
La ministre Lebouthillier n'a pas fourni d'estimations quant au nombre d'employés de l'ARC qui viendront en renfort, à terme, se contentant de dire que cela était évalué. «On va tout faire pour vraiment aider notre collègue, mais aussi aider les gens», a-t-elle affirmé en déplorant la situation dans les bureaux de passeports.
À Montréal, de nombreux Québécois ont passé la nuit de mardi à mercredi dehors, près des portes d'entrée de bureaux de Service Canada dans l'espoir de pouvoir obtenir le plus rapidement possible un passeport canadien afin de pouvoir voyager.
Des images diffusées à la télévision ont notamment montré des centaines de personnes rassemblées devant le Complexe Guy-Favreau, au centre-ville de Montréal, et plusieurs dizaines d'autres à un centre de Service Canada de Laval.
Un système d'obtention de rendez-vous avec la distribution de billets indiquant aux gens à quelle heure se représenter n'a pas semblé fonctionner comme sur des roulettes. Selon ce qu'ont rapporté plusieurs médias, bien des personnes ont dû repartir bredouilles.
À ce sujet la ministre Gould a dit avoir obtenu l'assurance de la directrice régionale de Service Canada pour le Québec que la directive respectée est que chaque personne faisant la file reçoit l'information nécessaire.
«Ce que je comprends de la conversation que j'ai eue c'est que les gens qui ont un voyage urgent dans les prochaines 24 heures se font donner la priorité (et) que les gens qui voyagent dans les prochaines 48 heures (reçoivent) un billet pour le lendemain», a-t-elle dit en ajoutant que les autres dont le voyage est plus tard reçoivent aussi des informations.
Les conservateurs et bloquistes n'ont pas manqué de mots pour critiquer vertement ce système.
«La solution (de la ministre) c'est `'On va faire une autre ligne avec des numéros pour vous éviter d'avoir à attendre en ligne pour un passeport. Attendez un numéro, pas un passeport». C'est quoi la logique là-dedans? Quand est-ce qu'ils vont se réveiller et faire de vraies choses?» a lancé le chef adjoint de l'opposition officielle, Luc Berthold.
Le leader bloquiste Yves-François Blanchet a affirmé que la situation «prend des airs de crise nationale», faisant écho aux commentaires des conservateurs de la veille.
«La solution des billets numérotés n'a pas amélioré le chaos. Elle l'a empiré», a-t-il tranché.
Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a pour sa part affirmé que l'afflux de la demande était prévisible et que les libéraux auraient dû se préparer en conséquence. «C'est vraiment un échec au niveau fédéral. Ce que le gouvernement aurait dû faire, c'est de prévoir ce problème et embaucher les ressources nécessaires.»
La ministre Gould a convenu qu'Ottawa n'avait pas prévu certains éléments de la hausse fulgurante de la demande, comme le fait que, selon ses dires, 85 % des requêtes proviennent de personnes n'ayant jamais eu de passeport canadien auparavant. Ces dossiers sont plus complexes et requièrent des vérifications plus poussées que de simples renouvellements de passeport, a-t-elle fait valoir.
Jusqu'à présent, 600 embauches ont été faites à Service Canada et 600 autres sont à venir.