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Politique

Pascale St-Onge ne se représentera pas aux prochaines élections

Mme St-Onge souhaite se concentrer sur sa nouvelle vie familiale.

Pascale St-Onge lors d'une annonce le 20 février 2025
Pascale St-Onge lors d'une annonce le 20 février 2025
/ Noovo Info
Michel Saba / La Presse canadienne

La ministre du Patrimoine canadien, Pascale St-Onge, ne se représentera pas aux prochaines élections fédérales pour des raisons familiales.

Elle a confirmé la nouvelle lors d'une annonce portant sur les changements apportés au mandat de CBC/Radio-Canada.

Mme St-Onge souhaite se concentrer sur sa nouvelle vie familiale. Elle a expliqué être «nouvellement maman» et qu'elle souhaite être «entièrement présente» durant les premières années de la vie de son enfant.

À l’automne dernier, la ministre avait annoncé qu’elle prendrait un congé parental de la Chambre des communes lorsque son épouse accoucherait, tout en affirmant qu’elle reviendrait pour la session d’hiver. Elles ont accueilli un petit garçon le 24 novembre dernier.

Pascale St-Onge a longtemps été une cheffe syndicale avant de faire le saut en politique et d'être élue quelques mois plus tard, en septembre 2021, dans la circonscription de Brome-Missisquoi, en Estrie.

Protéger le financement de Radio-Canada/CBC

La ministre St-Onge veut augmenter le financement public de Radio-Canada/CBC et s'assurer de le protéger des cycles politiques en l'inscrivant dans la Loi sur la radiodiffusion, plutôt que par des crédits parlementaires votés annuellement comme c'est présentement le cas.

«Le financement moyen pour un diffuseur public des pays du G7 est de 62 $ par habitant. Au Canada, on est présentement avant-dernier dans le classement (...) avec 33 $ par année par habitant», a-t-elle expliqué, jeudi, lors d'une conférence de presse visant à étaler son projet de modernisation du mandat de la société d'État.

La ministre, qui laisse au prochain gouvernement le soin de déterminer «la bonne cible», mentionne néanmoins qu'une hausse à «50 $», par exemple, ferait «une bonne différence».

 

La ministre propose du même souffle que toutes les plateformes de Radio-Canada en ligne soient gratuites, mais également d''interdire la vente de publicités dans les émissions de nouvelles et d'affaires publiques.

«C'est des revenus publicitaires qui pourraient être accessibles aux joueurs du privé», a-t-elle dit.

La ministre a été questionnée sur le fait que sa proposition ferait croître le montant déboursé par le gouvernement fédéral – actuellement 1,38 milliard $.

Elle a répondu que la vitalité du diffuseur public est carrément «un enjeu de sécurité nationale» et que cela permettrait de protéger le pays de l'ingérence étrangère, des menaces de l'administration Trump et de «l'hégémonie et la place qu'occupent les hommes les plus riches de la planète dans l'espace public de discussions, de débats et d'information».

La menace de «définancer»

Les conservateurs de Pierre Poilievre promettent depuis des années de «définancer» CBC, le volet anglophone du diffuseur public, advenant qu'ils forment le prochain gouvernement.

Lors d'une conférence de presse qu'il tenait au même moment à Toronto, M. Poilievre a d'ailleurs déclaré qu'«il n'y a presque personne qui regarde la télévision de CBC» et que les contribuables dépensent pourtant «de grands bonus» aux cadres de la société d'État.

La ministre St-Onge a peiné à expliquer en quoi son plan vaut plus que le papier sur lequel il est imprimé alors que le Parlement est prorogé et que tout porte à croire que des élections seront déclenchées dans les prochaines semaines.

Elle a mentionné que le point de vue de M. Poilievre ne concorde pas avec celui de la population canadienne qui, à 78 %, appuie le diffuseur public, selon une étude du Centre pour les médias, la technologie et la démocratie.

«Et, surtout, à une période où on sait très bien que les moyens d'information sont contrôlés par des oligarques des technologies américains, comme Elon Musk et Mark Zuckerberg, les Canadiens comprennent encore mieux aujourd'hui que jamais l'importance d'avoir nos propres moyens d'information qui sont faits par et pour les Canadiens», a-t-elle déclaré.

La ministre a expliqué qu'elle remplit un élément majeur de sa lettre de mandat et qu'elle était prête à présenter son plan à l'automne, mais que «l'obstruction parlementaire des conservateurs avec la complicité des partis d'opposition a rendu le contexte un peu délétère pour déposer un projet de loi aussi important».

Parmi les autres changements que la ministre veut apporter au mandat de Radio-Canada/CBC, l'un d'eux vise à «renforcer» la séparation entre les services français et anglais du diffuseur public.

La ministre a indiqué qu'il est «déjà clair dans la loi» qu'ils sont indépendants l'un de l'autre au chapitre de la programmation, mais elle suggère tout de même d'écrire dans la nouvelle mouture de la loi que ce sera désormais deux comités permanents distincts qui siégeront et opéreront. C'est nécessaire «si on veut être sérieux», a-t-elle lancé.

Aussi, les pratiques de gouvernance devraient, selon elle, être revues. Désormais, le grand patron du diffuseur public devrait être nommé par le conseil d'administration, et non plus par le gouvernement, ce qui permettrait de corriger une «fausse perception».

Dans un document où elle étale son projet de modernisation du mandat de la société d'État, la ministre indique qu'il y a «davantage de distance» entre le gouvernement et le radiodiffuseur national public dans «la plupart des pays démocratiques», notamment en Europe, au Japon, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

/ Noovo Info
Michel Saba / La Presse canadienne