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Steven Guilbeault n'a pas manifesté d'intérêt, malgré l'appel du secrétaire général de l'ONU.
Appelé à réagir sur la déclaration du secrétaire général de l'ONU qui demande aux pays développés «de taxer les bénéfices exceptionnels des entreprises du secteur des combustibles fossiles», le ministre de l'Environnement du Canada a déclaré que le Canada s'assurait déjà que les pétrolières paient leur juste part.
Dans un discours devant l'Assemblée générale des Nations-Unies, mardi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a qualifié la crise climatique de «cas d'école d'injustice morale et économique» en soulignant que le G20 émet 80 % du total des émissions de gaz à effet de serre.
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«Aujourd'hui, j'appelle tous les pays développés à taxer les bénéfices exceptionnels des entreprises du secteur des combustibles fossiles. Ces fonds devraient être reversés, d'une part, aux pays dans lesquels la crise climatique occasionne des pertes et des dommages, et, d'autre part, aux personnes qui sont mises en difficulté par la hausse des prix des denrées alimentaires et de l'énergie», a indiqué Antonio Guterres.
Jeudi matin, La Presse Canadienne a demandé au ministre de l'Environnement du Canada de commenter cette sortie du secrétaire général de l'ONU, mais Steven Guilbeault n'a pas manifesté d'intérêt pour «taxer les bénéfices exceptionnels» des pétrolières.
«Je pense que le secrétaire général parlait également du fait que ces entreprises doivent faire leur part en matière de lutte aux changements climatiques. C'est pourquoi, au Canada, nous avons mis en place la tarification carbone. Nous nous sommes battus jusqu'en Cour suprême pour pouvoir mettre en place ce mécanisme-là et il est en place», a indiqué le ministre lors d'une téléconférence avec les médias pour conclure sa participation à la semaine du climat à New York.
Steven Guilbeault a ajouté que son gouvernement a instauré «de nombreux mécanismes» comme la réglementation pour la réduction des émissions de méthane.
Le Canada s'est engagé, d'ici à 2030, à réduire les émissions de méthane provenant du secteur du pétrole et du gaz d'au moins 75 % d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2012.
«Nous avons un certain nombre de programmes existants ainsi que de nombreuses réglementations en cours d'élaboration. Nous sommes d'accord pour dire que les pollueurs doivent payer leur juste part. Nous sommes également d'accord pour dire que nous devons assurer une transition équitable. Notre gouvernement travaille d'arrache-pied pour réduire les émissions, protéger notre environnement et soutenir les Canadiens et les industries sur la voie vers un pays carboneutre», a précisé le bureau du ministre de l'Environnement jeudi après-midi.
Le chef adjoint du Nouveau Parti démocratique, Alexandre Boulerice, a tenu à réagir à la déclaration du secrétaire général de l'ONU et de celle du ministre de l'Environnement. «Nous saluons l'appel du secrétaire général des Nations unies. Quand les libéraux laissent les grandes pétrolières empocher des milliards de dollars, ce sont les gens qui en arrachent avec la hausse du coût de la vie qui paient le prix. Depuis un bon moment, les néo-démocrates réclament une taxe sur ces profits excessifs afin qu'on puisse investir cet argent dans les programmes sociaux dont les gens ont besoin pour joindre les deux bouts. C'est le temps que le gouvernement libéral fasse payer à ces compagnies leur juste part» a indiqué Alexandre Boulerice dans un courriel envoyé à La Presse Canadienne.
Mardi, Antonio Guterres a rappelé que les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent être réduites de 45 % d'ici à 2030 pour que l'on puisse espérer atteindre le niveau zéro à l'horizon 2050.
«Pourtant, les émissions atteignent des niveaux records : elles sont en passe d'augmenter de 14 % au cours de cette décennie», a-t-il ajouté.
Le secrétaire général de l'ONU a commencé son discours en prononçant ces mots: «Notre monde est au plus mal», soulignant que la crise climatique est l'enjeu déterminant de notre époque.
«La planète est en feu, les gens souffrent — et les plus vulnérables sont les plus touchés», s'est indigné Antonio Guterres en mentionnant que «la guerre suicidaire contre la nature» met en péril «la Charte des Nations Unies et les idéaux qu'elle porte».
Les pétrolières ont engrangé des profits exceptionnels cette année en raison de la flambée des prix de l'énergie, liée au conflit en Ukraine.
La Canadienne Cenovus Energy, par exemple, a affiché en juillet dernier un bénéfice net de 2,4 milliards $, plus de dix fois plus élevé que l'an dernier pour son plus récent trimestre.
À la même période, Suncor annonçait avoir réalisé des profits de 3,99 milliards $ au deuxième trimestre, un résultat plus de quatre fois et demie plus élevé que celui de 868 millions $ de la même période en 2021.