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Il s’agit ici de l’une des 56 recommandations issues du rapport de la Commission spéciale des impacts des écrans chez les jeunes.
Pourrions-nous assister à l’instauration d’une majorité numérique au Québec dans le but de favoriser le bien-être des jeunes?
Il s’agit ici de l’une des 56 recommandations issues du rapport de la Commission spéciale des impacts des écrans chez les jeunes rendues publiques jeudi.
Si le gouvernement Legault a précédemment accepté de mettre en place l’interdiction d’appareils mobiles personnels dans les écoles primaires et secondaires du Québec, voilà que la Commission va relativement plus loin.
On soutient que l’État devrait interdire «l’inscription et l’accès aux réseaux sociaux avant l’âge de 14 ans sans le consentement d’un tuteur légal».
«Plusieurs spécialistes et organismes entendus en auditions ont exprimé leur appui à une telle initiative. Toutefois, les avis divergent quant à l’âge précis à partir duquel l’accès aux réseaux sociaux devrait être permis.»
Par exemple, le Barreau du Québec s’est prononcé en faveur de la mesure évaluant que la majorité «devrait se situer dans la fourchette allant de 14 à 16 ans.»
De son côté, la Fédération des médecins spécialistes du Québec préconise la mise en place d’une majorité numérique progressive. «Selon cette proposition, l’âge minimal d’inscription devrait être fixé à 16 ans, mais les jeunes âgés de 14 à 16 ans pourraient aussi s’inscrire «sous réserve d’un consentement parental.»
D'autres groupes de spécialistes, comme l’Association québécoise des neuropsychologues, ont exprimé des réserves vis-à-vis la mesure notamment en raison «des effets potentiellement négatifs d’un seuil d’âge trop élevé».
On souligne l'importance du développement des capacités d’autorégulation «dès le jeune âge». «Or, à 16 ans ou à 18 ans, cet encadrement est souvent moins présent, ce qui réduit les occasions d’apprendre à gérer de manière autonome leurs comportements en ligne.»
Les personnes marginalisées pourraient aussi faire les frais de la mise en place d'une majorité numérique au Québec. Emmanuelle Parent, spécialiste pour l’intelligence émotionnelle en ligne a indiqué que ces jeunes se tournent régulièrement vers les réseaux sociaux afin de de trouver du soutien dans les diverses communautés.»
Fait paradoxal, de nombreux jeunes rencontrés dans le cadre de la Commission voient d'un bon oeil la mesure. Toutefois, «les élèves qui appuyaient la mesure proposaient souvent un âge inférieur au leur. Autrement dit, les jeunes soutiennent le principe, tant qu’il ne s’applique pas à eux», lit-on dans le rapport.
Plusieurs jeunes ont clairement indiqué leur mécontentement face à l'idée. Pour ceux-ci, les réseaux sont un moyen de «faire entendre leur voix», plaide-t-on.
Rappelons que l'Australie et la France ont légiféré en ce sens au cours des dernières années.
En outre, la commission recommande d’interdire les microtransactions dans les jeux vidéo qui s’adressent aux mineurs, comme Fortnite, ainsi que les publicités ciblées des jeunes de moins de 14 ans.
Selon le député Alexandre Leduc, de Québec solidaire, il arrive que des jeunes dépensent des milliers de dollars en peu de temps. «J’ai en mémoire un jeune qui nous avait dit qu’il avait dépensé 4000 $ en deux ans dans le jeu Fortnite», a-t-il raconté en conférence de presse.
Avant de remettre son rapport, la commission spéciale transpartisane a entendu 66 personnes ou organisations à l’occasion de consultations particulières et reçu 74 mémoires.
Elle a également fait une tournée dans une vingtaine d’écoles, situées dans 13 villes différentes, où elle a rencontré environ 500 jeunes.
Autre fait à noter: les grandes plateformes numériques ont refusé de venir témoigner à la commission.
La forte majorité des enfants de 6 à 17 ans utilisent en moyenne trois appareils électroniques différents. Ils grandissent dans un environnement connecté, alors que la moitié d’entre eux sont sur les réseaux sociaux et la plupart y consacrent plus de trois heures chaque jour, révélaient une récente enquête sur l’enjeu.
Avec des informations de Caroline Plante, la Presse canadienne